Question d'origine :
Bonjour.
Votre site et celui de Lyon a l'air super.
- Bon? que signifie gone dans le titre "le gone du chabaa" ,
- C'est biEn à Lyon que se trouvent les TRABOULES ? Qu est-ce que c'est ?
Merci bcp d'avance . Monique et Samira.
Réponse du Guichet
bml_reg
- Département : Documentation régionale
Le 23/03/2006 à 10h18
Pour le mot gone - sans accent circonflexe, comme on le voit encore trop souvent -, il faut en chercher la définition dans l’indispensable Littré de la Grand’Côte de Nizier de Puispelu :
"
Gone mouvant, Petit gone. Un mouvant, c’est un moineau qui sort du nid. Donc, gone mouvant, gone qui sort du nid.
Assez vraisemblablement du grec gonos, fils, enfant. On ne le rencontre, il est vrai, dans aucun vieux texte lyonnais, mais il figure sous la forme gonet dans un texte dauphinois du premier tiers du XVIIIe siècle. [...] Gone est purement lyonnais et pas fort ancien. Gone se rattache plutôt au vieux français gone ou gonne, robe, et la forme dauphinoise gonet confirme cette dérivation."
Quant au Chaâba, il s’agit d’un bidonville situé sur les bords du Rhône, à Villeurbanne, dans le quartier des Buers. A un kilomètre de la ville, c’est un ensemble de constructions légères, édifiées avec des planches en bois et de la tôle ondulée, sur un terrain boueux, entouré de remblais, jouxtant une décharge publique.
Le "Gone du Chaâba" a été utilisé comme titre pour l’ouvrage d’Azouz Begag, actuel ministre délégué à la Promotion de l’Egalité des chances, qui passa son enfance dans ce quartier. Un film a été réalisé d'après ce livre en 1997.
De nombreuses photographies conservées à la Bibliothèque de Lyon dans le fonds Marcelle Vallet illustrent ce quartier au cours des années 1950 (voir image en pièces jointes)
- Dictionnaire étymologique du patois lyonnais, par N. Du Puitspelu.
- Glossaire des gones de Lyon, par Adolphe Vachet.
- Le parler lyonnais, lexique établi par Anne-Marie Vurpas.
- Dico illustré des gones, par Félix Benoît.
Enfin, pour ce qui concerne votre seconde question, la traboule est un couloir obscur reliant des maisons ou des groupes d’immeubles (du latin trans ambulare : passer à travers). Elle forme un lieu propice à toutes sortes de rencontres clandestines (amoureux, voleurs, conspirateurs, résistants durant l’occupation allemande, etc.). Il en existe sur les pentes de la Croix-Rousse et dans le Vieux-Lyon. Depuis plusieurs années déjà, des guides recensent les traboules ouvertes au public et établissent des parcours « découvertes » de ces lieux typiquement lyonnais. L’Association Renaissance du Vieux-Lyon en organise même des visites sur demande pour les groupes ou lors des Journées du Patrimoine. Le site de l’association diffuse de nombreuses informations sur les traboules propres à ce quartier :
Poussez les portes d'allées, entrez dans les cours, "traboulez" comme disent les lyonnais, et vous découvrirez la richesse et la beauté architecturales invisibles depuis la rue. Ici un escalier à vis, là une galerie décorée, là encore des sculptures d'ornement. La visite en vaut la peine... Pour les traboules (du latin "trans ambulare": passer à travers), le critère de valeur universelle exceptionnelle est plus facile à démontrer. Il n'y a rien de plus spécifiquement lyonnais que ces passages obscurs et mystérieux qui traversent les immeubles. Ils servaient autrefois de transmission et de communication entre les rues. Les traboules créent encore aujourd'hui un urbanisme surprenant, un système de raccourcis original, un habitat très intéressant. Elles ménagent des effets de surprise, étonnent, attirent et témoignent toujours d'un certain mode de fonctionnement dans les déplacements des habitants du quartier. |
- Traboules de Lyon : histoire secrète d'une ville, par René Dejean
- Le vieux Lyon et ses traboules : 6 circuits, par Marie-Antoinette Nicolas
Bidonville Le Chaâba, photographie par Marcelle Vallet (Bibliothèque municipale de Lyon, Fonds Marcelle Vallet, P 0701 - cliché n°553-1).
Pièces jointes
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