Je cherche de la documentation sur les pelisses d'ornement des hussards, pour un projet de couture
Question d'origine :
Bonjour le guichet !
Dans le cadre d'un projet de couture, j'aimerais réaliser une veste inspirée des pelisses d'ornement des hussards, portées sur l'épaule. Pour cela, je suis à la recherche de documentation sur ce vêtement : sur le tissu utilisé, le patron, la manière de coudre ces vêtements ; mais Internet ne m'offre pour le moment pas toutes les réponses que je cherche. Je pensais peut-être contacter des associations faisant de la reconstitution historique, tout en continuant ma recherche de documentation.
Je me demandais si vous sauriez m'indiquer de la documentation sur les pelisses d'ornement des hussards ; peut-être au sein de documents sur le costume militaire des hussards ?
Merci d'avance, vous êtes merveilleu·x·ses

Réponse du Guichet

Nous n'avons pas trouvé de patrons à proprement parler, mais de nombreuses ressources en ligne et papier pourront vous aider. Vous pourriez également faire appel à des associations de passionnés, pour obtenir des conseils, mais également, pourquoi pas, du petit matériel.
Bonjour,
Vous trouverez tout d'abord des informations précieuses dans ces documents, présents à notre catalogue :
- Encyclopédie des uniformes napoléoniens, 1800-1815 [Livre] / Vincent Bourgeot, Alain Pigeard
- A la hussarde dans l'armée française [Livre] : 1743-1915 : contribution à l'étude des uniformes, analyse et descriptions.. / Marcel Boulin,... ; publié sous les auspices de l'Association des amis du Musée international des hussards
- La Cavalerie légère [Livre] : les hussards, les chasseurs à cheval / CI E.-L. Bucquoy... ; collection Les uniformes du premier Empire rééditée par le L-C L.-Y. Bucquoy et Guy Devautour
- Les Hussards [Livre] : trois siècles de cavalerie légère en France / Yves Barjaud ; ill. de Daniel Lordey,...
- Les hussards et la France / [Livre] / présentation d'André Corvisier ; [publ. par le] Musée de l'armée
- Encyclopédie des uniformes napoléoniens, 1800-1815 [Livre] / Vincent Bourgeot, Alain Pigeard
Des sources sont accessibles en ligne, sur la base Gallica, portail de documents numériques de la BnF :
- Collection des types de tous les corps et des uniformes militaires de la république et de l'empire : 50 planches coloriées / Hippolyte Bellangé
- Collection des costumes militaires. 6e livraison : représentés dans des sujets de genre : armée française / lithographiés / Victor Adam
- [Uniformes des régiments de hussards français.... I. - 1er-6e hussards / René Luis
- Uniformes des armées françoises suivant les règlements du roi
- [Uniformes des régiments de France sous Louis XVI.]
La collection de sources spécialisées sur les uniformes de Gustave de Ridder mérite également le détour.
Etonnamment, nous n'avons pu localiser l'ouvrage Collection des uniformes des armées françaises, de 1791 a 1814 / dessinés par Horace Vernet et Eugène Lami (1822) sur Gallica. Il est en revanche consultable à la Bibliothèque nationale de France ou encore au Musée des armées et certaines planches sont visibles sur le site de l'Université McGuill, au Canada.
Voir également, à la BnF, Collection raisonnée des uniformes français de 1814 à 1824.
Le Musée des armées possède également un exemplaire du Règlement sur l'habillement des hommes des troupes présenté à Napoléon 1er par le colonel Bardin.
Vous avez raison, les passionné-es de reconstitutions historiques peuvent également vous être d'un grand secours. Si nous n'avons pas trouvé de patrons, des sites tels qu'Empire costume donnent parfois les détails de matériaux assez précis sur leurs produits. Pour un uniforme de hussard :
Les photos présentées sont celle d'une tenue du 7 ème hussard.
La couleur de fond est bien vert sombre, la photo rend mal cette couleur qui parait bleue sur écran.
Drap de laine et tresses de ganse carrée jaune. Fourrure agneau à poil long torsadé.
Boutons boules ou demi boule de 16 mm au centre, demi boules 13/14 mm sur les côtés.
Le même site propose également des articles tels que tissus, ornements, fourrures, boutons souvent d'époque... qui pourraient vous inspirer. De même que d'autres sites, tels que reconstitutionhistorique.com, manufacturesdelagrandearmee.com, uniformesdempire.be... Mais il existe de nombreuses associations de reconstitutions historiques dont vous trouverez un répertoire par périodes sur reconstitution-historique.com.
Au rang des passionnés, le blog de Frédéric Berjaud pourrait vous intéresser.
Le chapitre de Maryline Crivello "Entrer en histoire. L’évocation de l’épopée napoléonienne", dans l'ouvrage Individu, récit, histoire, consultable sur books.openedition.org, évoque la manière dont les passionnés de reconstitutions historiques se documentent et cite des revues spécialisées :
Cependant s’ils disposent de suffisamment de temps, ces passionnés préfèrent confectionner eux-mêmes leurs costumes à partir de documents iconographiques que l’on trouve dans toute une presse spécialisée comme Traditions, détaillant la fabrication des uniformes ou l’entretien des armes à poudre noire. Les reconstituteurs s’appuient encore sur des collections de manuels d’uniformologie qui rassemblent des centaines de planches réalisées par des peintres de l’armée et des croquis dessinés par des grognards accompagnés de descriptifs minutieux des matières employées, des différentes teintes ou des ornements. Enfin il existe des dizaines de « fanzines » (à tirage limité et à distribution par abonnement) qui sont fabriqués par les passionnés et dans lesquels ceux-ci font état de leurs recherches, échangent des astuces de fabrication, passent des petites annonces… La revue amateur la plus lue dans ce milieu de la reconstitution s’appelle Le bivouac. Mais il va de soi que les fournisseurs aux armées ne respectaient pas à la lettre toutes les consignes réglementaires et, surtout en temps de guerre, les soldats dont l’uniforme partait en lambeaux sous l’effet des intempéries et de l’usure faisaient vêture de tout ce qui leur tombait sous la main, offrant au regard une apparence disparate bien loin des images lissées des gravures.
L'article Wikipédia sur l'uniformologie cite en outre Les Carnets du sabretache, Uniformes et Militaria.
Le blog de la Société des études historiques révolutionnaires et impériales a consacré une page à la confection des uniformes : nous vous invitons à la consulter.
Le Musée Massey de Tarbes est connu pour sa collection historique consacrée aux hussards "forte de 15000 objets" dont de nombreux uniformes. Vous trouverez des photos sur le site, et peut-être pouvez-vous tenter de contacter les conservateurs. Le site du musée donne également les coordonnées de l'Association des amis du musée international des hussards :
ASSOCIATION DES AMIS
DU MUSEE INTERNATIONAL DES HUSSARDS
MUSEE MASSEY - Hôtel de Ville
BP1329
65 013 TARBES CEDEX 09
A noter que le Musée des armées a laissé en dépôt au château de l’Empéri, à Salon-de-Provence, la très riche collection d'uniformes et d'objets militaires de Raoul et Jean Brunon. Mais le musée conserve certaines pièces, dont cet ensemble pelisse et gilet d'un colonel du 4e de régiment de hussards précisément décrit par la page du site :
Les caractéristiques de l’uniforme hongrois sont la pelisse à brandebourgs (manteau des hussards doublé de fourrure, dérivé de la peau de loup portée sur l’épaule gauche) [1], le dolman (veste garnie de brandebourgs), le gilet (dolman sans manche), le bonnet et la sabretache. La pelisse et le gilet [2] exposés au musée de l’Armée sont représentatifs de l’uniforme réglementaire des officiers hussards du Premier Empire. Le 4e régiment est ainsi dénommé parce qu’à partir de 1791 les régiments de l’Armée française ne portent plus le nom de leur colonel-propriétaire et sont désignés par un numéro qui indique leur ancienneté. Il a participé notamment à la bataille d’Austerlitz en 1805, puis aux campagnes de Prusse et de Pologne et en particulier à la bataille de Friedland en 1807.
L’uniforme de cette unité de hussards garde les mêmes couleurs pendant tout le Premier Empire : drap de laine écarlate et tresses jaunes pour la pelisse et le gilet qui sont des composantes de la tenue d’hiver [3]. La pelisse dite d’apparat est portée sur l’épaule gauche par-dessus le dolman; elle est dite d’usage lorsqu’elle est endossée intégralement sur le gilet.
De très belle facture, ces habits sont brodés de nœuds hongrois en soutache, galonnés de fils métalliques dorés et de soie, et agrémentés de boutons en métal doré. La pelisse est bordée d’une fourrure naturelle en renard roux qui était destinée aux officiers supérieurs. Mais cette fourrure, comme la doublure de la pelisse ne sont pas d’origine.
Bonne journée.