Question d'origine :
Chevalier Kadosch
Bonjour...qu'est-ce qu'un chevalier Kadosch.? a-t-il un autre nom historique.? ce terme est-il né de motivations philosophiques...?
Merci de votre réponse.
Réponse du Guichet
L'origine du Chevalier Kadosch est incertaine, mais semble vouloir satisfaire la filiation mythologique, évoquée dans le discours de Ramsay, avec l'ordre des chevaliers du Temple.
Voici deux extraits de dictionnaires présentant l'histoire du grade de Kadosch.
Bonjour,
Voici tout d'abord un extrait du Dictionnaire de la franc-maçonnerie publié sous la direction de Daniel Ligou (page 662) :
Kadosch (ou Kadosh). De l'hébreu la racine K.D.S. qui signifie "saint", "sacré". Les grades de Kadosch sont innombrables : Chevalier Kadosch et surtout, pour l'analyse du grade, Grand Élu Chevalier Kadosch. La graphie du mot ne s'est fixée qu'au XIXe siècle. Auparavant, on rencontre Kadosch, Kados, Khadosch, voire Cados, ou Cador.
Le grade et la dénomination de Grand Inspecteur Grand Élu, Chevalier Kadosch, ont été introduits à l'Orient de Metz, en mars 1761, par le Chevalier J.-B. du Bairailh, lieutenant au Corps des Hussards de Bercheny, qui prétendait tenir ce grade directement du comte de Clermont.
Nous complétons avec un extrait du Dictionnaire universel de la franc-maçonnerie de Marc de Jode, Monique et Jean-Marc Carat (page 385) :
Kadosh : Le chevalier Kadosh est l'un des Hauts grades de la franc-maçonnerie. Au Rite Ecossais Ancien Accepté, il est conféré au 30e degré du rite. "Kadosh" est un hébraïsme pouvant se traduire par "sacré" ou encore "séparé", dans le sens de "séparé des ouvriers du temple". Le Chevalier Kadosh est aussi nommé Grand Élu, Grand Inspecteur, prince Katos et Chevalier de l'Aigle blanc et noir. Les francs-maçons ayant atteint ce degré se réunissent dans une loge appelée Aréopage.
Ce degré est considéré comme l'ultime échelon de la progressioninitiatique du franc-maçon (le trois degrés suivants sont honorifiques et administratifs, c'est-à-dire "sans loge"). Dès sa création, le grade de Kadosh est élaboré comme l'achèvement des grades supérieurs de la maçonnerie, d'où sa devise : "Nec plus ultra. Rien n'est au-dessus !" Au cours de l'élaboration du rite, il fut chaque fois placé à sa conclusion, tour à tour : 24e, 29e, et enfin 30e degré.
L'origine du Chevalier Kadosh est incertaine, mais semble vouloir satisfaire la filiation mythologique, évoquée dans le discours de Ramsay, avec l'ordre des chevaliers du Temple. A partir d'une première version, apparue entre 1743 et 1750, une nouvelle rédaction retrouvée dans un manuscrit de 1761 introduit la légende templière qui caractérise le grade. Par la suite, il sera souvent remanié et modifié, et suscitera de violentes polémiques parmi les francs-maçons. En 1766, ce degré est déclaré par le souverain chapitre : "fanatique et détestable, contraire aux devoirs d’État et de religion." En 1778, il est condamné par le convent des Gaules qui croit y voir la volonté chimérique de rétablir l'ordre du Temple, liquidé par Philippe le Bel et le pape Clément V en 1307. Les versions se multiplient au cours du XIXe siècle, débouchant sur plusieurs rituels qui tous s'appuient sur une légende templière.
Fouler aux pieds la couronne royale et la tiare papale. Cette légende raconte que Salomon éleva au rang de Chevaliers Kadosh des maçons méritants pour les "séparer" des autres ouvriers après l'achèvement de la construction du Temple. Les Kadosh élirent un Grand Maître et vécurent dispersés mais unis jusqu'au VIe siècle. Leurs secrets sont retrouvés en 1118 par des combattants de la première croisade qui décident de fonder la Milice des pauvres chevaliers du Christ, communément appelés les Templiers.
Ils connurent les secrets du Grand Œuvre et amassèrent par ce moyen d'immenses richesses qui causèrent leur destruction et la mort au bûcher de leur Grand Maître, Jacques de Molay. [...]
Nous vous laissons poursuivre la lecture de cet article dans son intégralité.
En complément, quelques documents :
- une intervention de Jean-Marie Mercier "De l'apparition d'un proto-Kadosch à la fixation d'un grade à connotation templière ou la ''malédiction'' d'un nec plus ultra maçonnique ayant suscité fascination et détestation "
- Du chevalier d'Orient... au chevalier Kadosch/ Jean-Claude Mondet
- Le livre d'instruction du chevalier Kadosch / Armand Bédarride
Bonne journée.