Comment traduire « avenir » en anglais, autrement que par « future » ?
Question d'origine :
Comment traduire « avenir » en anglais, autrement que par « future » ? Quelle différence peut-on faire en français entre « avenir » et « futur » ? Y a-t-il une distinction conceptuelle de ces deux termes en philosophie ?
Réponse du Guichet

Le terme anglais future semble en effet être la traduction la plus courante d'avenir, mais nous vous proposons quelques synonymes qui, en fonction du contexte, pourront vous servir.
En français, futur et avenir désignent tous les deux le temps à venir, mais l'Académie française nous apprend qu'avenir désigne une époque que connaîtront ceux qui vivent aujourd’hui, alors que futur renvoie à un temps plus lointain, qui appartiendra aux générations qui nous suivront.
Nous vous proposons enfin des définitions d'avenir et de futur issues du Dictionnaire de philosophie de Christian Godin.
Bonjour,
Le terme anglais future semble en effet être la traduction la plus courante d'avenir.
Mais selon le contexte, il est possible de lui substituer d'autres termes, en particulier quand on parle d'un avenir prometteur (ou inversement, une situation sans avenir). Le Harrap's nous propose par exemple:
"he's an up-and-coming man" pour "c'est un homme d'avenir"
"a coming player" pour "un joueur d'avenir"
"a career with good prospects" pour "un métier d'avenir"
"to make provision for somebody" pour "assurer l'avenir de quelqu'un"
"a dead-end job" pour "une situation sans avenir"
Le site thesaurus.com propose plusieurs synonymes pour le terme anglais future, qui pourront éventuellement vous servir si le contexte le permet :
destiny
fate
millenium
outlook
prospect
eternity
expectation
futurity
hereafter
infinity
morrow
offing
posterity
tomorrow
aftertime
afterward
by-and-by
life to come
subsequent time
to-be
world to come
Vous trouverez aussi quelques synonymes de future sur le site du dictionnaire Collins, ou encore sur linguee.fr.
En français, les substantifs avenir et futur, qui viennent tous les deux du latin (respectivement d'adevnio, arriver, advenir, et de futurus, futur, à venir), désignent tous les deux le "temps à venir".
Toutefois, l'Académie française nous explique que leur sens n'est pas tout à fait le même :
L’adjectif futur et la locution adjectivale à venir sont souvent synonymes : Les années futures ou les années à venir, le futur gouvernement ou le gouvernement à venir. Il n’en est pas exactement de même pour les noms futur et avenir. Avenir désigne une époque que connaîtront ceux qui vivent aujourd’hui, alors que futur renvoie à un temps plus lointain, qui appartiendra aux générations qui nous suivront. Employer en ce sens futur pour avenir est un anglicisme qu’il convient de proscrire. De la même manière, on n’emploiera pas le terme futur pour évoquer la situation à venir d’une personne, mais on parlera bien de son avenir.
On parlera donc plutôt de l'avenir d'une personne et du futur de l'humanité...
Concernant les définitions d'avenir et de futur en philosophie, voici ce que nous apprend le Dictionnaire de philosophie de Christian Godin :
Avenir
1. Au sens le plus général, le temps futur.
2. Au sens plus restreint, le futur humain, individuel et collectif. Par opposition au futur, neutre et universel, l'avenir est la dimension temporelle où la représentation et l'activité humaine peuvent se projeter. Il est un futur pourvu de projets. L'avenir est à la durée ce que le futur est au temps.
3. Au sens le plus étroit, le futur humain individuel ou collectif dans la mesure où il accomplit une promesse ou un espoir.
Futur
1. Avenir, la totalité du temps qui suivra le présent. L'avenir est plus déterminé que le futur, plus anthropocentré aussi.
2. En grammaire, forme verbale marquant l'avenir.
futur contingent (souvent utilisé au pluriel) : par opposition au futur nécessaire, fait futur considéré indépendamment de sa cause et qui, par là même, pourrait être comme n'être pas. La question des futurs contingents a un sens à la fois logique (si une proposition portant sur le futur n'est ni vraie ni fausse, doit-on renoncer au principe de bivalence ? Peut-on penser un possible qui ne soit pas nécessaire ?) et moral (si le futur est nécessaire, que devient la responsabilité ?). En accordant au principe de contradiction une valeur absolue, et en l'appliquant au futur lui-même, les Mégariques ruinaient la contingence : seul le nécessaire est possible, il n'y a de possible que le nécessaire. La confusion de la possibilité logique et de la possibilité physique est, selon Aristote (384-322 av. J.-C.), à l'origine de sophismes : le fait que demain ou bien il y aura une bataille navale, ou bien il n'y en aura pas (tiers exclu) n'implique pas qu'il y a une chance sur deux pour qu'il y ait une bataille navale. Pour Aristote, la règle selon laquelle de deux contradictoires, l'une est vraie et l'autre fausse ne s'applique pas pour les futurs portant sur des événements singuliers. Aristote distingue ta ésoména, ce qui est considéré comme devant arriver nécessairement et ta mellonta, ce que nous pensons dans la forme grammaticale du futur mais dont la survenue est contingente. Ce sont des expressions que les scolastiques ont traduites en latin par futura necessaria et futura contingentia. Aux problèmes antiques, la pensée chrétienne ajoutera un dilemme supplémentaire car si les futurs sont contingents, Dieu lui-même ne les connaît pas, donc il n'est plus omniscient mais d'un autre côté, s'ils sont nécessaires, alors la liberté, donc le péché, devient impossible.
éthique du futur : expression utilisée par H. Jonas (1903-1993) pour signifier la responsabilité particulière que la génération présente, munie d'une puissance technique inédite (à fort pouvoir de dégradation et de destruction par conséquent), a vis-à-vis des générations futures. Alors que la morale chrétienne et la morale kantienne ne prennent en compte que l'autre contemporain (le prochain), l'impact à long terme de nos actions oblige désormais l'homme à avoir souci de l'intégrité d'une humanité encore à venir.
vie future : celle qui, d'après certaines religions et philosophies, doit succéder à la vie terrestre.
Bonne journée.