Où était situé le château de Gage à Chazay d'Azergues ?
Question d'origine :
Bonjour,
Marguerite de Bourg, fille de Claude de Bourg et épouse d'Antoine Bullioud, était dame de Gage, du nom d'un château situé sur la commune de Chazay d'Azergues, où il existe toujours un chemin de Gage. Savez-vous-vous si on peut encore localiser ce château et s'il en reste des traces. Marguerite de Bourg avait deux filles. Je recherche leur prénom et des éléments sur leur biographie.
Merci de votre aide.
Réponse du Guichet
Le Château de Gages, actuellement reconverti en appartements, se situe sur la route allant de Chazey d'Azergues à Lozanne. Quant à la descendance de Marguerite de Bourg, nous n’avons trouvé que très peu d’informations.
Bonjour,
Contactée, l’association "Les Amis du Vieux Chazay" nous a précisé que le château de Gages avait été remanié de nombreuses fois. Actuellement il a l’apparence d’un ancien manoir et est reconverti en appartements. Il est situé sur la route entre Chazay d'Azergues et Lozanne. Dans le document Histoire de Chazay-d'Azergues en Lyonnais, l'Abbé L. Pagani mentionne qu’il est situé sur les bords de l’Azergues, à un kilomètre du bourg de Chazay.
Sur le site La Renaissance du Vieux-Lyon, nous trouvons dans le passage "Le 14 rue Lainerie et la famille de Bourg" les informations suivantes : Mais en 1499, Pierre de Bourg, marchand, vient d’acquérir la maison [14 rue Lainerie]. Son fils Claude, bourgeois lyonnais, la fait reconstruire en 1516, époque où le gothique flamboyant est à son apogée, comme en témoigne l’église de Brou. Ensuite, Marguerite de Bourg hérite de son père, tandis que sa mère, devenue veuve, continue d’habiter la maison. Marguerite est l’épouse d’Antoine Bullioud, trésorier général de Bretagne, avec lequel elle demeure 8, rue Juiverie, où à la demande du couple, Philibert de l’Orme a construit, en 1536, sa célèbre galerie.
Dame du château de Gage (situé à Chazay-d’Azergues et chanté par les poètes), Marguerite de Bourg, devenue veuve en 1546, est surtout connue comme égérie de l’intelligentsia humaniste lyonnaise du milieu du XVIe siècle : autour d’elle gravitent des poètes, Maurice Scève, Pontus de Tyard, des éditeurs-libraires comme le célèbre Guillaume Rouville (Rouillé), mais aussi, car elle maîtrise parfaitement la langue des Médicis, des Italiens tel Lucantonio Ridolfi, marchand florentin et poète à ses heures.
En 1551, Marguerite de Bourg est toujours propriétaire du 14 rue Lainerie. En 1571, c’est sa fille, Claudine Bullioud, qui en a hérité. Mais celle-ci habite à Grenoble avec son mari, M. de Serres. La maison de la rue Lainerie sera dès lors vendue à messire Laurent de Plovier, conseiller de la chambre du roi, député pour le Dauphiné aux États généraux de Paris, en 1614.
Nous trouvons d’autres informations concernant cette famille dans un article paru dans le n°2 de 1984 de la revue Seizième siècle. Il est ainsi noté :
Les documents d’archives permettent de tracer un peu mieux le personnage. Née vraisemblablement entre 1510 et 1515 dans une famille lyonnaise des plus importantes, elle est apparemment la fille unique de Claude de Bourg, riche marchand lyonnais, et de Claude Du Peyrat. Son père meurt en 1520, mais sa mère Claude Du Peyrat est encore vivante en 1557.
Après la mort de son père, Marguerite figure sous son propre nom dans la liste des grands personnages lyonnais, italiens et français, de même qu’Antoine Bullioud, qu’elle épouse avant 1533. La famille de Bullioud est riche et bien connue… Antoine Bullioud est lui-même l’un des membres les plus considérables de cette famille : notaire et secrétaire du roi, il devient en 1531 conseiller royal et obtient la charge de général des finances pour la province de Bretagne…. Marguerite de Bourg a eu trois filles d’Antoine Bullioud, qu’elle a d’autant plus mises en avant que c’était une catastrophe pour cette branche de la famille de rester sans descendance mâle. Les deux aînées, ces "deux fleurettes de prix" dont parle Billon vers 1550, furent donc élevées avec grand soin au château de Gage, notamment dans les mathématiques… Claude est entrée dans l’ordre de Fontevrault, et devient abbesse du monastère de Jorsay en Forez. Marguerite épouse Laurent Prunier, trésorier royal pour le Dauphiné, ce qui la laissait dans le milieu de son père.
Il est difficile de savoir ce que devient Marguerite de Bourg après 1561 : en 1578, et sans doute avant, sa fille Marguerite porte le titre de dame de Gage. Il nous semble qu’elle avait disparu avant la réédition des Erreurs Amoureuses de 1573.
D’après le site Geneanet, Marguerite de Bourg serait décédée en 1571 à Grenoble. Cependant aucune descendance n’y est mentionnée. Nous n’avons malheureusement rien trouvé de plus concernant ses enfants dans les documents que nous avons. Sa troisième fille est probablement décédée en bas âge.
Concernant le château, voici ce qu’il en est dit dans ce même article de la revue Seizième siècle : Le château de Gage est situé sur la commune de Chazay-d’Azergues, à moins de 20 kilomètres au nord-ouest de la colline de Fourvière. .. C’est une belle surprise pour qui le découvre au pied des coteaux du Beaujolais, dans un site dont le charme reste bien réel : un plan de terrasses arrangées en jardin, dominant par une petite pente rapide les près qu’arrose un ruisseau rejoint sous le château par l’Azergues, fort large à cet endroit. Plus surprenante encore est l’allure de villa italienne que conserve cette demeure dont le temps a fermé les arcades. Un plan rectangulaire parfaitement régulier, aux proportions savantes…avec ses quatre angles en saillie légère formant pavillons; deux galeries composées de trois arcades en plein cintre, haut élevées, au premier étage des deux façades opposées les plus longues (sud-ouest et nord-est); des mezzanines s’ouvrant sous les toits: tout cela donne en effet à Gage un air tout à fait toscan, assez exceptionnel en France. On daterait volontiers l’édifice de la fin des années 1540.
Le livre Rétrospective sur Chazay du Moyen âge à l'époque contemporaine : chronique du temps jadis publié par les Amis du Vieux Chazay mentionne ce château et précise qu’en 2009, il est une vaste construction carrée, flanquée de quatre tours dont les toits en pointe et crénelés ont été nivelés en 1793. La tradition veut que Diane de Poitiers, veuve de Louis de Brézé, comte de Maulevriers, maîtresse de François 1er et favorite de Henri II, qui la créa duchesse de Valentinois, ait habité le château de Gages vers 1550.
Autres documents consultés :
- Châteaux et maisons bourgeoises dans le Rhône,
- Les châteaux historiques du Lyonnais et du Beaujolais.
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