Question d'origine :
Bonjour, j'aimerais savoir quelle est la difference entre les forces speciales et les commandos ainsi que leurs histoires (crée à quelle date? ect...) et leurs missions principales.
Merci d'avance pour votre aide
Cordialement
Réponse du Guichet

Forces spéciales
Le terme de forces spéciales (FS) ou Special Forces (SF) suivant la définition OTAN s’applique uniquement aux unités spécifiquement formées, instruites et entraînées pour mener un éventail de missions particulières, allant des opérations spéciales dans le cadre d’un conflit classique à celle relevant de la guerre non-conventionnelle.
Définition :
La définition de forces spéciales s’applique aux unités en mesure de mener, de façons autonomes, des opérations d’une durée allant pouvant aller de quelques heures à plusieurs semaines, cela même dans un contexte hautement hostile. Agissant avec un effectif réduit contre des adversaires nettement plus nombreux, elles font appel à toutes sortes de techniques et tactiques particulières dans le but d’exploiter les points faibles de l’ennemi et d’en tirer un avantage décisif.
En temps de paix, elles doivent permettrent au pouvoir politique le règlement de situations de crise qui ne peuvent trouver de solutions par la voie diplomatique ou par des actions militaires classiques. En temps de guerre, leur emploi doit s’inscrire dans un cadre stratégique pour apporter une contribution majeure à la victoire.
Les interventions menées par des FS au cours de ces dernières décennies permettent de distinguer plusieurs types de missions spécifiques : recherche et transmissions de renseignements ; libérations d’otages, de prisonniers et évacuation de ressortissants nationaux ; neutralisation d’objectifs vitaux pour l’adversaire ; préparation de sites et accueil d’unités conventionnelles dans le cadre d’interventions extérieures ; contrôle avancé et guidage d’aéronefs pour des opérations aéroportées ou des frappes aériennes ; opérations psychologiques (PSYOPS) ; protection de personnalités (VIP) ou de sites sensibles à l’étranger ; formation, assistance et encadrement de mouvements ou pays amis pour la conduite d’opérations militaires, d’action de guérilla ou de contre-guérilla. Ces missions peuvent être réalisées en liaison avec une force nationale ou alliée, ou bien encore de façon autonome sur les arrières de l’adversaire.
De telles missions excluent, en principe, les actions clandestines, qui ne sont pas nécessairement limitées dans le temps et qui revêtent souvent un caractère illégal. Ces dernières sont menées par l’essentiel par la branche « action » des services secrets, qui ne sont pas à proprement parler des FS (toutefois, celles-ci peuvent être amenées à accomplir des opérations combinées).
Les opérations de police judiciaire sont également réservé en priorité aux groupes spécialisés des forces de police ou paramilitaires, sauf cas particuliers ou les FS sont formés aux opérations antiterroristes comme les Special Air Service britannique.
Ces missions s’inscrivent dans un cadre essentiellement stratégique. De nombreuses unités d’élite, aéroportées ou à vocation particulière telles, par exemple, la 11e brigade parachutiste française, la 173rd Airborne Brigade américaine, le Parachute Regiment et les Royal Marines britanniques, la brigade parachutiste Folgore et le régiment San Marco Italien ou bien encore les divisions aéroportées de la Garde russe ne sont pas considérées comme unités de forces spéciales suivant la définition OTAN. Même si, dans certains cas, elle intègre une composante pouvant mener des opérations spéciales limitées.
Bien souvent, ces unités, en mesure de conduire un ensemble de missions très étendu, allant du combat en terrain accidenté ou en zone urbaine aux raids commandos ou d’action directe dans la profondeur du dispositif adverse, sont définis, à tort, forces spéciales ou d’opérations spéciales.
De même, les groupes antiterroristes comme les GSG-9 allemand, le GIGN ou le RAID français, l’ESI belge, l’HRT du FBI et les autres groupes SWAT américains ne sont pas des unités de forces spéciales.
Ceci dit, certaines unités aéroportées ou d’infanterie de marine peuvent, à l’occasion, se voir attribuer des missions particulières relevant, par certains côtés, des opérations spéciales ou de guerre non-conventionnelle (reconnaissance derrière les lignes adverses, action de guérilla, sabotage et destruction, etc.)
Dans de nombreuses armées, c’est bien souvent faute de mieux, les parachutistes et les fusiliers marins qui sont en charge de ces missions.
Source : Wikipédia
Le concept « commando » :
L’atout d'un groupe commando réside d'ailleurs dans la cohésion de ses membres. Ils sont complices pour avoir partagé des entraînements extrêmes et vécu des situations opérationnelles. A juste raison, les membres d'un commando ont le sentiment d'appartenir à un « clan » atypique, consolidé par un même aguerrissement, une même détermination.
De l'extérieur, les « forces commandos » séduisent tant par leur caractère propre que par leurs équipements et la remarquable capacité de frappe qu'ils représentent. Descente en rappel d'un bâtiment ou largage à partir d'un hélicoptère, débarquement d'assaut depuis des embarcations pneumatiques dans une zone portuaire ou abordage d'un navire, autant de situations qui permettent à ces soldats d'élite de remplir des missions bien connues : lutte contre les trafiquants de toute sorte, représentant une menace politique ou économique ; lutte contre le terrorisme ; protection de points névralgiques : préservation de la sécurité de sites lors de grandes manifestations populaires ou festives ; ouverture et sécurisation de zones au devant d'un régiment ou d'une brigade...
« Des candidats aux qualités hors du commun, vue supranormale, poumons d'acier, oreilles blindées, capables de résister aux brutales différences de pression, ignorance totale de la claustrophobie, mépris de la solitude absolue et de l'angoisse, des réflexes de chats de gouttière, un coeur de marathonien et une maîtrise digne de celle d'un lama tibétain. » Si cette description de Bob Maloubier concernait les nageurs de combat (rattachés aux forces spéciales), elle est tout à fait appropriée, dans ses grandes lignes, à n'importe quel membre d'un commando intégré ou non aux forces spéciales, dans les « premiers et deuxièmes cercles » au sein du Commandement des Opérations Spéciales (COS).
II peut paraître naturel de les confondre. Or,
On peut, en effet. souligner le parallélisme des formations suivies par les commandos et les forces spéciales, puisqu'il s'agit, dans les deux cas, de pouvoir disposer d'hommes psychologiquement solides et de valoriser leurs capacités physiques peu communes.
Indistinctement, les uns et les autres sont amenés à intervenir en milieux fluvial et maritime (en surface comme en profondeur, depuis des embarcations rapides ou des sous marins), dans les airs, à partir d'aéronefs ou sous voile (ULM, parachute) et sur terre, n’hésitant pas, dans certains cas, à recourir aux VTT.
Ils sont entraînés au maniement des armements et matériels les plus modernes et de tous modèles, ainsi qu'a l’utilisation de systèmes de communications par satellites.
Comme pour les forces spéciales, les commandos acquièrent des spécialités au gré des stages proposés : tireur d'élite, instructeur corps à corps, spécialiste d’escalade en montagne en hiver, spécialiste en explosifs, formation médicale et de survie, divers brevets de parachutisme (HALO HAHO : sauts a basse et haute altitudes) ; etc.
L’éventail des formations combiné a un entraînement rigoureux permet, au final, de disposer de soldats résistants, doués d’une parfaite maîtrise et capables de faire face à toutes les situations de stress ou de danger prononcé. Ils peuvent se prévaloir d'un véritable sens de l’initiative et de l’autodiscipline, tout en aiguisant un esprit d’indépendance (individuellement comme collectivement) dans les actions entreprises. Chez les commandos comme dans les forces spéciales, l’établissement de liens étroits entre les hommes est aussi mis en avant ; garantie du succès et impératif de survie lorsque surviennent des « imprévus » en cours d'opération.
Longtemps prélevées dans les différentes armées sans être placées sous commandement unique, les unités des forces spéciales nécessitaient une mise en oeuvre relativement compliquée avec des délais trop importants. D’où la création du Commandement des Opérations Spéciales (COS) en juin 1992, qui ne présente qu’une seule chaîne de commandement opérationnel.
Par définition, les forces spéciales sont employées pour des missions d'importance stratégique et politiquement délicates, hors du territoire national, en coordination étroite avec l’état major des armées et le pouvoir exécutif. II s'agit surtout de missions d'infiltration dans la « grande » profondeur du dispositif ennemi avec des buts multiples : recueil d'informations et de renseignements, encadrement de groupes de contre guérilla, sabotage capture de criminels de guerre ou annihilation d'adversaires, destruction de points névralgiques et stratégiques, perturbation psychologique du dispositif ennemi…
Pour les commandos, les missions s'intègrent essentiellement dans un domaine d'importance tactique (applications locales de la stratégie). II ne leur est pas demandé d'effectuer à proprement parler, des opérations de renseignement de large ampleur, mais plutôt de mener à bien des actes offensifs dans un but extrêmement précis et limité dans le temps.
Selon le commandement de la doctrine et de l'enseignement militaire supérieur de l'armée de terre, les actions commandos consistent à détruire des « centres de gravité » ou à harceler l’adversaire pour « désorganiser ses forces, ses appuis et ses soutiens ».
Par centres de gravité, on peut entendre les pôles de décision politiques ou militaires, les postes d'observations et de communications, les centres de traitements de données (civils et militaires). Une position d'artillerie, les rampes de missiles. les infrastructures de bases aériennes, les sites logistiques ou de regroupement d'hélicoptères. Sans oublier les axes de communications, les centrales électriques les raffineries, les centres téléphoniques, dont la destruction peut perturber durablement l'adversaire.
Les commandos, dans leurs interventions, privilégient la destruction de points sensibles ou potentiellement menaçants pour un régiment ou une brigade. Ils peuvent soutenir des compagnies par une aide au déploiement, en s'enfonçant dans le dispositif adverse pour neutraliser toute menace immédiate. Ils mènent des raids, c'est a dire des incursions offensives, rapides et profondes à l‘intérieur d’une zone ennemie, pour s’emparer d'un point clé ou détruire un objectif d’intérêt opérationnel ; ce qui exige, évidemment, l'emploi de la force et de l’effet de surprise pour les sabotages, embuscades et destructions (souvent à l'explosif). II peut leur être demandé de dresser la situation photographique d’une zone, au profit des unités qui en assurent la surveillance, et d’effectuer du contrôle de zone dite sensible. Au terme de l'opération, les commandos doivent se mettre hors de portée de manière quasi immédiate. L'exfiltration a donc toute son importance.
Comme nous l'a précisé un ancien chuteur opérationnel des Groupements de Commandos Parachutistes (GCP) et instructeur, les commandos agissent avec des « moyens limités ». Cela semble être un autre point de différenciation avec les membres des forces spéciales puisque ceux-ci disposent, certes en autonomie, des dernières technologies et d'un armement ultramoderne pour remplir les délicates missions qui leur sont confiées.
Quoi qu’il en soit, les forces destinées à des actions commandos, spéciales ou non, sont engagées soit par la troisième dimension (aérolargage, aérotransport, aéromobilité) dans toute la profondeur opérative, soit par infiltration, dans la profondeur tactique (stratégique pour les FS), au coeur de zones faiblement tenues par l'adversaire et, de préférence, dans des milieux spécifiques (montagne, zones urbanisées), ou encore par « dépassement dans le cas d'une manoeuvre rétrograde préparée » dans une profondeur tactique ou opérative.
En somme, l'avantage de recourir à des commandos repose sur leurs capacitées de projection et d'infiltration, leur rapidité d'engagement, leur discrétion et leur « rusticité ».
A moins qu'ils ne s'intègrent dans les unités requises pour les missions du COS, les commandos n'ont pas les finalités de leurs camarades des forces spéciales. En fait, le rôle des commandos est plus axé sur les opérations « coups de poing ». Ia célérité et la surprise dans l'action restent bien sûr indispensables pour eux comme pour les membres des forces spéciales. Mais, selon un ancien commando, la mission prime avant tout. Une fois engagée, elle est menée à son terme, même si elle entraîne le sacrifice de tout le commando ; à la différence des forces spéciales qui peuvent être appelées à suspendre, voire annuler, leur mission si un « cas non conforme » apparaît. Un imprévu peut aussi impliquer un changement dans la nature de la mission et conduire a repenser les modalités d'action. D'après un autre témoignage que nous avons recueilli, il peut arriver, en effet, qu'une mission de renseignement se transforme en mission de destruction lorsque ses membres découvrent des objectifs d'importances stratégiques.
II n'en demeure pas moins que les chances de survie de groupements commandos (qu'ils soient spéciaux ou non) sont totalement aléatoires puisqu'ils opèrent en zone de contact, sans appui de blindés. Si les commandos échouent dans une opération, les services de communications et de relations publiques ont tôt fait de « camoufler » l'incident. En revanche, l'échec de forces spéciales s'avère plus grave et difficile à « rattraper » puisque leur implication peut avoir de sérieuses conséquences politiques et diplomatiques.
En dépit des risques encourus, commandos et forces spéciales sont précieux du fait de leur importance dans un plan de bataille. Conjointement, les hautes autorités militaires ont bien compris l'atout de valoriser l'état d'esprit commando auprès des armées dites conventionnelles. Cette sensibilisation se traduit par des « stages commandos » ; méthode imparable destinée à insuffler un mental solide et des notions fortes de cohésion.
Certains estiment que la mentalité commando s'acquiert au prix d’une formation adéquate ; d’autres considèrent qu'elle est essentiellement innée et extériorisée au gré d'un entraînement ciblé... En relativisant, on peut volontiers admettre que les deux solutions sont tout à fait plausibles. Etre commando peut donc d'abord se définir par l'acquisition, avant tout, d’un esprit de battant, à la fois posé et motivé.
Lorsque l'on interroge quelques anciens commandos, on constate que, pour eux, n’importe quel soldat peut rejoindre leur rang si tant est qu'il puisse assimiler la formation inculquée et acquérir « l'esprit commando », avec le « culte de la mission menée coûte que coûte ». Les officiers et sous-officiers brevetés instructeurs ou moniteurs commandos, jouent un rôle déterminant dans la diffusion de la mentalité commando.
La formation de commando ne peut que favoriser l'esprit qui en découle. D'où l'importance des « stages commandos » dans l'armée française. II suffit, pour cela, de se rappeler le contexte qui a permis, dans les années soixante dix, le foisonnement des centres nationaux d'entraînement commando (CNEC) en France, en Allemagne (au profit des forces françaises qui y étaient stationnées (FFA)) et dans les Départements et Territoires d'Outre Mer (DOM TOM). L’idée était alors de permettre aux personnels des armées, appelés en majorité, de suivre des stages d'instruction commando pour développer leur esprit de cohésion, leur apprendre à mieux se connaître et savoir repousser leurs propres limites physiques et psychologiques. Les résultats sont probants même si subsiste un pourcentage, bien naturel, de « recalés ». Ce n'est sans doute pas un hasard si la plupart de ceux qui ont pu suivre ce stage, le considèrent comme un moment fort de leur parcours militaire.
Dans les années quatre-vingt-dix, les CNEC ont été pour la plupart fermés, restrictions budgétaires obligent... Aujourd'hui, leur nombre est particulièrement restreint en métropole, puisque l'on ne compte que deux centres de ce type
Mont Louis et Givet (en dehors de quelques sites secondaires comme le Fort de Penthièvre). Dans les DOM TOM, divers CNEC existent encore, notamment en Guyane, avec l'École de jungle, à Djibouti, avec l'École du désert, en Nouvelle Calédonie, à la Réunion et au Gabon.
Régulièrement, divers régiments envoient une partie de leurs personnels suivre un stage commando qui permet aux intéressés de consolider dans l'épreuve l'esprit d'équipe. Les élèves Officiers de Saint-Cyr Coëtquidan, les élèves Officiers de l'EMIA et Sous-Officiers de l'École de Saint-Maixent (pour ne citer qu'eux) suivent également ce type de stage aux CNEC de Mont Louis ou de Givet, on encore en Guyane...
Le qualificatif « commando » laisse à penser qu'il concerne des combattants hors normes et, par conséquent, redoutables. Sachant combien cette dénomination revêt une dimension psychologique indéniable, il peut être intéressant de connaître les motivations intrinsèques des militaires qui servent dans les commandos. Sont-ils guidés par l'exaltation patriotique ou mus par le goût du risque ? Sont-ils de parfaits individualistes incapables de se plier aux règlements militaires dans leur schéma traditionnel ? Ont ils besoin d’une perpétuelle activité physique et psychologique pour s'imposer, pour se mettre en valeur ? A l'évidence, tous ces éléments entrent en ligne de compte. Leur ordre d'importance varie bien entendu, d'un individu à l’autre.
On peut considérer que la Gendarmerie Nationale a sa propre composante « commmando » : le Groupement de Sécurité et d'Intervention de la Gendarmerie Nationale (GSIGN) constitué du Groupement d'Intervention de la Gendarmerie Nationale (GIGN), né en 1974, de l'Escadron Parachutiste d’Intervention de la Gendarmerie Nationale (EPIGN) et du Groupement de Sécurité de la Présidence de la République (GSPR). Tous les membres ou presque de ces divers groupements sont brevetés parachutistes.
Pour l’Armée de l’Air, on cite souvent les commandos de l'air dont les missions essentielles consistent en la protection des espaces sensibles et des aéroports militaires. De manière générale, leurs missions sont comparables à celles remplies, au profit de la marine, par les fusiliers marins. Seul le commando parachutiste de l'air (CPA) n°10 appartient au premier cercle du COS, et le CPA n°30 est spécialisé dans la RESCO.
Pour leur part, les commandos marine, qui viennent d’être réorganisés au sein de la FORFUSCO (qui sera très prochainement présentée), manifestent une pluralité de compétences qui en font, sans aucun doute, le corps le plus complet du premier cercle des forces spéciales.
Est ce que le terme de commando doit pour autant être réservé à des unités extérieures aux forces spéciales et appartenant seulement aux armées ? Doit-on y intégrer les groupements spéciaux de la Gendarmerie ? Là encore, les avis divergent. Difficile de trancher d'autant que toutes ces unités suivent des formations similaires et opèrent parfois en étroite collaboration. Pour notre part, nous serions tentés de procéder à une distinction au regard de la définition officielle des actions commandos.
En matière d'esprit commando, aucun doute n'est possible, toutes les unités énumérées dans le cadre de cet article sont animées du fameux « esprit commando ». En revanche, en ce qui concerne la nature des missions imparties aux uns et aux autres, seuls les Groupements de Commandos Parachutistes (GCP) et les commandos marine qui appartiennent d'ailleurs aux forces spéciales correspondent aux critères fixés par l’état major des armées. Les spécialistes des GCP « de volume réduit, et spécialement préparés pour l'action », qui peuvent être sollicités dans le deuxième cercle des unités du COS, sont chargés, outre les missions de renseignement, de s'emparer et de tenir temporairement des points clés, des axes de communication importants, des infrastructures civiles (gares, aéroports) ou militaires. On peut les associer aux Détachements d'Intervention Nautique du génie (DIN) ou aux unités de recherche humaine de la brigade de montagne et de la brigade de renseignement. Car, si besoin est, une formation de spécialistes peut appuyer un groupement tactique interarmes chargé de mener une action de plus grande envergure.
En ce début du XXIème siècle, les institutions semblent convaincues de revaloriser les forces commandos : ce qui implique la nécessité de leur redonner de véritables moyens.
Dernièrement, le Président de la République a demandé au gouvernement de se pencher sur la réalisation d'un nouveau livre blanc qui fixera les orientations de la nouvelle Loi de Programmation Militaire pour la période 2003-2008. Nul doute qu'un effort va être mis sur la modernisation des moyens et matériels, tant les restrictions budgétaires sont devenues incompatibles avec les exigences géopolitiques actuelles et, surtout à venir.
Les commandos sont présents dans toutes les structures de défense des armées. Leur utilité démontre que l'outil militaire d'une nation ne repose pas seulement, dans ce nouveau siècle, sur la dimension technologique et la « cyberguerre », mais aussi sur un moyen ancestral de faire, la guerre, avec l'avantage d'un rapport coût/qualité/efficacité défiant toute concurrence. L’idée de consolider le recours à des groupes « commandos » semble largement admise, à tel point qu'il est prévu de créer, dans les régiments, une Section d'Aide au Déploiement (SAD).
Les commandos, des GCP des régiments parachutistes aux Commandos de Recherche et d'Action en jungle (CRAJ), de la 9ème BIMa, se distinguent tous par leur grande maturité et une excellente condition physique. De manière générale, les commandos apportent une aide technique précieuse. Ils peuvent offrir une instruction spécialisée à d’autres unités, dans un contexte où, aujourd'hui et à l’avenir, il faut être en mesure de projeter, dans le cadre d'opérations multinationales ou de coopération, des forces armées vers n'importe quel territoire du globe. A court terme, il s'agit de disposer de troupes aguerries et sereines, dotées d'une combativité aiguisée.
Dans un monde où la politique est indissociable de l'économie de marché, l'argent demeure plus que jamais le nerf de la guerre, d’autant que les pays occidentaux, européens en particulier, ont plus ou moins limité, ces dernières années, les budgets consacrés à la défense. Commandos et forces spéciales constituent des forces à haute valeur ajoutée relativement peu onéreuses en dehors du long travail de formation et de préparation.
La menace criante du terrorisme international et la multiplication des conflits dits de faible intensité, la succession des opérations multinationales et la projection de forces d'interposition, les garanties des accords de coopération entre la France et nombre de pays du Sud, et les conflits prévisibles autour de ressources naturelles en pleine raréfaction (eau, richesses halieutiques) exige un renforcement de la « composante commando ». Cela s'inscrit donc dans une tendance générale ou le facteur temps est essentiel pour conserver ou prendre l'ascendant sur l'adversaires.
A l'origine, ils sont désignés sous l'acronyme de CRAP (Commando de Recherche et d'Action dans la Profondeur). La création des CRAP, devenus les GCP depuis 1996, remonte au milieu des années soixante, via le 2ème REP qui servit délément moteur avec une section de chuteurs opérationnels.
Seuls le 14ème RPCS, le 17ème RGP, le 2ème REP, le 1er RCP, le 1er RHP, le 35ème Régiments d'Artillerie Parachutiste (RAP) et les régiments parachutises d'infanterie de marine disposent de GCP.
Les GCP agissent en fonction de certaines spécialités. Ainsi, les GCP des 1er RHP, 1er, 3ème et 8ème RPIMa, et du 1er RCP interviennent pour des missions d'action pure et de renseignement, tandis que le 17ème RGP entreprend des opérations de sabotage, de reconnaisance de points de franchissement, de balisage de terrain pour parachutage ou atterrissage opérationnels ; enfin, le GCP du 35ème RAP mène surtout des missions d'observation, de désignation de cibles et de réglage pour les positions d'artillerie.
Tous les membres des GCP sont brevetés chuteurs opérationnels et possèdent les brevets de moniteur ou instructeur commando.
Au total, l'armée française compte quelque 180 membres des GCP.
Certains peuvent être tentés de se demander si les Commandos Marine, au regard de leur formation et de leur mode d'action, sont vraiment à part des autres unités d'élite. Il est vrai que, dans plusieurs troupes de l'armée française, on trouve des points communs dans la formation. Mais le niveau d'exigence n'est peut être pas tout à fait le même. On ne peut donc pas les assimiler à des membres des troupes d'élite traditionnelles à qui l'on demanderait de « tout casser » comme le disait en 2000, dans une interview, le pacha de Hubert ; ils agissent plutôt avec finesse et une discrétion absolue.
Les Commandos Marine relèvent du commandement de la Force Maritime des Fusiliers Marins Commandos (FORFUSCO). Actuellement, on dénombre quelque 500 Commandos Marine, répartis entre cinq commandos dont les missions ont été récemment redéfinies : Hubert, spécialisé, avec ses nageurs de combat, dans l'action sous marine (90 hommes) ; de Montfort pour la neutralisation à distance et les appuis spéciaux (82 hommes); De Penfentenyo, chargé des missions de reconnaissance et de renseignement (103 hommes) ; Jaubert (82 hommes) et Trépel (82 hommes) spécialisés dans l'assaut par abordage de navires, dans l'extraction de personnes et le combat en milieu clos. II ne s'agit donc pas pour les commandos marine d'assurer les protections des points sensibles de la marine nationale (navires, ports et installations maritimes courantes) (missions qui sont confiées en général aux fusiliers) mais plutôt d'intervenir dans un domaine réservé et sensible. Cela intègre la protection de l'Ile Longue, base des sous marins nucléaires dans la rade de Brest, mais aussi des opérations commanditées par le COS. Ainsi, en 2001, 80 % des missions des commandos marine l'ont été au profit du COS. Depuis près d'un an, l'accent est mis sur la protection des ressources halieutiques et la sécurité de certains convois maritimes. L’essor du terrorisme et de la piraterie contemporaine, et les pressions économiques expliquent l'effort effectué en ce sens.
Les commandos de l'air sont chargés de la sécurité des infrastructures de l'Armée de l'Air. En 1936, les premiers parachutistes font leur apparition dans l'armée française via les Groupes d'Infanterie de l'Air (GIA). Les commandos parachutistes de l'Armée de l'Air sont officiellement constitués en 1956 (commandos de l'air n°10, 20 et 30). En 1959, cinq unités sont rassemblées dans le Groupement de Commandos Parachutistes de l'Air (GPCA). Et c'est en 1965 qu'est crée l'Escadron de Formation des Fusiliers Commandos de l'Air (EFCA) à Nîmes.
L’organisation devient plus complexe en 1976 lorsque le Groupement des Fusiliers Commandos de l'Air (GFCA) intègre l'Escadron d'Instruction des Fusiliers Commandos (EIFC), Escadron de Formation des Fusiliers de l’Air (EFFA) et l'Escadron d'Evaluation et d'Intervention (EEI). Ce dernier est ensuite renommé Escadron de Protection et d'Intervention (EPI), avant de devenir, en 1994, Escadron d'Intervention des Commandos de l'Air (EICA), avec près de 300 hommes. Toujours en 1994, est créé le commandement des Fusiliers Commandos de l'air (CFCA), établi depuis 1996 sur la base aérienne 102 de Dijon-Longvic (quartier Geille).
Par définition, les « cocoye » ou « fuscos » sont chargés de protéger et défendre, en métropole comme à l'étranger, les bases de l'Armée de l'Air et plus particulièrement les points sensibles, sous la responsabilité des commandants de région aérienne. Ils participent à la prévention et à la lutte contre le terrorisme et l'utilisation des stupéfiants. Ils peuvent agir dans un cadre international et prennent part aux opérations extérieures en envoyant des détachements opérationnels. Le CPA n° 10 (près de 180 hommes) a intégré le « premier cercle » des forces spéciales, en étant directement placé sous les ordres de l'état major des armées.
Le CFCA dispose de près de 6 100 hommes dont 1 500 officiers et sous officiers, répartis en 40 unités de protection ou détachements implantés en métropole ou hors de France (DOM TOM, Afrique, Arabie, Bosnie Herzégovine, Asie centrale) ; 4 unités d'intervention ; 6 unités d'instruction et de formation (centre de formation des cadres Officiers, Sous Officiers et Militaires Techniciens de l'Air) ; un centre d'instruction des fusiliers commandos ; deux sections d'instruction militaire (Salon de Provence/Rochefort) ; un centre de formation et d'entraînement parachutiste (Centre Air de Saut en Vol ou CASV). Les missions de chaques commandos ont été revues. Le CPA 30 s'est spécialisé dans les missions de recherche et de sauvetage au combat (RESCO) ; le CPA 20 de Villacoublay (BA 107) participe aux Mesures Actives de Sûreté Aérienne (MASA). Les opérations spéciales restent dévolues au CPA 10, placé sous commandement interarmées : assistance, soutien, neutralisation et renseignement au profit du Commandement des Opérations Spéciales (COS).
Source : Air - défense
Quelques sites sur "les forces spéciales" et les "commandos" :
fusiliers commandos
Ministère de la défense
Forces spéciales
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