Que savez-vous de cette statue visible à Saint-Flour ?

Bonjour,

Tout d'abord, précisons que si vos qualifications de "sachantes et sachants" nous vont droit au coeur, nous ne les méritons pas : bibliothécaires généralistes, nous n'avons d'autre savoir que notre compétence en recherche documentaire... dans les limites de nos moyens humains et des fonds qui nous sont accessibles. Ainsi, nous nous considérons, en même temps que nos usagers, plutôt comme des apprenantes et des apprenants.

Ceci étant dit, nous avons eu quelques difficultés à trouver des informations sur votre statue.

Des sites sur le patrimoine local et régional, comme Art et histoire Auvergne-Rhône-Alpes, nous content volontiers l'histoire mouvementée de la Halle aux bleds, mais sans mention particulière de l'oeuvre :

Histoire d’une création En 1323, la communauté des prêtres pauvres de la ville change de statut. Ils se constituent en chapitre collégial et décident, la même année, de construire un nouveau lieu de culte dans un quartier en plein développement, à l’emplacement d’une chapelle ancienne dédiée à sainte Foy de Conques. Ainsi, commence l’édification de la Collégiale qui s’achève dans les années 1410, alors que débute un autre chantier considérable, celui de la nouvelle cathédrale gothique. À la Révolution, l’édifice n’est pas épargné : voûtes détruites, sculptures bûchées, vitraux crevés, nef amputée… La mairie l’achète en 1791 et décide d’y établir un marché couvert spécialisé dans la vente des céréales. La Collégiale devient ainsi la Halle aux Bleds (blés). Les chapelles latérales sont, quant à elles, mises en location en 1800. Murées et divisées en plusieurs niveaux d’élévation, elles deviennent des commerces, des dépôts et des habitations.

 

Histoire d’une renaissance Utilisée comme marché couvert jusque dans les années 1980, l’édifice connaît entre 2005 et 2008 une campagne de restauration complète. Outre le dégagement des chapelles, la réalisation de la voûte d’ogives en bois constitue une interprétation architecturale moderne du style gothique d’origine tout autant qu’une prouesse technique.En ce qui concerne les vitraux, leur création revient à l’artiste italien, Marino Di Teana, qui interprète, dans un style cubiste géométrique inspiré des années 1950-1960, les thèmes de l’imagerie chrétienne (Annonciation, Crucifixion…). A ces variations chromatiques très vives répond en contraste la double porte d’entrée en bronze qui présente sur ses sombres battants des bas-reliefs dus au même artiste et qui illustrent de manière stylisée et symbolique une iconographie également traditionnelle (Nativité, Christ en majesté…).Aujourd’hui, cet édifice est utilisé comme marché couvert lors de la saison hivernale et de lieu d’exposition, l’été.

La carte des monuments historiques français Monumentum contient pourtant un cliché de la statue, malheureusement sans explication.

Nous avons également parcouru les quelques ouvrages sur Saint-Flour et le Cantal que compte notre catalogue sans trouver d'indice probant, et notamment :

Nous avons donc contacté l'office de tourisme de Saint-Flour, que nous remercions mais qui n'a rien pu nous apprendre sur la statue. La personne que nous avons eue au téléphone nous a toutefois suggéré de nous adresser à l'équipe de Saint-Flour pays d'art et d'histoire. Nous avons contacté cet organisme et là, avec une grande réactivité, Sandrine Daureil, animatrice de l'architecture et du patrimoine de Saint-Flour communauté, nous a donné la réponse. Nous la remercions évidemment chaleureusement elle aussi :

Pour faire suite à votre demande, je vous adresse par wetransfer le catalogue édité en 2008 lors des 20 ans du festival d’art contemporain «Chemin d’art» dans lequel vous retrouverez (page 20) l’œuvre «Les veilleurs» réalisée par Marc Brunier-Mestas en 1998.

 

Le principe du festival (devenu une biennale à partir de 2018 portée par notre collectivité désormais) est d’inviter chaque année plusieurs artistes qui viennent créer in situ une œuvre en lien avec l’histoire, l’architecture, les paysages , etc.

Le catalogue Chemin d'art 2008 consacre une page aux "Veilleurs" :

“Dans une ville qui a vécu au Moyen Age l’angoisse de l’invasion, on ne peut s’étonner de retrouver ce thème des veilleurs. Ils sont d’ailleurs installés en Ville Haute à des points stratégiques de surveillance.

Dans l’exécution, on peut facilement établir un parallèle avec les saints que l'on trouvait autrefois dans des niches sur certains bâtiments. Dans la plupart des quartiers, des saints protégeaient la ville comme Sainte-Barbe, encore dans sa niche place du Palais à Saint-Flour.

Le traitement de la ferronnerie rappelle le style médiéval et offre un contraste intéressant avec la modernité de traitement et de couleur du sujet. En visitant la ville on se surprend à chercher ces petites figurines sur les monuments. Alors qui guette qui ?”

Le document (en pièce jointe ici) précise que la statue est en résine et de dimensions 50 x 22 x 15 cm. Vous vous rendrez compte en le parcourant qu'elle était à l'origine entièrement peinte en rouge.

Bonne journée.