Cette citation est-elle de Molière ou de Voltaire ?

Bonjour,

Il semble que cette citation qui circule sur internet soit faussement attribuée à Molière.

Quelques sources affirment qu'il s'agirait d'un dialogue entre Victor Hugo et une jolie jeune femme :

Victor Hugo, grand séducteur, se retrouve en présence d’une ravissante jeune femme et lui fait une cour empressée. Mais la dame entend couper court à la séance de drague :
Hugo : Maître, mon coeur est déjà pris…
La jeune femme : Mais, madame, je ne visais pas si haut !

Source : À la fin de l'envoi, je touche : histoire, cinéma, politique, littérature : les répliques qui tuent / Olivier Clodong

Victor Hugo, homme aux "mille" maîtresses, assis à côté d'une jeune femme ravissante, lui faisait une cour empressée. Cette dernière, voulant y couper court, risqua ces mots :

"Mais, Maître, mon coeur est pris."

"Mais, madame, je ne visais pas si haut."

Source : Piques & répliques de l'histoire / Stéphane Bern

Dans sa pièce Le Partage (1991), la dramaturge Lorraine Lévy attribue cette réplique à Voltaire.

Moins hardi, un lecteur qui commente l'ouvrage Le Petit macho de poche (1984) sur son blog situe ce dialogue qui en est extrait "probablement" au 18e siècle entre deux protagonistes anonymes.

L'évocation la plus ancienne de ce dialogue que nous ayons retrouvée se situe dans l'ouvrage d'Hector Talvart : Réflexions morales sur la mode, l'amour et l'épiderme des femmes (1926). D'après lui, cet échange met en scène Mme de Blionne et le Marquis de Coeuvres, au XVIIIe siècle.

Aucun de ces documents ne fournit de source vérifiable. A défaut de pouvoir être sourcé avec certitude, nous sommes enclins à considérer que ce trait d'esprit est d'origine anonyme.

Bonne journée.