Que savez-vous sur les antennes de cet immeuble villeurbannais ?
Question d'origine :
Nous habitons depuis 3 ans à Villeurbanne, pas très loin du Quartz, cet immeuble tout en vitre cours Emile Zola.
Le toit plat est garni d'antennes, et depuis peu il y en a beaucoup plus (dont des antennes hertziennes selon un voisin). Voici jointe une photo prise d'un appartement du cours E. Zola.
À quoi servent toutes ces antennes? quelle législation pour leur installation? et quels risques pour les riverains, auquel cas comment s'en protéger?
Sinon, je vous ai récemment posé une question sur un n° de Libé des années 80 avec un article "Palo Alto ou la psychologie du IIIème Millénaire" que je ne retrouvais pas. Vous m'avez répondu que vous ne parveniez pas à retrouver l'article (que vous supposiez de fin 83) et que vous alliez interroger les archives de Libé: je l'ai finalement retrouvé, il date du 9 mai 84! Merci quand même

Réponse du Guichet

Le toit de l'immeuble Quartz à Villeurbanne est couvert d'antennes-relais. Utilisées essentiellement pour la téléphonie mobile, il se pourrait qu'elles soient nocives pour la santé mais les études sur ce sujet sont nombreuses et ne sont pas toutes affirmatives. Il existe cependant des moyens pour s'en protéger.
Bonjour,
La terrasse de l'immeuble Le Quartz au 75 cours Emile Zola à Villeurbanne, supporte un nombre certain d'antennes-relais. Vous voulez en connaître leur usage, la réglementation qui entoure leur installation, quels peuvent être les risques pour les riverains et comment s'en protéger.
ANTENNES : LEURS USAGES
InfraViewer donne une carte des antennes et des NRA (nœuds de raccordement d'abonnés) avec le détail de leur emplacement. Dans la liste concernant Villeurbanne, nous trouvons bien celui dont il est question ici. Cette liste précise les noms des opérateurs téléphoniques propriétaires des antennes. Ainsi nous savons qu'il s'agit de Free Mobile, Bouygues Telecom et SFR. Une autre page de l'InfraViewer indique depuis quand leurs antennes sont implantées, la date de leur mise en service et leur n° d'autorisation ainsi que les types d'émetteurs, d'antennes (paraboliques, panneaux, à faisceaux orientables), leur hauteur et leur azimut :
Antennes
Sfr | Implanté le : 1994-07-01 En service le : 2004-09-24 Modifié le : 2021-01-06 N° d'autorisation : 59 885
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Free Mobile | Implanté le : 2015-12-04 En service le : 2016-06-07 Modifié le : 2020-12-11 N° d'autorisation : 1 375 218
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Bouygues Telecom | Implanté le : 2020-11-27 N° d'autorisation : 2 025 901
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Mais à quoi servent ces antennes ?
Pour transmettre, les antennes paraboliques empruntent des émetteurs à fréquences hertziennes (FH). Elles sont utilisées pour les télécommunications et les réseaux de diffusion, la télévision par satellite ou Télévision Numérique Terrestre (TNT), la Wi-Fi, les bandes de fréquences ISM (industriel, scientifique et médical). Les autres, celles qui fonctionnent avec les émetteurs GSM, UMTS et LTE, servent à la téléphonie mobile 2G, 3G, 4G et 5G. Source : Wikipédia, Antenne-relais de téléphonie mobile.
Le site Cartoradio nous confirme bien cela au sujet du Quartz. Cliquez sur le carré rouge après ouverture de la fenêtre. La lecture sera plus aisée que sur l'image ci-dessous :
Les ondes utilisées par la téléphonie mobile et les technologies sans fil (wifi, Bluetooth, téléphone sans fil, babyphone, 4G, 5G...), le four à micro-ondes, les radars, les antennes-relais sont des hyperfréquences (de 10 MHz à 300 GHz). Ce sont des ondes pulsées.
REGLEMENTATION ET LEGISLATION
Quelles sont les réglementations qui régissent l'installation de ces antennes ?
S'agissant des fréquences hertziennes, le document Etude de l’exposition aux ondes générée par les faisceaux hertziens publié en 2022 par l'Agence Nationale des Fréquences (ANFR), informe d'une réglementation complexe dépendante d'une série de normes mais ce qu'il faut retenir c'est que :
pour l’immense majorité des antennes FH, il n’y a pas de périmètre de sécurité car les puissances transmises sont faibles. Pour 91 % des antennes FH, il n’y a pas de périmètre de sécurité tandis que 9% en requièrent un. Les distances de conformité varient entre quelques centimètres et un peu plus d’une quinzaine de mètres.
De même, pour les antennes émettant de la 5G, l'ANFR a publié en 2019, un rapport d'Evaluation de l’exposition du public aux ondes électromagnétiques 5G. Volet 1 : présentation générale de la 5g et Volet 2 intermédiaire : premiers résultats de mesures sur les pilotes 5G. Par contre aucune réglementation n'est indiquée dans ce texte et en avril 2020, l'agence publie sur son site que "les résultats obtenus permettent à l’ANFR de proposer un nouvel indicateur permettant de modéliser l’exposition créée par les réseaux 5G." Vous trouverez cependant des informations plus complètes sur la page Exposition du public avec notamment une réponse à cette question :
Peut-on autoriser l'implantation d'une antenne relais à proximité d'habitations ?
Le décret du 3 mai 2002 qui est la référence réglementaire applicable en la matière, ne prévoit pas de distance minimale à respecter entre un émetteur et des habitations ou autres lieux publics. L'article 5 du décret demande seulement lorsque l'on est dans un rayon de 100m d'établissements scolaires, crèches ou établissements de soins, d'assurer une exposition aussi faible que possible de ces établissements tout en préservant la qualité de la réception.
Vous pouvez lire le décret n°2002-775 du 3 mai 2002 pris en application du 12° de l'article L. 32 du code des postes et télécommunications et relatif aux valeurs limites d'exposition du public aux champs électromagnétiques émis par les équipements utilisés dans les réseaux de télécommunication ou par les installations radioélectriques dans lequel on trouve :
Les personnes mentionnées à l'article 1er veillent à ce que le niveau d'exposition du public aux champs électromagnétiques émis par les équipements des réseaux de télécommunications et par les installations radioélectriques qu'ils exploitent soit inférieur aux valeurs limites fixées au 2.1 de l'annexe au présent décret.
Depuis, la Loi Abeille, du 10 février 2015, et plus exactement la loi n°2015-136 relative à la sobriété, à la transparence, à l'information et à la concertation en matière d'exposition aux ondes électromagnétiques a été promulguée. "Elle vise à protéger le public et plus particulièrement les enfants contre l'exposition aux ondes électromagnétiques" explique Wikipédia.
Du côté des opérateurs, Orange, Bouygues et SFR ont co-publié sur le site de la préfecture du Loiret, un document intitulé Des antennes-relais en harmonie avec leur environnement qui présente les principes et règles pour les nouvelles antennes relais sur bâtiments. La règle 1 stipule :
Les opérateurs s’interdisent d’installer des antennes “nues” en bordure de toit ou de terrasse.
En interdisant les antennes “nues” en bordure de toit ou de terrasse, les opérateurs autorisent seulement trois types d’installations pour les antennes des nouvelles antennes-relais sur les toits et terrasses des bâtiments :
- l’installation d’un pylônet au centre du toit ou de la terrasse, si possible sur l’édicule de l’ascenseur. Les antennes sont plaquées sur le pylônet dont la position centrale réduit la visibilité.
- l’installation de mâts et d’antennes en retrait, à quelques mètres du bord du toit ou de la terrasse. Ce retrait permet, lui aussi, d’atténuer la visibilité des antennes et de leurs supports. En milieu urbain où le recul est limité et où les angles et champs de vision sont restreints, le retrait de quelques mètres revient souvent à rendre l’antenne invisible des piétons et parfois même des riverains.
- le traitement paysager des antennes et de leurs supports qui seraient installés en bordure de toit ou de terrasse. Ce traitement paysager fait l’objet d’un projet architectural. Techniquement, il peut par exemple se traduire par la construction d’une fausse cheminée ou d’un édicule en matériaux synthétiques, la pose d’une bâche ou d’une toile imprimée, la mise en place d’un écran de végétaux synthétiques (les vrais végétaux perturbant le fonctionnement des antennes et nécessitant un entretien régulier).
RISQUES
Pages 292 à 294, l'ouvrage Petite bible de santé environnementale de Clémence Pouclet & Auxane Maurille-Biron paru en 2021 chez Thierry Souccar éditions, nous explique en quoi les ondes pulsées peuvent être néfastes pour notre santé et quels sont leurs effets :
l'onde porteuse du message (texte, voix, image, vidéo) est découpée en courtes impulsions sans rythme régulier. On dit qu'elle est "pulsée par saccades". Et c'est bien ce phénomène qui nous pose problème ! En effet, ces saccades interagissent avec notre corps et désorganisent nos processus physiologiques et biologiques internes. C'est la nature du signal qui est problématique, et non pas son intensité, car même à très faible puissance, on observe des effets sur l'organisme.
...
Les liens entre exposition aux ondes électromagnétiques et certains types de cancers font aujourd'hui consensus : en 2002, les champs de basse fréquence (inférieure à 100kHz) ont été classés cancérogènes possibles pour l'humain (groupe 2B) par le CIRC suite à des études relevant des associations statistiquement significatives entre l'exposition aux lignes à très haute tension et le développement de leucémies infantiles. En 2011, les fréquences radioélectriques (et notamment les hyperfréquences) ont été classées dans la même catégorie sur la base d'un risque accru de gliome (tumeur cérébrale), associé à l'utilisation de téléphone portable.
Ensuite les auteurs précisent que
Pour ce qui est des autres effets sanitaires potentiels, nous sommes conscients des polémiques qui existent. Cependant l'abondance de la littérature scientifique sur ce sujet ne peut être ignorée. Nous nous basons notamment sur le rapport Bioinitiative de 2012, une référence dans le domaine. Rédigé par un groupe de scientifiques internationaux, réunis à la demande du CIRC, et validé par l'Agence européenne de l'environnement et le Parlement européen, il recense et analyse 1800 études concernant l'impact des ondes électromagnétiques sur la santé humaine. Les données suivantes sont également issues des différents rapports d'expertise de l'Anses depuis 2013.
Ainsi, une exposition chronique aux ondes électromagnétiques pourrait également :
- modifier la perméabilité de notre barrière hémato-encéphalique (aussi appelée "barrière sang-cerveau", elle permet de protéger le système nerveux central des toxines et agents pathogènes qui circulent dans le sang [...] ;
- favoriser le stress oxydant dans les cellules, accélérant ainsi leur vieillissement ;
- perturber notre production de mélatonine, l'hormone du sommeil, qui permet de réguler nos rythmes biologiques ;
- perturber notre production d'acétylcholine, un neurotransmetteur impliqué dans la mémoire et l'apprentissage ;
- endommager notre ADN, ce qui peut aboutir à une modification des fonctions cellulaires, à la prolifération des cellules (au cancer donc) ou à la mort de la cellule. Par exemple, l'altération de l'ADN des spermatozoïdes peut provoquer des malformations de ceux-ci et influer ainsi sur la baisse de la fertilité masculine.
Les champs électromagnétiques peuvent également interférer avec certains dispositifs médicaux implantés tels que les stimulateurs cardiaques ou les défibrillateurs et entraîner leur dysfonctionnement.
Les effets sur notre santé vont dépendre de plusieurs facteurs : la durée de l'exposition, la nature de l'onde, son intensité et surtout la période d'exposition (la période foetale et l'enfance étant des périodes très critiques).
Toutes ces perturbations internes peuvent entraîner des troubles tels que :
- des maux de tête ;
- des troubles du sommeil ;
- des troubles du comportement, de la mémoire, de la concentration ;
- de la dépression, de l'anxiété, des palpitations ;
- des troubles sensoriels : vertiges, nausées, troubles visuels.
Ou encore des maladies plus graves telles que :
- des problèmes de fertilité masculines ;
- des cancers et notamment des tumeurs au cerveau et des leucémies. La leucémie, cancer du sang et de la moelle osseuse, est la plus fréquente chez l'enfant, suivie par le cancer du cerveau.
Pour les personnes possédant des amalgames dentaires au mercure, l'exposition aux champs électromagnétiques, en créant des courants électriques dans la bouche, peut provoquer l'érosion du métal et donc la libération de vapeurs de mercure, une substance neurotoxique. Plusieurs études ont mis en évidence un lien entre ces vapeurs de mercure et un risque accru de développer une maladie d'Alzheimer.
Page 303 du même ouvrage, celui-ci explique également que
Si les expositions sont négligeables au pied de l'antenne car l'onde électromagnétique ne se forme pas tout de suite (on parle de l'effet parapluie), ce n'est pas le cas pour les personnes habitant ou travaillant à moins de 300 mètres d'une antenne-relais. De plus en plus de personnes se plaignent de troubles tels que migraines, perturbation du sommeil, acouphènes, fatigue, anxiété ou nausées. Selon le rapport BioInitiative 2012, c'est bien l'exposition chronique aux rayonnements émis par une antenne-relais qui présente un risque pour la santé.
Si le décret du 3 mai 2002 "ne prévoit pas de distance minimale à respecter entre un émetteur et des habitations ou autres lieux publics" et donc ne mentionne pas de risques à vivre proche d'une antenne relais, il n'en est pas de même pour l'association P.R.I.A.R.T.E.M qui rassemble les personnes électrosensibles. En 2018, celle-ci communiquait sur son site :
L’exposition chronique à faible dose aux rayonnements de la téléphonie mobile endommage l’ADN des riverains d’antennes-relais.
Publiée dans une revue scientifique à comité de lecture, une étude novatrice menée par une équipe de chercheurs indiens vient conforter la thèse de l’existence d’effets de l’exposition chronique aux radiofréquences à faible dose.
Les chercheurs ont comparé un groupe de personnes exposées à des antennes de téléphonie mobile à un groupe non exposé, selon un protocole permettant de minimiser les biais et les facteurs confondants. A partir de prélèvements sanguins, ils ont cherché à connaître l’effet de l’exposition sur le stress oxydatif, ses conséquences métaboliques et les dommages induits sur l’ADN. Pour ce faire, ils ont utilisé cinq marqueurs biologiques permettant de recouper l’analyse des résultats.
L’exposition moyenne du groupe exposé s’élève à 1,37 V/m et les expositions les plus élevées ne dépassent pas 1,7 V/m, soit des expositions rencontrées chez nombre de riverains d’antennes en France. Malgré ces niveaux très faibles en comparaison des valeurs-limites d’exposition réglementaires, les résultats sont édifiants et nous interpellent à plus d’un titre :
- La proximité de l’antenne, le nombre d’années d’exposition à l’antenne et le niveau d’exposition (particulièrement >4 mW/m2 soit 1,23V/m) ont un effet statistiquement significatif sur les 5 marqueurs.
- On note également un cumul d’effet de l’usage à long terme (plus de 5 ans) et régulier (au-delà de 3 heures par jour) du portable lorsqu’il est associé à l’exposition chronique aux rayonnements des antennes sur le marqueur de génotoxicité.
Les auteurs proposent, pour expliquer ces résultats, un mécanisme d’action des radiofréquences basé sur la production de radicaux libres délétères pour les cellules et l’ADN et ils concluent : La présente étude montre que vivre près d’une station de base ou utiliser régulièrement un téléphone mobile endommage l’ADN et peut avoir, à long terme, un effet sanitaire. La persistance d’ADN non réparés entraîne une instabilité génomique qui peut évoluer vers des maladies incluant l’induction de cancer.
Pour Janine Le Calvez, vice-présidente de PRIARTEM : « Avec de tels résultats, il va être difficile de dire que les normes nous protègent et que les riverains d’antennes se plaignant de troubles ne souffrent, en réalité, que de la vue de ces antennes ou de la peur des ondes. La plupart des symptômes qu’ils décrivent sont tout à fait explicables par du stress oxydatif et des dommages à l’ADN. Il est de notre responsabilité de faire connaître largement cette étude solide dont les résultats préoccupants vérifient sur le terrain ce que l’on sait déjà sur la génotoxicité des radiofréquences et leur impact sur le stress oxydatif » .
Si vous lisez l'anglais, vous pourrez prendre connaissance du résumé de cette étude intitulée Impact of radiofrequency radiation on DNA damage and antioxidants in peripheral blood lymphocytes of humans residing in the vicinity of mobile phone base stations.
A lire également, cette Enquête sur la santé de riverains de stations relais de téléphonie mobile : incidences de la distance et du sexe de R. Santini, P. Santini, J. M. Danze, P. Le Ruz et M. Seigne publiée sur Next-up, Organisation Non Gouvernementale (ONG) concourant à la Défense de l'Environnement Naturel.
Résumé
Une étude a été conduite au moyen d'un questionnaire sur 530 personnes (270 hommes, 260 femmes) vivant ou non, à proximité de stations relais de téléphonie mobile. Dix-huit symptômes, décrits dans la maladie des radiofréquences, ont été étudiés au moyen du test non paramétrique du CHI-CARRÉ avec la correction de Yates. Les résultats obtenus soulignent que certaines plaintes sont exprimées uniquement dans le voisinage immédiat (<10 m) des stations relais (nausées, perte d'appétit, perturbations visuelles, etc.), d'autres le sont à des distances plus grandes, 100 m pour l'irritabilité, la tendance dépressive, la baisse de la libido, etc. voire 200 m pour les maux de tête, les perturbations du sommeil, etc. Dans la zone de 200/300 m, seule la plainte fatigue est significativement plus souvent exprimée par rapport aux sujets résidant à plus de 300 m ou non exposés. Pour sept symptômes étudiés la fréquence des plaintes rapportée est significativement plus élevée (p <0,05) chez les femmes par rapport aux hommes.
Enfin, publiée sur le site de l'Anses - Agence nationale de sécurité sanitaire, cette autre étude, La littérature scientifique sur l’exposition aux radiofréquences et leurs effets biologiques et sanitaires. Une analyse scientométrique, qui présente un travail de scientométrie visant "à analyser le champ des publications scientifiques portant sur l’exposition aux radiofréquences (RF) et leurs effets biologiques et sanitaires, à l’échelle internationale depuis les années 1996", nous paraît intéressante à citer :
Lorsque l’on se concentre sur le pôle exposition environnementale aux champs électromagnétiques et leurs effets indésirables, il apparaît que le champ de recherche est structuré par une ceinture de clusters, plutôt européens, fonctionnant en grands groupes transnationaux de recherche, autour de quelques auteurs de poids (en nombre de publications). La dernière partie du rapport a montré que ces auteurs structurants étaient souvent, aussi, membres d’organismes d’expertise, agences ou comités évaluant les risques des radiofréquences et les normes de protection.
A lire également, Doit-on se méfier des antennes relais ? qui pose la question :
Quels sont les risques liés aux antennes relais ?
Beaucoup d'études ont été publiées sur ce sujet, avec des avis et recommandations variés, souvent divergents. L'Agence nationale de sécurité sanitaire (ANSES) a recensé et analysé plus de 1.000 études sur les risques sanitaires occasionnés par les radiofréquences. Dans son rapport, l'ANSES constate que :- parmi les études réalisées, beaucoup ne respectent pas une méthodologie adéquate susceptible de démontrer avec certitude l'existence d'effets non thermiques (autres que ceux dus à l'échauffement par le jeu des micro-ondes) ;
- parmi les études qui obéissent à une méthodologie rigoureuse, les conclusions sont contradictoires ;
- dès lors, l'ANSES souligne que la majorité des études dont la méthodologie est rigoureuse démontre l'absence d'effets. Une minorité démontre l'existence d'effets sur le fonctionnement des cellules ainsi que sur le débit sanguin cérébral. En revanche, l'ANSES met en garde contre l'utilisation intensive du téléphone portable dont l'usage aboutit à des niveaux d'exposition bien supérieurs à ceux constatés près des antennes relais. L'avis préconise l'application du principe de précaution et conseille de réduire les expositions.
Entre les études des agences gouvernementales, celles des communicants de l'industrie, les enquêtes des associations, il est parfois difficile de considérer avec justesse la situation. C'est pourquoi, afin de vous faire votre propre opinion sur la question, nous vous conseillons d'approfondir le sujet des risques liés aux ondes électromagnétiques. Voici plusieurs ouvrages sur la pollution électromagnétique et notamment
Les ondes électromagnétiques au quotidien : vivre avec en toute sécurité / Thierry Gautier, 2013
Insomnie, fatigue, stress... : et si vous étiez malade des ondes ? : 100 solutions pour éviter les ondes électromagnétiques / Thierry Gautier, 2020
Le livre noir des ondes : les dangers des technologies sans fil et comment s'en protéger : un guide pour tous / sous la direction du Pr. Dominique Belpomme, 2021
Et si ça venait des ondes ? : les incidences de la 5G et autres perturbateurs électromagnétiques : des solutions à l'électrosensibilité et la fibromyalgie / Docteur Gérard Dieuzaide, 2021
PROTECTION
Concernant la protection des personnes, dans son livre paru en 2018, Protéger son habitat des champs électromagnétiques : guide technique et pratique, Christophe Lefebvre fait part de son expérience :
Mon expérience dans le domaine de la mesure électromagnétique à l'intérieur des habitats m'a montré que contrairement à ce que l'on pourrait croire, cette source de rayonnement n'est pas si souvent la plus conséquente. De fait, les intensités de CEM (champs électromagnétiques) mesurées dans les appartements ou maisons ont souvent pour cause majeure les appareils internes et/ou ceux du voisinage proche.
Il existe néanmoins des exceptions, comme par exemple les appartements situés sous les toits avec en visibilité directe un immeuble fleuri d'antennes-relais, ou bien installés sur une colline accueillant une antenne géante siège de nombreuses radios FM, etc.
Celui-ci propose ensuite une solution pour protéger les habitats lorsque cela n'a pas été fait lors de leur conception. Outre le fait de "proscrire les sources internes", il est possible "de poser soi-même ou de faire poser des écrans" après avoir fait "réaliser une évaluation du niveau d'exposition de son logement pour considérer si ces dispositions sont justifiées. Un diagnostic permettra en outre d'essayer d'identifier les causes et le poids des différentes sources dans le rayonnement global, dans la mesure du possible."
D'après SeLoger, vous pouvez "demander une mesure de l’exposition aux ondes électromagnétiques dans les locaux d’habitation ou les lieux accessibles au public" selon l'article L34-9-1 du Code des postes et des communications électroniques.
D'autres solutions sont proposées dans Ondes électromagnétiques : principe de précaution et solutions de Christian Bordes et Nelly Rousselin édité en 2021 chez Dangles : les peintures anti-ondes, la peinture à base de shungite, les papier peints anti-ondes, les toiles anti-ondes, les vitrages à faible émissivité, les verres réfléchissants (mais les ondes intérieures s'y reflèteront aussi), les voilages filtrants et les vêtements anti-ondes.
Nous vous invitons également à lire Antennes relais : Etapes d'implantation et droits des riverains de l'avocat Lucas Dermenghem et notamment le 3ème paragraphe de la deuxième partie portant sur l'action en trouble anormal du voisinage.
A lire également sur le site de l'ANSES, des études publiées entre 2018 et 2022 :
Radiofréquences, téléphonie mobile et technologies sans fil, 2018
5G : pas de risques nouveaux pour la santé au vu des données disponibles, 2021
Exposition aux champs électromagnétiques liée au déploiement de la technologie « 5G », 2022
Bonne journée.
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