Comment les additifs E sont-ils classés ?

Même si les additifs sont abondamment utilisés depuis des millénairespour la conservation des aliments (le meilleur exemple étant le sel), se sont les avancées considérables dans le domaine de la chimie durant l'après Seconde Guerre mondiale, qui ont précipité leur classification. L'après guerre était marqué par un besoin pressant de la population mondiale en nourriture peu chère et de "qualité". Le développement de nouveaux conservateurs, colorants, agent de texture, etc. venait donc comblé cette demande en même temps qu'elle alimentait la course au produit le plus populaire et rentable d'un marché international, plus que jamais ouvert au libre échange.

Le fait est que le développement des additifs est venu en même temps que la création de la plupart desOIG (Organisations Intergouvernementales) et ONG que nous connaissons aujourd'hui. L'OMS, notamment, s'est penchée très tôt avec différentes associations de consommateurs, sur la pertinence technologique, l'intérêt nutritionnel, mais surtout l'aspect sanitaire des additifs. Il fallait alors assurer transparence et santé aux consommateurs du monde entier.

C'est en suivant cet objectif qu'en 1961 est créé le Codex Alimentarius. Il s'agit d'un recueil de normes sanitaires et commerciales à but consultatifn, chargé d'assurer la santé du consommateur et des pratiques loyales dans le commerce alimentaire.

L'Union Européenne créera plus tard, en 2002, l'Agence Européenne de Sécurité Alimentaire, chargée de conseiller le Parlement et la Commission européenne en matière de nutrition.

Aujourd'hui, dans le cadre de l'UE, l'autorisation des additifs est décidée par la Commission européenne sous la directive CEE qui dispose, entre autre, de la dénomination et la répertorisation des additifs. À savoir que tous les additifs qui ne sont pas explicitement autorisés par la directive CEE et intégrés à la liste "E" sont de facto interdits.

Cette liste a deux objectifs, sensiblement les mêmes que le Codex Alimentarius, à savoir : une transparence totale envers le consommateur quant à la composition du produit qu'il achète et l'assurance d'une "qualité" sanitaire dudit produit. C'est pour cela que la composition du produit et les additifs qui y sont mis peuvent apparaître de deux façons. En toutes lettres, par exemple "bisulfite de potassium", ou bien par leur catégorie et code "E", ici "conservateur E228". Le nombre qui suit le E est aussi fixé par la Commission européenne et sert à identifier la catégorie/classe de l'additif. Il en existe actuellement 24 classées par leur fonction. Les E100 désignent les colorants, E200 les conservateurs, E300 les anti-oxydants, E400 les agents de texture, etc.

Pour une étude plus approfondie de ce vaste sujet, je vous joins ci-dessous les liens vers les ouvrages et l'étude que j'ai utilisé :

- HACHEZ-LEROY, Florence, Menaces sur l'alimentation : emballages, colorants et autres contaminants alimentaires : XIXe- XXIe siècles, 2019,Tours : Presses-Universitaires François-Rabelais.

- BIANCHI, Daniele, Comment lire l'étiquette d'un aliment : et reconnaître faux produits naturels et vrais produits chimiques !, 2017, Paris : Éditions les Points sur les i.

- AUGIER, Henry, Qu'y a-t-il dans notre assiette ? : les additifs alimentaires, un enjeu pour votre santé, 2020, Paris : Libre & solidaire.

- BRIGAND, CHAUMONTET, GUION, HOELLINGER, LEROUX, MANCHON, NORDMANN, PASCAL, RIZZOTTI, SERVOZ, VERGER, Les additifs, DOSSIER SCIENTIFIQUE DE L’IFN, N°10, 1998.