Que pouvez-vous me dire sur le Théâtre de la Cigale ?
Question d'origine :
Qu'avez-vous comme renseignements sur la salle de La Cigale, 60 avenue de Saxe (date de construction, architecte et entreprises de décoration) ?
Merci d'avance
Réponse du Guichet
Fin 2017-début 2018, le département de la Documentation régionale de la bibliothèque municipale de la Part-Dieu présente une évocation de l’ambiance musicale de la première moitié du 20e siècle, à travers la personnalité d’Edouard Herriot et les goûts des Lyonnais dans une exposition intitulée "Airs du temps: Edouard Herriot et la vie musicale (1905-1958)"
Parmi les salles de spectacle présentées, il y a le théâtre de La Cigale.
Le théâtre de la Cigale fait partie de ces lieux de bouillonnement culturel qui éclosent à Lyon au début du 20e siècle sous la mandature d’Edouard Herriot, qui sont calqués sur la vie parisienne et que fréquentent aussi bien la bourgeoisie que les classes populaires. Vous trouverez le descriptif de ces établissements de spectacle lyonnais dans la partie «Les écrins de la musique» de l’exposition virtuelle «Airs du temps».
Nous complèterons la page qui décrit Le Théâtre de la Cigale par l’extrait de l’article du dictionnaire historique de Lyon , page 300:
«En 1913 le sieur Jules Melchior Pinard ouvre une petit cinéma de quartier installée dans un baraquement en bois au situé au 144 rue de Saxe (actuel n°60). Il lui donne son propre nom: Le Melkior. En 1925, l’architecte Jean Vallet construit à la place un véritable petit théâtre baptisé La Cigale, doté d’une élégante façade. A la fois théâtre où triomphent des Vaudeville, l’opérette et la revue, music-hall, salle de bal et de concerts, dont le directeur est en 1929 le comédien Louis-Elie Périgot-Fouquier, créateur du personnage de la Mère Cottivet. le cinéma entre très tôt dans la salle et y reste jusqu’à la fermeture de cette dernière le 16 septembre 1964.
Le lieu devient une salle municipale dont la ville décide une complète réhabilitation au printemps 1987: il s’agit d’aménager 2 salles pouvant fonctionner simultanément: l’un de 330 places destinée au théâtre, aux concerts et à la danse; l’autre en sous-sol de 200 places pour des conférences, projections et réceptions. Les travaux qui visent également à aménager un véritable foyer du public, des loges d’artistes et des sanitaires sont confiés à l’architecte Georges Bacconnier qui entreprend plus tard une rénovation de la façade peinte en beige ainsi qu’une sécurisation de la verrière en 1998. Depuis septembre 2001, la salle municipale abrite le Théâtre Tête d’Or, compagnie privée créée en 1980 dans la toute proche rue Dunoir et spécialisée dans le théâtre de boulevard».
Voici quelques photos de cet établissement de spectacle que l’on trouve dans la base de la bibliothèque municipale de Lyon, Photographes en Rhône-Alpes :
- Photo de 1932 du Fonds Jules Sylvestre : Théâtre La Cigale -1932
- Photo de 1987 du Fonds Lyon Figaro: Théâtre La Cigale - 1987
- Photo de 2001 du Fonds Lyon Figaro : Le Théâtre Tête-d'Or avant ouverture - 2001
- Photo de 2001 du Fonds Lyon Figaro: Inauguration du Théâtre Tête-d'Or : Jacqueline Boeuf,...2001
Concernant les éléments de décoration de cette salle, l’ouvrage qui aurait pu nous permettre de trouver quelques réponses ne dit rien de précis sur le théâtre de la Cigale : Théâtres et cafés : peintures et décors à Lyon, 1840-1930 : [exposition, Villefranche-sur-Saône, Musée Paul-Dini, 12 octobre 2014-8 février 2015] / [catalogue par Sylvie Carlier et Damien Chantrenne] ; sous la direction de Sylvie Carlier,...
On apprend que les plafonds des grands théâtres lyonnais (Célestins, Grand Theâtre, théâtre de Bellecour) ont été peint par le peintre lyonnais Joanny Domer et qu’ils évoquent celui de la Comédie Française; les décors allégoriques et les gloires y sont nombreux. Voici par exemple le plafond du Théâtre des Célestins.
Ainsi entre 1840 et 1930, les lieux de sociabilité que sont les brasseries, les cafés, les théâtres, les édifices civils, ont formé un véritable ciment pour la création. Ils ont beaucoup inspiré les peintures de chevalet à l’époque comme nous le montre les pages de l’ouvrage ci-dessus cité.
Autres sources consultées:
- L’aventure théâtrale à Lyon de 1950 à 1980
- Cafés et brasseries de Lyon : architecture et décor des cafés et brasseries de Lyon des origines à 1914 / Hélène de La Selle