Je souhaiterais connaitre l'histoire du gros caillou de la Croix Rousse

Bonjour,

Plusieurs documents conservés par la Bibliothèque municipale de Lyon font mention du Gros Caillou.

Ainsi Jean Pelletier dans Connaître son arrondissement : le 4e précise qu’en surface les terrains du plateau de la Croix-rousse sont constitués de dépôts glaciaires laissés en place par l’avant-dernière période froide: le riss, il y a 150 000 ans environ. Ces dépôts sont très hétérogènes, formés d’argiles, de sables et de cailloux et de-ci, de-là, comportent de très gros blocs, dit erratiques, venant des Alpes. Le prototype en est le Gros Caillou, trouvé sur la pente lors du creusement de la ficelle de Croix-Paquet.

Autre précision apportée par Corinne Poirieux dans Lyon, colline de la Croix-Rousse, Plateau-Pentes : guide : le Gros Caillou a été déplacé sur la place Bellevue, pour ne pas peser sur le parc de stationnement nouvellement crée sous l’esplanade qui prolonge le boulevard à l’Est. Il est ainsi passé en 2007 du 4e arrondissement au 1er ce qui ne fut pas sans provoquer de polémiques, d’autant qu’il a perdu de sa force symbolique par la disparition de son socle.

Dans le n°58 des Rues de Lyon intitulé : Le Gros Caillou : histoire nous apprenons qu’il s’agit d’un rocher de quartzite triasique métamorphique, genre de roche retrouvé uniquement en Haute-Maurienne, à 175 km de Lyon. Il est arrivé jusqu'à Lyon grâce au glacier du Rhône, il y a 140 000 ans. De nombreuses autres informations sont présentées dans ce document illustré.

Le dictionnaire historique de Lyon, en plus de son origine, nous conte la légende qui est liée au Gros Caillou :

Symbole de la Croix-Rousse. Ce morceau de moraine, vestige du quaternaire, est découvert en 1862 lors du percement du tunnel du premier funiculaire de Lyon, qui allait relier la rue Terme à la toute nouvelle artère prévue à l’emplacement des anciennes fortifications, le futur boulevard de l’Empereur (auj. boulevard de la Croix Rousse). Jusqu’en 2007, il était installé au bout de la grande artère, sur une sorte de piédestal. Depuis son déplacement de quelques mètres, et par conséquent son changement d’arrondissement, il trône à même le sol dans le nouveau parc urbain construit au-dessus du parc automobile souterrain qui porte son nom.

Ce caillou est porteur d’une légende qui en fait le cœur pétrifié d’un cupide huissier, Jean Tormente, homme implacable, au cœur de pierre, qui vient de jeter à la rue une famille de canuts désargentée, en plein hiver et que Dieu condamne à pousser devant lui son cœur de caillou, jusqu’à ce qu’il trouve une âme plus noire que la sienne et qui prenne le relais. Ne pouvant aller contre la volonté divine, l’homme s’exécute et parcourt la ville, roulant son organe figé qui ne fait que grossir. Il gagne le palais de Justice et ses magistrats, traverse le quartier Saint-Jean avec ses chanoines et ses jésuites. Il longe l’Etat-major, alors situé à Perrache et ses militaires ; il fréquente le Palais de la bourse et le monde de la finance… Peine perdue : personne n’est pire que lui. Désespéré, épuisé, le tabellion remonte vers son lieu de départ, toujours poussant ce qui est devenu un énorme rocher et qui s’échoue finalement à l’extrémité du plateau de la Croix-Rousse.

Autres documents relatifs au Gros Caillou :

- une carte postale montrant le Gros Caillou, 

- Gros caillou de la Croix-Rousse : précédente réponse du Guichet du Savoir,

- Qu’est-ce que ce «Gros Caillou» qui trône sur la Croix-Rousse et surplombe Lyon ? : article de Rue89Lyon,

- la notice de Wikipédia.

Bonne journée.