Que signifie "SABRE" dans la Gendarmerie pour l'expression "PSIG SABRE" ?
Question d'origine :
Bonjour,
Que signifie "SABRE" dans la Gendarmerie pour l'expression "PSIG SABRE" ?
Merci
Réponse du Guichet
La qualification "Sabre", accordée aujou'd'hui à environ 150 pelotons de surveillance et d'intervention de la Gendarmerie (PSIG) désigne une unité d'élite au sein desdits PSIG. Créés suite aux attentats de 2015, les Psig-Sabre reçoivent un entraînement plus poussé que les unités ordinaires ainsi qu'un armement plus lourd. Premiers à intervenir dans des contextes tels que des attentats, prises d'otage ou autre tueries de masse, ils peuvent rejoindre leur théâtre d'action n'importe où sur le territoire, en moins de vingt minutes.
Bonjour,
Selon le site de la Gendarmerie nationale, les pelotons de surveillance et d'intervention de la gendarmerie (Psig) "constituent des unités dont la vocation prioritaire est la lutte contre la délinquance de voie publique, menée de manière préventive et dissuasive, dans les secteurs et les périodes les plus sensibles, notamment nocturnes" :
Les missions permanentes confiées aux PSIG s'inscrivent dans le cadre de la sécurité publique générale en complément de l'action des unités territoriales. Elles consistent à :
- prolonger et renforcer, prioritairement la nuit, dans un but à la fois préventif et dissuasif, la surveillance des zones sensibles ;
- intervenir en soutien d'unités confrontées à une situation qui nécessite l'engagement de moyens plus substantiels (trouble à l'ordre public, rixe, opération de protection et de secours, etc.) ;
- s'impliquer dans l'exécution de la mission de police judiciaire ;
- participer à la mission de renseignement, en s'appuyant sur la capacité à couvrir le terrain et en se constituant un réseau de correspondants territoriaux, notamment parmi les professionnels de la nuit.
Parmi ces pelotons, les 150 unités "Sabre" constituent des unités d'élite, dotées d'un équipement plus lourds et d'une formation plus poussée : "En cas de tuerie planifiée, les PSIG « Sabre » agissent en qualité de primo-intervenants, selon un schéma tactique dérogeant à leurs modes d'action habituels."
Un article de La Nouvelle république du 6 décembre 2021 consultable via Europresse grâce à votre abonnement BmL nous en apprend un peu plus :
[...] la qualification Sabre, créée en 2016, suite aux attentats du 13-Novembre-2015. Les dotations de matériels de protection et d'armement sont venues en réponse à l'équipement des terroristes, tous lourdement armés et protégés par des gilets pare-balles. Au-delà du matériel et d'un véhicule spécifiques, les gendarmes du Psig Sabre doivent passer chaque année une formation de recyclage. « On peut perdre, pendant un an, cette qualification si on ne réussit pas les tests » , expliquent-ils.
Boites à outils option terrorisme
Ces hommes sont donc les « boites à outils » d'une compagnie, avec l'option « riposte aux terroristes » dont ils sont seuls à disposer. Une spécialisation dans l'intervention qui les tient davantage sur les terrains de la flagrance que ceux de l'enquête. « Mais on peut être sollicités par une brigade de recherche pour surveiller des lieux, faire des repérages. » Le Psig Sabre reste cantonné aux limites départementales, sauf décision de l'administration régionale. Il peut, en revanche, venir renforcer les deux autres Psig du Blanc et de La Châtre sur des opérations de sécurisation ou des perquisitions, par exemple. Souvent, les militaires travaillent aussi de nuit, en relais des autres brigades. « C'est un groupe soudé avec plusieurs profils qui sont spécialisés dans le secourisme, l'intervention professionnelle ou des aptitudes sportives , décrit le chef d'escadron Étienne Petitfils. Et en tant que commandant de compagnie, je suis très content d'avoir un Psig qui fonctionne bien. » Particularité supplémentaire, Issoudun est la zone la plus « urbaine » de la gendarmerie indrienne (Châteauroux est en zone police). « Ça signifie surtout qu'il va y avoir une densité d'interventions plus importante et davantage de manifestations à encadrer. » S'ils essaient, au maximum, d'avoir des exercices collectifs, les membres du Psig Sabre sont aussi mis à contribution pour former les effectifs dans les brigades territoriales. La tuerie de Saint-Just (Puy-de-Dôme), où trois gendarmes ont été tués par un homme surarmé, il y a un an, a déclenché de nouvelles formations en sauvetage, tirs ou tueries de masses.
Selon police-nationale.net, les gendarmes des Psig "Sabre" "peuvent intervenir lors de graves troubles à l’ordre public comme des tueries de masse, des braquages à main armée, des prises d’otages, ou encore des actes terroristes". Et leur action s'inscrit bien, d'après un document de la Gendarmerie nationale datant de 2016, dans une intensification d'une lutte antiterroriste coordonnée par l’Unité de coordination des forces d’intervention :
Dans le domaine particulier du contre-terrorisme et de la lutte contre la grande criminalité, l’Unité de coordination des forces d’intervention (UCoFI), a été créée au sein de la DGGN, afin de coordonner les unités hautement spécialisées de la Gendarmerie nationale et de la Police nationale, permettant ainsi de donner davantage de cohérence et d’efficience au dispositif du ministère de l’Intérieur. En matière de lutte antiterroriste, le bureau de la lutte antiterroriste (BLAT) de la DGGN/SDPJ participe à la prévention et à la répression des actes de terrorisme et d’atteinte à la sûreté de l’État. Il analyse le renseignement en provenance des unités en liaison avec les services partenaires habilités. Il anime et coordonne les enquêtes judiciaires des unités de gendarmerie en ce domaine, tout en conduisant certaines investigations.
Le schéma national d'intervention
Pour répondre aux besoins d'urgence et d'efficacité engendrés par une menace terroriste protéiforme, le ministre de l'intérieur a souhaité « l'élaboration et la mise en œuvre d'une nouvelle doctrine d'intervention, reposant sur un nouveau schéma national de mobilisation des forces en cas de tuerie de masse ou planifiée ». Le dispositif repose sur trois piliers :
- L'intervention élémentaire, qui concerne les gendarmes des brigades territoriales ;
- L'intervention intermédiaire, qui concerne les 150 PSIG Sabre (primo-intervenants) ;
- L'intervention spécialisée, qui concerne le GIGN et les PI2G (qui reçoivent la dénomination « d'antennes GIGN »).
Une procédure d'urgence absolue permet aux unités d'intervention spécialisée et aux unités d'intervention intermédiaire les plus proches du lieu ou l'attentat a été commis d'intervenir quelle que soit la zone de compétence (PN ou GN). De même, une procédure dite de concours capacitaire permet la mutualisation des capacités.
Vous trouverez des renseignements plus précis sur le nombre, le mode d'intervention et l'armement des Psig-SABRE sur police-nationale.net.
En revanche, nous n'avons pas trouvé d'explication du choix de "Sabre" pour nommer cette qualification. Aucun article de presse consulté via Europresse ne donne une telle information, pas plus que les nombreuses sources officielles que nous avons consultées, le descriptif du plan BAC-PSIG sur le site du Ministère de l'Intérieur, ni même dans l'allocution de Bernard Cazeneuve du 1er avril 2016, où le ministre de l'époque détaillait le plan.
Nous avons donc écrit à la Gendarmerie nationale pour éclaircir ce point et vous tiendrons au courant de leur réponse éventuelle.
Bonne journée.