Quelles sont les perspectives mondiales, européennes et françaises des marchés financiers ?
Question d'origine :
Bonjour,
Je vous remercie pour votre aide à cette question, cependant, suite à votre réponse , ma question s'oriente plutôt sur les marchés financiers au sens large. pour ces questions là s'il vous plaît
- d'expliquer et d'émettre un avis sur les perspectives mondiales et tout particulièrement, en France et dans l'Espace Economique et Européen ( au vu de ces derniers mois , voir depuis 2020) , soit au vu de ce rebondissement économique depuis plusieurs mois (ex : inflation ( les raisons de l'inflation et conséquence), hausse des taux, hausse du pétrole, des prix de la consommation, (causes, conséquences), réforme des retraites, sûrement que j'oublie des éléments).
- une documentation qui me permettrait d'expliquer en détail les facteurs qui perturbent les marchés boursiers.
Entre temps, une autre question m'est venue, c'est de savoir si les livret ou placement d'épargne serait favorable ou non pour les épargnants? s'il y a des articles là dessus qui pourraient expliquer . merci encore
cordialement
Réponse du Guichet

L’inflation plus forte que prévu, la guerre en Ukraine, les mesures liées à la COVID-19 ont marqué le premier semestre de 2022 sur les marchés des capitaux. Ces facteurs devraient continuer de les influencer pour la seconde moitié de l’année. La croissance a également été ralentie en ce début d'année car les banques centrales ont commencé à relever les taux directeurs pour freiner l'inflation. Plusieurs rapports nous éclairent sur les perspectives des marchés financiers pour la fin de l'année.
Bonjour,
Pour répondre à l'ensemble de vos interrogations, nous vous invitons tout d'abord à consulter les documents mentionnés dans ces réponses récentes :
- Quels sont les impacts pour les agents économiques de la hausse des taux par la BCE ?
- Y a-t-il un risque de récession économique suite aux mesures prises par la FED ?
Pour répondre plus précisément à votre questionnement relatif aux perspectives des marchés financiers, voici quelques données proposées dans ces rapports :
- Perspectives économiques mondiales : rapport de la Banque mondiale
L’invasion de l'Ukraine par la Fédération de Russie et ses effets sur les marchés des produits de base, les chaînes d'approvisionnement, l'inflation et les conditions financières ont accentué le ralentissement de la croissance. L’un des principaux risques de dégradation des prévisions réside dans la possibilité d'une inflation mondiale élevée accompagnée d'une croissance atone, rappelant la stagflation des années 1970. Cette situation pourrait entraîner un resserrement brutal de la politique monétaire dans les économies avancées, ce qui risque de provoquer des tensions financières dans certaines économies émergentes et en développement. Une réponse énergique et de grande ampleur est indispensable pour stimuler la croissance, renforcer les cadres macroéconomiques, réduire les fragilités financières et soutenir les populations vulnérables.
- Perspectives de l'économie mondiale / Fonds monétaire international - Avril 2022
- Rapport sur la stabilité financière dans le monde / Fonds monétaire international - Avril 2022
- Moniteur des finances publiques / Fonds monétaire international - Avril 2022
- Le prix de la guerre : Perspectives économiques de l'OCDE, juin 2022
- Les rapports Mackenzie :
- Perspectives semestrielles de 2022 - Livre bleu
- Perspectives à long terme sur les marchés financiers 2022 - Livre orange
A lire également, le discours de Denis Beau, Premier sous-gouverneur de la Banque de France, prononcé le 17 juin lors de l'assemblée générale de l'OCBF, dont voici quelques extraits :
La guerre en Ukraine et les mesures de confinement en Chine ont lourdement pesé sur le rebond de l’activité en Europe, et notamment en France, qui s’était développé au second semestre de l’année dernière. Elles ont également fortement amplifié, étendu et diffusé aux prix à la consommation, la hausse des prix à la production, initialement alimentée par la hausse des prix de l’énergie et des matières premières. Autrement dit, nous sommes aujourd’hui confrontés à un choc « slow-flationiste » dont l’ampleur et la durée restent très incertaines à ce stade. Néanmoins, le scénario central pour l’ensemble des pays de la zone euro, qui ressort des prévisions que vient de publier la BCE, demeure celui d’une poursuite de la croissance, mais sur un rythme plus modéré de 2,8% en 2022 et 2,1% en 2023, la croissance ayant été révisée en hausse à 2,1% en 2024. Ce scénario central inclut aussi une inflation plus forte et plus persistante, à 6,8% en 2022, 3,5% en 2023 et 2,1% en 2024. Le risque par rapport à ce scenario central est clairement orienté vers moins de croissance et plus d’inflation. Pour la France, nous publierons nos nouvelles prévisions le 21 juin et je ne peux vous en donner la primeure aujourd’hui. Il est clair néanmoins au vu des dernières enquêtes de conjoncture que nous venons de mener, que les perspectives de croissance à CT devraient être comparables à la dynamique européenne, et un peu moins défavorable en terme d’inflation. Ainsi, sur la base de notre enquête de conjoncture faite mi-mai, début juin, nous prévoyons une hausse du PIB autour d’un quart de point au T2, après -0,2% au T1.
[...]
Dans ce contexte marqué par la multiplication des chocs externes, une forte incertitude sur l’ampleur de leur impact et leur durée et un changement d’environnement en matière de taux d’intérêt avec la fin de la perspective de taux très bas voire négatifs pour longtemps, nous pouvons nous réjouir collectivement que depuis plus de deux ans, le secteur bancaire ait bien résisté; il a contribué à atténuer les chocs et non pas à les amplifier. Cette capacité à absorber les chocs est un atout qui doit être entretenu, voire renforcé. Cela passe par deux vecteurs, la supervision et la réglementation.
Les perspectives et les risques macroéconomiques confortent en particulier le besoin de maintenir au premier rang des priorités de supervision, celles de l’ACPR et du mécanisme de surveillance unique (MSU), le suivi par les banques de leurs risques de crédit et de marché. L’impact immédiat de la guerre en Ukraine sur la stabilité financière a certes été correctement absorbé jusqu’à présent car les expositions directes du secteur financier à la Russie étaient faibles. Toutefois, les risques pour les banques et la stabilité financière peuvent se matérialiser par des effets de second tour et via des canaux indirects à partir de vulnérabilités pré-existantes, notamment celles associées (i) aux secteurs les plus dépendants des matières premières énergétiques, (ii) au développement des financements par effet de levier et (iii) à l’exposition aux cyber-attaques.
Il faut à cet égard prêter une attention toute particulière à des revalorisations potentiellement brusques des prix d’actifs risqués. Il en est de même de la hausse des prix et de la volatilité sur les marchés de matières premières et l’augmentation considérable des appels de marge sur les produits dérivés, en particulier pour l’énergie et les produits agricoles. Celles-ci ont déjà entraîné des tensions sur la liquidité des intervenants sur les marchés de matières premières. Un suivi très vigilant des risques de crédit et de liquidité dans le secteur des matières premières énergétiques est donc requis, notamment pour s’assurer que tout éventuel défaut (par exemple d’un négociant) demeure circonscrit et n’entraîne pas de contagion systémique.
Notre second levier d’action pour entretenir et renforcer la capacité des banques à absorber les chocs, après la supervision, relève de la réglementation C’est pour moi l’occasion de redire l’importance d’une mise en œuvre effective, équitable et définitive de l’accord de Bâle III, dans sa version finale de 2017.
Je le vous disais l’an dernier en citant le Gouverneur, et cela est encore plus vrai aujourd’hui à la lumière des crises que nous affrontons : les règles de Bâle III représentent le meilleur accord possible pour promouvoir la stabilité financière au niveau international. La proposition de la Commission (CRR3/CRD6) pour finaliser la mise en œuvre de ces règles constitue une avancée décisive et très équilibrée. Cet équilibre doit être préservé dans le cadre des discussions qui battent leur plein au niveau du Conseil et du Parlement, et qui se poursuivront sous présidence tchèque.
source : Situation et perspectives économiques et financières dans le contexte de la guerre en Ukraine - fichier pdf
Quand à votre deuxième question relative aux meilleurs placements, voici quelques articles qui pourront vous orienter vers des placements adaptés à notre situation économique :
- Retour de l’inflation: quels fonds privilégier pour ne pas perdre d’argent ? /
Fabien Bordu / Capital - 02/06/2022
- Les cinq meilleurs placements pour faire face à l'inflation / Boursorama - 30/05/2022
Bonne journée.