Quelles blagues et calembours ont été prononcés à l'occasion de la mort de Félix Faure ?

Bonjour,

Les prétendues circonstances particulières de la mort de Félix Faure le 16 février 1899, lui ont en effet valu quelques bons mots prononcés par Georges Clémenceau, dont celui que vous citez.

Un article d'Hérodote.net, La mort heureuse de Félix Faure, nous apprend qu'il aurait également dit,  "Félix Faure est retourné au néant, il a dû se sentir chez lui"  et "Cela ne fait pas un homme de moins en France. Néanmoins, voici une belle place à prendre" trouve-t-on dans Le Matin du 17 février 1899 consultable sur Retronews si vous êtes abonné.e au site ou à la bibliothèque municipale de Lyon.

Le Monde rappelle aussi cette phrase, "le président de la République a succombé alors qu’il était penché sur les affaires de l’Etat", publiée par Le Petit Journal de l'époque.

Un autre article de L'Histoire, Les dernières heures de Félix Faure, cite également l'échange qu'il y aurait eu entre l'aumônier appelé à son chevet et un un huissier, - "A-t-il encore sa connaissance ?" - "Non, elle est partie par l'escalier de service".

A noter que cet article revient sur les causes réelles de la mort du Président Félix Faure. En effet, son décès ne serait pas dû à une épectase (orgasme fatal) mais à la visite inopinée du prince Albert Ier de Monaco ayant déclenché une apoplexie.

Dreyfusard convaincu, il était venu plaider la cause de la révision du procès du capitaine après avoir rencontré l'empereur Guillaume II. Aussi se déclara-t-il prêt à organiser une entrevue au cours de laquelle le président recevrait du Kaiser l'assurance de l'innocence de Dreyfus. A l'annonce d'une proposition aussi humiliante, Félix Faure se leva d'un bond et se mit à marcher de long en large en vociférant : « Comment peut-on me dire des choses pareilles... c'est impossible... que dira le général Mercier... l'armée... »

Cet article, accessible en ligne via la base de données Europresse pour les abonné.es de la bibliothèque municipale de Lyon et en bibliothèque, nous apprend aussi que Félix Faure souffrait de tachycardie. 

Mais une autre source accessible également par Europresse, Félix Faure, mort en éros, article de Libération du 21 août 2021, nous apprend que

L'après-midi, Faure, se préparant à retrouver sa maîtresse, aurait avalé soit de la cantharide, puissant aphrodisiaque tiré d'un coléoptère, soit une dragée à base de phosphure de zinc. Ces deux Viagra de l'époque qui avaient pour effet de stimuler l'érection n'étaient pas sans risques, notamment cardiovasculaires. Et avant son rendez vous amoureux, après un Conseil des ministres et un repos hâtif, le Président doit encore affronter deux audiences, la première avec le cardinal Richard, archevêque de Paris, et la seconde avec le prince Albert Ier de Monaco, tous deux viennent plaider l'innocence du capitaine Dreyfus et réclamer une révision du procès. Les conversations sont tendues, en particulier avec le second. Il est 18 heures quand Félix Faure accueille Marguerite Steinheil. Un état déjà souffrant, son énervement après l'entrevue avec le prince et sa prise de stimulants sexuels font tourner court les retrouvailles. Il se sent au plus mal, elle doit fuir tandis que le directeur de cabinet Louis Le Gall reprend la main. C'est en tout cas la thèse de Sylvie Lausberg: «N'en déplaise aux faiseurs de légendes, les amoureux de l'Elysée qui pousseraient le plaisir jusqu'au paroxysme de la mort sont pour l'heure un quinquagénaire à bout de souffle et un petit corps de femme barré d'une récente cicatrice à l'aine.» Collaborateurs, divers médecins, sa femme et sa fille, vont assister aux dernières heures du sixième président de la IIIe République, qui expire à 22 heures après avoir reçu l'extrême-onction.

Bonne journée.