Que savez-vous sur les armoiries de la famille Fyot de l'Ain ?
Question d'origine :
Bonjour,
Je prépare un ouvrage sur les ordres hospitaliers dans l'Ain. Je cherche la généalogie de la famille Fyot (ou Fiot) qui a un Tau dans ses armoiries. Je cherche à savoir pourquoi ce Tau (symbole des antonins) est présent dans leur blason. Merci d'avance pour votre aide; Bien cordialement. Bernard Valette
Réponse du Guichet
Nous n’avons pu obtenir d’informations précises concernant l’explication de la présence d’un tau dans les armoiries de la famille Fyot qui vous intéresse. Certains éléments liés à l’histoire de cette dernière pourraient cependant apporter quelque hypothèse.
Bonjour,
Nous n’avons pu obtenir d’informations précises concernant l’explication de la présence d’un tau dans les armoiries de la famille Fyot qui vous intéresse. Certains éléments liés à l’histoire de cette dernière pourraient cependant apporter quelque hypothèse.
Plusieurs familles ont pu porter le nom de Fyot (ou Fiot). Celle qui vous intéresse correspond aux Fyot, seigneurs de Montgré, près de Villefranche-sur-Saône, situé dans le Beaujolais, citée par Ferdinand de La Roche La Carelle dans son Armorial de la province du Beaujolais, p. 43, et dont la description héraldique des armoiries est la suivante : Écartelé au 1 et 4 d’azur, à une fasce d’argent accompagnée en chef de 3 étoiles et en pointe d’un tau ou T à l’antique, le tout d’or ; au 2 et 3 vairé d’or et d’azur.
Cette famille ne doit pas être confondue avec celle des Fyot originaires de Bourgogne, subdivisée en deux branches : Fyot de la Marche et Fyot de Vaugimois (ou Mimeure). Ces deux familles apparentées portaient respectivement des armes d’azur au chevron d’or, accompagné de trois losanges du même (Fyot de la Marche) et d’azur, au chevron d’or accompagné de trois losanges d’argent. On remarquera la proximité évidente de ces armoiries qui ne diffèrent que par la couleur du métal (couleur héraldique) des losanges, ici l’or pour l’une et l’argent pour l’autre.
Or, il apparaît que l’on retrouve ces mêmes couleurs héraldiques dans les armoiries des Fyot de Montgré, dont André Steyert dans son Armorial du Lyonnais, Forez et Beaujolais, p. 42, nous dit qu’ils étaient eux-mêmes originaires de Bourgogne, à l’instar des Fyot de la Marche ou de Vaugimois. Il n’est donc pas impossible d’envisager une parenté entre ces trois familles portant le même patronyme. Nos informations portant sur cette famille sont ténues, Steyert précisant que le fief de Montgré avait été « acquis des Chevrières, en 1650, et transmis ensuite par alliance aux Bottu ». Nous n’avons trouvé nul lien direct ou apparent avec l’ordre des antonins ou saint Antoine lui-même dont le tau est l’un des symboles (il évoque la béquille utilisée par les malades atteints du « feu de saint Antoine », ou « mal des ardents », maladie due à un champignon parasite, l’ergot du seigle, et que soignaient en particulier les religieux de l’ordre des antonins).
Il existe en revanche un lien entre saint Antoine et la famille des Fyot de la Marche, en particulier Claude Fyot (1630-1721), puissant personnage nommé abbé commendataire de l’église abbatiale et collégiale Saint-Étienne de Dijon, à laquelle il a par ailleurs consacré un ouvrage publié en 1696, Histoire de l'Eglise abbatiale et collegiale de Saint Estienne de Dijon. Avec les preuves & le pouillé des bénéfices dépendans de cette abbaie. A la page 278 de ce volume, il évoque l’église Saint-Pierre de Dijon, construite au XIIe siècle et détruite pendant la Révolution, et réputée pour avoir conservé pendant plusieurs siècles une relique provenant de l’ermite du désert. Tenu en grande vénération par la cour de Bourgogne, ce trésor avait suscité la création d’une confrérie dédiée.
Une chapelle consacrée à saint Antoine a par ailleurs été créée dans cette église par Nicolas Porcher, puis érigée en titre de bénéfice par Claude Fyot, abbé de Saint-Étienne de Dijon, lequel a pouvoir de nomination des chapelains attenants.
Il n’est pas impossible que les Fyot de Montgré, possiblement apparentés à ceux de la Marche dont Claude Fyot était issu, aient voulu bénéficier du prestige procuré par ce lien particulier avec le saint, en en rappelant la présence dans leurs armoiries.
Cela ne reste bien entendu qu’une hypothèse qu’il serait intéressant de confirmer ou infirmer.