Je recherche de la documentation sur la petite sirène verte du bassin d'Arcachon.
Question d'origine :
Bonjour,
je suis à la recherche de documentation concernant la légende de
La petite sirène verte du bassin d'Arcachon
dans le but d'écrire une fiction en lien avec cette légende.
je vous remercie.
Cordialement,
Maryse
Réponse du Guichet
Nous avons trouvé peu de traces de la sirène verte d’Arcachon. Mais nous vous conseillons de vous renseigner localement sur cette histoire.
Bonjour,
Si au cours de nos recherches, nous trouvons souvent mention de la légende des sirènes, nous avons eu moins de chance avec la sirène verte du bassin d’Arcachon. Toutefois, nous pouvons mentionner quelques pistes à creuser.
Tout d’abord, nous vous conseillons de vous pencher sur les ouvrages de Jean-François Bladé spécialiste des traditions orales de la Gascogne du XIXe siècle. Il livre dans son ouvrage Récits et contes populaires de Gascogne T.02 une description détaillée des légendes des sirènes dans les Landes. Voici la version disponible en ligne :
Il y a des sirènes dans la mer. Il y en a aussi dans les rivières. Tout-à-l’heure, vous aurez la preuve qu’on en a vu dans le Gers. Les sirènes ont des cheveux fins et longs comme la soie et elles se peignent avec des peignes d’or. De la tête à la ceinture, elles ressemblent à de belles jeunes filles de dix-huit ans. Les reste du corps est pareil au ventre et à la queue des poissons. Ces bêtes ont un langage à part pour s’expliquer entre elles. Si elles ont affaire à des chrétiens, elles parlent patois ou français.
On dit que les sirènes vivront jusqu’au jugement dernier. Certains croient que ces créatures n’ont pas d’âme. Mais beaucoup pensent qu’elles ont dans le corps des âmes des gens noyés en état de péché mortel…
Pendant le jour, les sirènes sont condamnées à vivre sous l’eau. On n’a jamais pu savoir ce qu’elles y font. La nuit, elles remontent par troupeaux et folâtrent en nageant au clair de la lune jusqu’au premier coup de l’Angélus du matin. Il arrive parfois qu’elles se battent. Alors elles s’égratignent et se mordent pour se sucer le sang. Au premier coup de l’Angélus, elles sont forcées de rentrer sous l’eau.
Force mariniers, en voyageant sur la mer, ont vu des troupeaux de sirènes nager autour des navires. Elles chantaient tout en nageant, des chansons si belles, si belles que vous n’avez jamais entendu, ni n’entendrez jamais les pareilles. Par bonheur, les patrons des navires et des barques se méfient et savent ce qu’il faut penser de ces chanteuses. Ils empoignent une barre et tombent à grand tour de bras sur les jeunes mariniers qui sont prêts à plonger pour aller trouver les sirènes. Mais les patrons ne peuvent pas toujours avoir l’œil partout, alors les sirènes tombent sur les plongeurs. Elles leur sucent la cervelle et le sang et leur mangent le foie, le cœur et les intestins. Les corps des pauvres noyés deviennent autant de sirènes au jugement dernier.
Les sirènes avaient donc mauvaise réputation dans la région auprès des marins. Cette réputation de tentatrices perfides va néanmoins changer avec la version de la petite sirène de Hans Christian Andersen. Ce succès littéraire va complètement changer notre vision des sirènes, et de nos jours, elles sont plutôt vues comme douces et fragiles.
Ainsi, la petite sirène verte du bassin d'Arcachon est un conte raconté par Charles Daney. Sa création semble récente puisque c'est dans son ouvrage de 2003 Contes et légendes des Landes, de la mer et du vent, qu'il nous livre l'histoire de la petite sirène verte figurant dans votre pièce jointe. Nous n'en avons malheureusement pas appris plus au cours de nos recherches.
L'auteur réside actuellement à Arcachon, il vous sera peut être possible de le contacter. De plus, nous vous invitons à vous renseigner auprès de structures plus locales comme peut être la Médiathèque d'Arcachon.
Bonnes recherches !
Pour aller plus loin :
Contes des Landes / Félix Arnaudin
Contes de Gascogne / Jean-François Bladé
L'autrefois, récits de Gascogne et d'ailleurs / par John Labusquière