Question d'origine :
Bonjour,
A-t-on une idée précise des pertes humaines et matérielles de l'armée russe depuis le début du conflit en Ukraine ?
Cordialement
Réponse du Guichet
Aucun chiffre officiel n'est délivré sur les pertes de l'armée russe en Ukraine. Tout est affaire d'évaluation.
Voici ci-dessous les quelques rares articles de la presse en ligne ou imprimée qui s’intéressent, en totalité ou en partie, aux pertes chiffrées de l’armée russe en Ukraine.
Un ou deux paragraphes sont cités pour exemple sous chaque référence par ailleurs consultable en longueur en cliquant sur le lien.
Victor Vasseur, «Combien de soldats russes sont morts depuis le début de la guerre en Ukraine ?» (France Inter, 22 mars 2022)
«C’est une autre guerre, celle des chiffres.Combien de soldats russes sont morts, un mois après l’invasion de l’Ukraine? 9.800 comme l’écrit pendant quelques minutes un tabloïd russe? 15.300 comme l'affirme le chef d'état-major de l'armée ukrainienne? Ou quelques centaines comme en atteste le dernier bilan officiel russe?»
Nathalie Guibert, «Guerre en Ukraine: de l’offensive ratée au carnage, un mois de guerre de l’armée russe» (Le Monde, 24 mars 2022)
«L'armée russe risque-t-elle plutôt de flancher sur le plan humain ? Inédit depuis la deuxième guerre mondiale, le taux de ses pertes est jugé « insoutenable» par tous les analystes. Mardi 22 mars, le journal Komsomolskaïa Pravda a évoqué, avant de retirer son article, un rapport du ministère de la défense totalisant 9 861 morts et 16 153 blessés. La Russie aurait perdu 8 % de sa force de combat totale en deux semaines, selon le renseignement américain, 10 % aujourd'hui. De nombreux officiers et au moins cinq généraux ont été tués, selon des informations ukrainiennes non confirmées par le Kremlin. C'est le cas de Vitali Guerassimov, premier commandant adjoint de la 41e armée, qui avait servi en Syrie et en Crimée, tué à Kharkiv, le 7 mars.»
«Guerre Ukraine - Russie : ce que le nombre confirmé de morts à la guerre en Russie nous apprend sur l'invasion de l'Ukraine» (BBC, 8 avril 2022)
«Le 25 mars est la dernière date à laquelle le ministère russe de la défense a fait état de ses pertes. Selon lui, 1 351 militaires sont morts en Ukraine. Les forces armées ukrainiennes donnent un chiffre beaucoup plus élevé - 18 300 personnes.
Depuis le 5 avril, les sources officielles russes ont publié les noms d'au moins 1 083 soldats russes morts. La plupart des rapports proviennent des rapports des chefs de région ou de district sur les soldats morts.»
Christel Brigaudeau, «Guerre en Ukraine : 10000, 15000 ou 20000 morts... pourquoi il est difficile de connaître le nombre de victimes» (Le Parisien, site web, 2 mai 2022)
«Les autorités de Kiev, qui publient chaque matin un décompte des pertes de l'adversaire, annoncent 22 000 tués parmi les « orques », comme elles nomment l'ennemi, y compris en haut lieu. L'état-major, peu disert sur ses propres revers, concède 4 000 soldats tombés sous le drapeau bleu et jaune. Le 7 avril, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a de son côté admis que les pertes étaient «importantes ».»
Isabelle Mandraud et Madjid Zerrouki, «Vladimir Poutine, le culte de la guerre» (Le Monde, site web: 22 avril, édition papier: 24-25 avril 2022)
«Depuis un décret présidentiel de mai 2015 publié quelques jours avant le début de l'intervention militaire en Syrie, il est toujours en vigueur, les pertes russes sont devenues « secret-défense », en « temps de paix », précise le texte, comme « en période d'opération spéciale. Le gouvernement achète le silence des familles avec des primes. […]
Le silence entourant la mort des hommes tombés sur le champ de bataille ne doit rien au hasard : en Syrie et plus encore en Ukraine aujourd'hui, ceux qui meurent au combat appartiennent à la génération Poutine des militaires, voire des conscrits, nés au début des années 2000, au moment de son arrivée au pouvoir. […]
Chaque jour, un porte-parole de l'armée russe égrène les chiffres invérifiables des dommages subis par l'adversaire. Les mêmes démentis sont opposés aux exactions russes dont les témoignages se multiplient. Les mêmes recettes, sur la scène intérieure, continuent d'être appliquées.»