Quel est le bilan historique de l'aide au développement en Afrique ?
Question d'origine :
Quel est le bilan historique de l'aide au développement en Afrique.
Réponse du Guichet

Bonjour.
Afin de répondre au mieux à votre question, je vais beaucoup synthétiser la situation actuelle de l'aide au développement pour l'Afrique. Je vous donnerais ensuite quelques sources pour approfondir votre recherche.
Si l'on veut brosser un bilan de l'aide au développement de l'Afrique, il faut identifier les causes qui ont mené à l'élaboration de ces aides.
La première cause est l'augmentation, la diversification et la soutenabilité de la dette public africaine. En effet, si l'on se base sur les différents rapports du FMI sur les 10 dernières années, la part de la dette occupe, en moyenne, environ 35% du PIB des différents États africains. Ce nombre monte même à 50% du PIB pour l'Afrique subsaharienne. Cela s'explique par le nombre croissant d'investisseurs étrangers privés présents sur le continent. Ces investisseurs sont venus gonfler les créances du pays, en plus de celles contractées avec d'autres nations. La Chine, par exemple, est le deuxième créancier de l'Afrique après la Banque mondiale depuis 2018. Pour ce qui est de la soutenabilité de cette dette, la croissance globale des pays africains est encore loin des 20% du PIB convenus avec le FMI.
Vient ensuite la baisse des flux de financement par certains bailleurs bilatéraux se traduisant par une chute de 18% des flux d'investissements internationaux en Afrique en 2020 (la crise économique provoquée par la covid n'a fait qu'empirer cette chute). Aussi, ces investissements étrangers étaient beaucoup trop volatiles et mal répartis. Pour reprendre l'exemple de la Chine, ses investissements ne concernaient qu'une dizaine de pays d'Afrique subsaharienne en plus d'avoir été concentrés à 60% sur la seule période de 2017 à 2019. Les seuls capitaux constants enregistrés sont ceux envoyés par les émigrés à leur pays d'origine, mais cela représente un flux de moindre importance qui ne peut se substituer aux investissements étrangers.
De la baisse des investissements découlent le coût grandissant des nouvelles infrastructures et l'entretien des anciennes pour un coût qui se situe aujourd'hui entre 130 et 170 milliards de dollars. L'adaptation sanitaire du continent africain à la pandémie n'a d'ailleurs pas pu se faire à cause du manque d'infrastructures.
La crise du Covid a donc exacerbé une situation déjà mitigée pour les finances des nations africaines. Cependant, les fonds de réponses aux catastrophes, les versements d'urgence et l'annulation des échéances dues au FMI ont pu éviter une véritable catastrophe économique pour l'Afrique.
Pour approfondir ce vaste sujet, je vous propose quelques livres dans nos rayons :
- L'économie africaine 2022, publié par l'Agence française de développement.