Question d'origine :
Bonjour,
Je souhaiterais obtenir des informations sur le quartier du Vieux-Lyon. EN 1964, la loi Malraux permet de sauvegarder ce quartier. Mais avant cette loi, n'y avait-il pas un projet de destruction du quartier ?
Merci pour votre réponse.
Réponse du Guichet

(...) A la veille de la Seconde Guerre mondiale, Edouard Herriot et les élites culturelles lyonnaises sont prêtes à sacrifier ce quartier devenu très vétuste et foyer de tuberculose, pour ne conserver que quelques monuments. Si la préoccupation hygiéniste n’est plus de mise avec Louis Pradel, celui-ci, habité par des projets urbanistiques de grande ampleur, rêve de percer le Vieux-Lyon d’artères et d’avenues. Ces projets sont freinés par l’action d’une association, « La Renaissance du Vieux-Lyon », notamment animée par Régis Neyret (né en 1927), et stoppés par la loi Malraux de 1962 qui permet au Vieux-Lyon d’être, en 1964, le premier « secteur sauvegardé » de France. Commence alors un travail de longue haleine de restauration et de réhabilitation de ce quartier. (...)
In : La Lyonnitude : dictionnaire historique et critique, par Bruno Benoit
En consultant le livre édité par les Amis des Archives de la ville de Lyon et la Renaissance du Vieux-Lyon intitulé : Vieux Lyon : 30 ans de secteur sauvegardé 1964-1994 on peut lire dans le chapitre : « Vieux Lyon : Naissance d’une renaissance : le tournant des années 60 » écrit par Régis Neyret alors président du Patrimoine rhônalpin et président d’honneur de la Renaissance du Vieux Lyon :
(…) On verra par ailleurs que le désintérêt manifesté pour les quartiers anciens venait de loin. Pradel avait donc quelques excuses à ne pas reconnaître la qualité des fleurons lyonnais de la Renaissance. Ils étaient devenus l’un (la rue Mercière) le domaine des bordels, l’autre (les quartiers Saint-Jean, Saint-Georges et Saint-Paul) un ensemble d’habitats modestes, sales et sans confort, puisqu’à l’époque les deux tiers des logements ne comportaient pas de WC intérieurs.
A la fin des années 50, le maillon le plus faible de la chaîne – la rue Mercière, sur la rive droite de la Saône – fut donc sacrifié le premier. Louis Pradel, s’appuyant à la fois sur l’insécurité et sur la morale, décida de confier à une société immobilière une opération dite de salubrité, qui consistait à démolir l’ensemble du quartier des imprimeurs de la Renaissance pour y construire des résidences.
L’attaque était lancée. La résistance vint alors. Mais, comme toutes les résistances elle naquit sous des formes diverses, dans plusieurs point à la fois, et sans coordination. (…)
(Suit un développement sur la mise en place de ces « résistances » regroupées finalement au sein de l’association Renaissance du Vieux-Lyon.)
Ce chapitre était paru (peut-être plus complet) dans le supplément n° 74, de mai 1991 du bulletin de liaison Renaissance du Vieux Lyon
De nombreux ouvrages sur l’histoire du Vieux-Lyon sont consultables à la BM, voir le catalogue, parmi lesquels (en plus de ceux cités précédemment) :
- Renaissance. Histoire du Vieux-Lyon, éd. 1961
- Renaissance du Vieux-Lyon : 50 ans, éd. 1996
- Le Vieux-Lyon, par Pierre Faure-Brac, éd. 1989
- Le journal : Renaissance du Vieux-Lyon
- Une association de défense du cadre de vie urbain en quartier ancien : la Renaissance du Vieux-Lyon : étude de pratiques urbaines /Franck Scherrer, 1982
Voir :
- le site de l'association Renaissance du Vieux-Lyon
- vieux-lyon.org.
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