Les maisons de Jacques Coeur à Lyon existent-elles encore ?

Jacques Cœur, grand marchand, argentier du roi Charles VII,s’installa sur Lyon en 1444, à la fois pour être non loin de ses exploitations minières dans le Lyonnais (à Chessy-les-Mines et à Sainte-Foy l’Argentière) , mais aussi parce que la ville avait retrouvé une certaine quiétude après les guerres anglaises. Les maisons qu’il achetait se trouvaient toutes dans le quartier des affaires, non loin de l’église Saint Nizier.

En face de l’église, il acquit la «maison ronde»: c’était un immeuble important flanqué sur le devant de 2 tourelles «faisant front de la place et des maisons de la ruelle de la Panaterie». Il était estimé autant que la grande maison de la rue Mercière. Elle avait été achetée la première en 1446 à la mort du chancelier du duc de Savoie, Guillaume Bolomier, exécuté pour avoir comploté contre le duc.

La grande maison de la rue Mercière est achetée pour 1200 livres à Ennemond de Civrieu, riche bourgeois lyonnais; elle servait alors à éblouir le « client lyonnais » comme les banquiers de Genève ou d’ailleurs, lors de somptueux repas ! « Elle comprenait, avec les boutiques et les cuisines, six chambres qui furent confortablement meublées : tentures et meubles aux emblèmes favoris de Jacques Cœur, lits drapés, coussins de duvet, tapis d’Alexandrie … linge le plus fin … et surtout linge de table de grande valeur. Elle sera désignée sous le nom de «grant maison, hôtel de l’Argentier, hôtel Jacques Cœur».

A côté, se trouvait le petit hôtel de la Rose de valeur moindre puisqu’il ne comptait que pour 100 livres; il fut acheté à Michel d’Alières.

Sources consultées  :

• Etablissement de Jacques Coeur dans le lyonnais [Revue] : 1444-1453 / Alice Joly / Bibliothèque de l'École des chartes, Année 1928, pp. 70-80
• Jacques Coeur et le Lyonnais /  Bulletin - Académie de Villefranche-en-Beaujolais ; No 20, 1996, p. 41-44

Concernant les vestiges des 2 immeubles qui vous intéressent :

• L’hôtel de la Rose est toujours debout au 54 de la Rue Mercière : à cet emplacement se situe en 1395 l’hôtel de la Rose qui appartenait à Jacques Cœur et qui lui servait de demeure personnelle. Puis le libraire Vincent Portunaris y habita de 1519 à 1586. Puis elle fut également la propriété de l’imprimeur et échevin Guillaume Rouville qui à sa mort en 1589 léga sa maison aux Hospices Civils de Lyon qui en furent propriétaires jusqu’en 1974. Dans les années 1970, se trouvait une friperie tenue par la future Lolita Lempika. A son départ, le local sera transformé en restaurant italien, «Le Guloni» avec les gigantesques fresques et qui sera transformé avec l’arrivée en 1994 du Salmon Shop. Actuellement, on y trouve le Café du marché. Cet immeuble construit au XVe fut remanié au XVIe et sa façade fut reconstruite en 180 après avoir été frappé par la campagne des alignements. Sont aujourd’hui conservées à l’intérieur une magnifique voute gothique à ogiveset un escalier Renaissance à noyau plein.

Source: Rue Mercière / Lyon People n°142, juin 2014, p.120

• La "maison ronde" : En 2018, dans le cadre de la surveillance de travaux, le Service archéologique de la Ville de Lyon a relevé des vestiges des bâtiments disparus lors des réformes urbaines successives qui ont touché le quartier (1563, 1834 ou 1846). On citera par exemple les restes des deux bâtiments de la paneterie ou de la maison ronde, tous présents sur le plan scénographique (XVIe siècle) à l’emplacement de l’actuelle place Saint-Nizier. Cette maison ronde a donc disparu !

Source : Service Archéologique Ville de Lyon

Enfin, à Bourges, ville natale de Jacques Cœur, se trouve le groupe des Amis de Jacques Cœur

Leur site offre de nombreuses informations sur le personnage de Jacques Cœur, avec une page qui présent ses biens immobiliers.

Vous pouvez les contacter par mail jacques-coeur@orange.fr

NB : nous sommes curieux de l’ouvrage (le roman?) que vous publierez sur ce sujet, n’hésitez pas à nous faire part de sa parution.