J'aimerai en savoir plus sur l'histoire des Bénédictines de Saint-Pierre
Question d'origine :
J'aimerai en savoir plus sur l'histoire des Bénédictines de Saint-Pierre, notamment sur une grande messe d'exorcisme ?
Réponse du Guichet
Nous avons trouvé l’histoire des bénédictines de Saint-Pierre évoqué dans Les Anciens couvents de Lyon, livre de l'Abbé Adolphe Vachet.
Bonjour,
Cinq communautés de bénédictines ont existé à Lyon. Trois abbayes : celle de Saint-Pierre, celle de la Déserte, celle des Chazeaux, et deux prieurés, celui de Blie et celui de Saint-Benoît.
Le monastère de Saint-Pierre-et-Saint-Saturnin est l'un des plus anciens témoignages de la vie religieuse à Lyon. Ce serait à partir du 7ème siècle que le monastère de Saint-Pierre prit de l’importance grâce aux aides de Saint-Ennemond, évêque de Lyon. Détruit par les Sarrazins, il est reconstruit par Leidrade, évêque de Lyon de 798 à 814. 32 religieuses vont y vivre régulièrement en acceptant la règle de Saint-Benoît. Elles vont alors s’appeler les Bénédictines, leur costume est noir : robe, scapulaire et tunique.
Pour être admises, les religieuses doivent faire preuve d’ancienne noblesse. L’abbaye va devenir de plus en plus puissante, elle obtient non seulement la protection du pouvoir temporel, mais aussi celle du chef de L’Eglise. Dans les innombrables procès qu’elle soutient, elle est toujours victorieuse. L’abbesse est une autorité souveraine et toute puissante, soumettant à sa volonté l’observation de la discipline, possédant tous les droits curiaux… Elle a 4 officiers : le prévôt ou secrétaire, l’écuyer ou gentilhomme d’honneur, le pontonnier et le sommelier. A part l’abbesse, il y a la grande prieure et la prieure claustrale, chargée du chœur et de tout ce qui concerne le service spirituel.
Les exercices religieux consistent en deux grand’messes chaque jour, les vêpres et des processions générales ou particulières. Mais beaucoup de religieuses ne se croient pas tenues d’assister à tous ces exercices. Et bientôt des conflits vont avoir lieu au sein de ce monastère. François de Rohan, archevêque de Lyon, propose, en 1511, un nouveau règlement indiquant que les religieuses Bénédictines de Saint-Pierre doivent vivre en commun et coucher dans un dortoir, qu’elles doivent prendre l’habit des Bénédictines réformées et se soumettre à la clôture… Ces dernières refusent d’obéir et se pourvoient auprès du Pape. Le Souverain Pontife nomme un commissaire pour connaître ces différends. Celui-ci excommunie l’archevêque. Mais François de Rohan a eu l’habilité, avant d’entreprendre cette campagne, de faire partager ses vues par le roi et Anne de Bretagne. C’est pourquoi le roi et le Parlement interviennent, l’excommunication est levée, et la réforme s’effectue bon gré mal gré….
C’est à peu près à cette époque [1635] que le bruit se répand en ville qu’un esprit hante le couvent de Saint-Pierre. Soumise à de nouveaux règlements, l’abbaye a conservé quelques-unes des religieuses qui en faisaient partie avant la réforme. De ce nombre est Antoinette de Groslée, qui a connu une ancienne secrétaire de l’abbaye, Alix de Tézieux, morte dans un village des environs de Lyon dans des conditions misérables. Or une nuit, Antoinette est réveillée par le bruit de ses rideaux s’ouvrant sous une main étrangère, et sent un baiser. Elle se tait sur cette aventure. Quelques jours après, elle entend du bruit autour d’elle, et sent frapper de petits coups sous ses pieds. L’abbesse, avertie, somme l’esprit de signaler sa présence par un certain nombre de coups ; au même instant, on entend le nombre de coups demandé. On ne peut plus douter de la présence de l’esprit malin, on doit procéder à l’exorcisme. L’esprit déclare être l’âme d’Alix de Tézieux et réclame le pardon de l’Eglise et des religieuses, pour être délivrée des trente-trois années de purgatoire auxquelles elle est condamnée.
Vous trouverez l’intégralité du texte dans le livre Les anciens couvents de Lyon par l'Abbé Ad. Vachet et pour connaître d’autres détails indiqués dans le procès verbal rédigé par Adrien de Montalembert, vous pouvez consulter à la bibliothèque de Lyon L'hystoire extraordinaire de l'esperit de Lyon / texte original Adrian de Montalembert ; version contemporaine Pierre Maurice Benasse.
Le n°40 du mensuel Les rues de Lyon, intitulé L'Exorcisme du couvent retrace ce passage de l'histoire de ce couvent.
Autres sources consultées :
Moniales bénédictines et oeuvres hospitalières [Article] : les "dames" de Saint-Pierre de Lyon et l'hôpital Sainte-Catherine,
Abbaye Saint-Pierre VI siècle : article du Musée du diocèse de Lyon.
Bonne journée.