Je cherche des éléments sur le quartier des Sources à Ecully.
Question d'origine :
Bonjour le GdS !
Auriez-vous des éléments sur le quartier des Sources à Ecully (implantation, appellation, construction, architecture, urbanisme...) ?
merci !
Réponse du Guichet
L'histoire de ce quartier inauguré en 1971 reste à écrire (ou du moins à publier). Le spécialiste du sujet, ayant à la fois participé à la construction du quartier et l'habitant depuis longtemps, est malheureusement décédé recemment. Le comité de gestion Sources-Pérollier dont il fut le président lui survit cependant et devrait pouvoir vous apporter les éclaircissements que vous recherchez.
Un article du Progrès revient brièvement sur le développement de la cité Les Sources-Pérollier :
Coup de projecteur sur le quartier des Sources
Dans un coin d'Ecully se trouvaient autrefois des terres aimablement vallonnées, parées de champs et de bois. Un manoir, une chapelle ou encore une source, ainsi que d'anciennes propriétés de maîtres, étaient éparpillés sur une superficie de cinq hectares... Bienvenue aux Tartres, un quartier plus connu aujourd'hui sous l'appellation des Sources. C'est en 1890 que l'ancien propriétaire, Victor Bizot, baptise les lieux ainsi avant de les céder, en 1939, à Hubert et Henriette de Gasquet. Une famille qui, à son tour, vend ses terres, en décembre 1964, à la société lyonnaise HLM pour bâtir de grands ensembles. Deux ans plus tard, les travaux débutent, pour se terminer en 1971. L'actuel président de comité de gestion des Sources-Perollier, Réné Survilla, a grandement participé à la naissance du quartier. Et pour cause, il était le maître de chantier. « A l'instar des constructions aux Minguettes (Vénissieux), à Vaulx-en-Velin ou encore à La Duchère, de grands ensembles ont été construits pour accueillir une population venant de tous bords, qui a été logée dans des HLM ou des ILM. Sur le chantier, l'ambiance était bonne. Les ouvriers faisaient des méchouis. Trois années ont été nécessaires pour élever neuf tours de treize étages chacunes et trois autres de huit étages. Il y a également une barre. Cela représente près d'un millier de logements. » Une fois les habitations sorties de terre, une série de constructions ont suivi. Ainsi, en 1973, le groupe scolaire émerge. L'année suivante, c'est au tour du gymnase de voir le jour. Petit à petit, le quartier change de visage. En 1977, la salle polyvalente, ainsi que la crèche sont créées. Mais, tout n'est pas à construire. L'actuelle Maison du quartier est d'origine. « La propriété appartenait en effet à Hubert de Gasquet. Les habitants ont mené plusieurs actions pour ne pas qu'elle soit démolie. Nous avons réussi à la conserver », remarque René Survilla. Un autre objet de l'époque a été récupéré, mais il se trouve, aujourd'hui, à plusieurs milliers de kilomètres des Sources. Il s'agit de la cloche de l'ancienne chapelle qui a pris la direction de l'Afrique, et plus précisément du Bénin, pour appeler les chrétiens à la prière.
source: Le Progrès, dimanche 8 août 2010
La cité Les Sources-Pérollier a été construite entre 1966 et 1971. Notre recherche s'est orientée sur les ouvrages de notre catalogue suceptibles de couvrir cette période :
- Écully, du village à la ville de 1880 à nos jours
- Ecully : guide du patrimoine
- Ecully : regards sur le passé
- Ecully et sa région : actes des Journées d'études 1994
Seul le premier de ces ouvrages évoque la cité des Sources, de façon assez évasive (pp.194-195). Une photo de la cité datée de 1974 accompagne l'article; elle est extraite d'un « document rédigé par René Servilla ».
On apprend par une recherche dans Le Progrès qui est ce René Servilla, à l'occasion d'un article récent publié pour ces 80 ans...
René Survila, l'humaniste
La silhouette de René Survila est connue de tous les écullois qui habitent de l'autre côté de l'autoroute. Aujourd'hui, ils seront nombreux à lui souhaiter un bon anniversaire. Avec sa haute stature et sa barbiche, René Survila fait partie des silhouettes familières des quartiers d'Écully qui bordent l'autoroute. Révérence gardée envers les premiers magistrats successifs de la commune, il fut même parfois surnommé avec humour "le maire des Sources-Pérollier" ! C'est en quelque sorte un hommage rendu à l'infatigable militant associatif qu'il est depuis l'enfance, passionné du bien vivre ensemble.
René Survila est né à Montluçon de parents lituaniens. L'usine Dunlop proposait alors des contrats collectifs de travail aux habitants des pays de l'Est. Il a seulement deux ans lorsqu'il perd sa maman. Il découvre alors, dans une famille d'accueil ouverte et engagée, des valeurs humanistes qui s'inscrivent dans son ADN.
René Survila était parfois nommé "le maire des Sources-Pérollier"
Il devient un professionnel du bâtiment, évoluant au fil des années jusqu'à être maître de chantier et coordinateur pour la construction de grands ensembles.
À l'issue de la guerre d'Algérie, il habite en foyer de jeunes travailleurs : période d'amitiés fécondes, de ciné-clubs qu'il anime, d'activités syndicales et d'amour, puisqu'en 1966, il épouse Mireille, protestante, dont il aura trois enfants. Il n'évoque jamais sa vie de militance sans se référer à Mireille qui, avec sa tonicité joyeuse, fut aussi de tous les combats, jusqu'au bout de sa vie. Il passera avec elle des Minguettes aux Sources, deux quartiers qu'il a connus en les construisant. Il a gardé de sa vie professionnelle l'habitude des rapports francs et directs, et le goût de la fête après les rudes efforts (le jambon-bitume n'a pas de secret pour lui !).
Il y a dix ans, il recevait la médaille de Chevalier de l'ordre du mérite.
Il continue donc à construire, mais surtout, désormais, des relations et des synergies. Il participera même à l'équipe municipale avec Jean Rigaud. Il faudrait un livre pour écrire l'histoire de la maison du quartier, de la salle polyvalente et de la maison de la rencontre devenue aujourd'hui centre culturel des jumelages avec la Pologne, puis Haïti, etc. Beaucoup de ces structures permanentes ou éphémères savent ce quelles doivent à son travail opiniâtre et à sa capacité à susciter des engagements personnels. Toujours président du Comité de gestion au service de toutes les associations du quartier, René Survila cultive aussi son lopin de terre avec ses amis jardiniers du Moulin-Carron : un petit coin de paradis où, parmi quelques beaux légumes, poussent surtout beaucoup de fleurs. Il y a dix ans, il recevait la médaille de Chevalier de l'ordre du mérite.
Samedi, une belle fête pour ses 80 ans l'attend, où les nombreux amis qui lui restent sauront lui dire leur reconnaissance.
source: DESFONDS Jean, Le Progrès, samedi 28 juillet 2018
...ou encore de la remise de la médaille de Chevalier de l'ordre du mérite :
René Survila reçoit la médaille de l'ordre national du Mérite
René Survila, 71 ans, reçoit aujourd'hui la médaille de l'ordre national du Mérite. Maître de chantier de profession, l'homme a participé à la construction du quartier des Sources qu'il habite depuis ses origines en 1971. Auparavant domicilié aux Minguettes, un chantier auquel il a également pris part avant de poser définitivement ses valises à Ecully, René Survila est un personnage incontournable de ce côté de l'A6, tout comme, d'ailleurs, sur la commune et ses environs. Cette distinction vient récompenser un engagement associatif de toute une vie. « A travers mon métier, j'ai transposé un certain nombre de choses sur l'organisation de la vie sociale, culturelle et sportive du quartier », indique-t-il. Lorsqu'il était aux Minguettes, il avait notamment participé à la mise en place du Comité d'intérêt local et lancé une gazette d'information. C'est donc tout naturellement qu'il a « transposé ici les expériences qui avaient fonctionné, comme la mise à disposition de locaux pour que les habitants puissent se rencontrer. » Il en découlera la Maison du quartier qui propose tout un panel d'activités culturelles et artistiques. Autant d'activités qui essaimeront au pied des tours, comme le labo photo et la bibliothèque, dont son épouse Mireille était à l'origine.
Féru des valeurs pédagogiques que véhicule le sport, René Survila, en qualité de président du Comité de gestion des Sources-Pérollier, est également le père des aires de jeux pour petits et grands qu'abrite aujourd'hui le quartier, ainsi que ses équipements sportifs. « La seule chose que je n'ai pas réussie sur le quartier, déplore-t-il. J'ai obtenu les équipements mais n'ai pas réussi à les faire fonctionner jusqu'ici. » En 1994, il est à l'origine de la construction de la salle polyvalente et de la nouvelle bibliothèque.
Celui qui fait au quotidien de « la politique associative et pas de la politique politicienne » fut également conseiller municipal de 1977 à 1981. A son actif, le dossier de la maison de la Rencontre, inaugurée à l'automne 1982. « Ma grande fierté est d'avoir appliqué la formule qu'on avait en 1977 avec l'équipe municipale : mieux se connaître pour mieux vivre ensemble ». Après plusieurs décennies, le pari semble gagné. René Survilla a en effet su donner à cette résidence un supplément d'âme : une véritable vie de quartier. C'est cet engagement qui est aujourd'hui récompensé. Et lorsque la sénatrice Muguette Dini lui remettra la médaille, René Survilla s'empressera de la dédier « à mon épouse Mireille et toutes les bonnes volontés qui ont porté ces projets. » Ce qui ne l'empêchera pas de poursuivre son action. « Je ne souhaite pas m'accrocher coûte que coûte, je serai ravi de passer le relais », assure-t-il. Si tant est que la relève se manifeste.
source: Le Progrès, samedi 25 avril 2009
René Servilla est donc l'expert de référence sur la cité. Malheureusement, il est décédé en janvier 2020. Il semble cependant avoir rédigé un document sur l'histoire du quartier. Nous n'en avons pas trouvé trace, mais le comité de gestion Sources-Pérollier dont il a été le président devrait pouvoir vous renseigner à ce sujet. Peut-être même le comité conserve-t-il quelques archives au sujet du quartier.
Au cours de nos recherches, nous avons trouvé une référence à une thèse soutenu à l'université Lyon 2 en 1986, dont l'intitulé laisse à penser qu'elle pourrait vous être utile : https://catalogue.bm-lyon.fr/ark:/75584/pf0000003542.locale=fr Eléments de vie sociale et modes de socialisation des jeunes dans les quartiers des Sources-Pérollier (Ecully), Guy Vincent en collaboration avec J. BOURRIN et J.-P. MARTIGNONI, Rapport d’étude pour l’Agence d’urbanisme (Lyon) et la municipalité d’Ecully, Université Lyon 2, 1986. Nous ne l'avons malheureusement pas trouvée dans le SUDOC, mais il doit être possible de l'obtenir par l'intermédiaire de l'auteur ou de l'université.
Concernant les documents officiels liés à la construction du quartier des Sources, on peut envisager d'en retrouver la trace soit par l'intérmédiaire des archives de ville d'Ecully soit aux archives departementales.
Question d'origine :
Bonjour, suite à la réponse apportée à la question sur le quartier des des Sources a Écully, sauriez vous dans quelle ville du Bénin la cloche a été déplacée ? Merci :)
Reformulation :
Réponse du Guichet
Cette cloche d’Ecully est arrivée au Bénin, dans le nord du pays en 1996, à la demande du père missionnaire Michel L’Hostis et grâce au don de Mme de Gasquet, propriétaire à Ecully de la dite cloche ; en revanche nous n’avons pas trouvé le nom du village ou de la commune dans laquelle elle doit encore sonner mais nous vous proposons des pistes à interroger.
Cette affaire de la cloche du quartier des Sources d’Ecully transférée en 1996 dans une commune du Nord du Bénin a été relatée dans 2 documents :
- La cloche de la chapelle de la «Source» par Henriette de Gasquet [article] / Bulletin du Groupe d’Histoire et d’Archéologie d’Ecully, n°75, juin 1996, p.37-40
- La cloche vagabonde de la Source [article] / Le Progrès – Lyon, 15 août 1998
Leur lecture nous permet de remonter l’histoire de cette cloche :
"Cette cloche provenait d’une chapelle édifiée en 1826 dans le domaine de la Source, 33 route de Champagne. Lorsque M. V. Bizot prit possession de la Source, laclochey était toujours et y resta jusque dans les années 1960. En 1964, Mme de Gasquet mère, née Bizot, céda la propriété à la Société Lyonnaise d'HLM. Après avoir subi pendant quelques mois des détériorations sauvages, la chapelle fut détruite pour la construction des immeubles actuels des " Sources ". Mme de Gasquet ayant fait retirer la cloche avant la démolition, elle en avait fait don à la paroisse d'Ecully en 1972. Ce n'est qu'en 1995, à la lecture d'une petite annonce parue dans le bulletin de l'Eglise de Lyon que Melle de Gasquet prit contact avec Mme Le Parlouer, qui transmettait l'appel d'un missionnaire au Bénin, le père Michel L’Hostis,à la recherche d'une cloche pour son église paroissiale au Nord Bénin. Avec l'accord du Curé d'Ecully, et grâce notamment à l'intervention d'une Eculloise des " Sources ", la cloche pu quitter Ecully pour le Bénin où elle a dû reprendre du service."
Toutefois, le lieu où elle atterrit au Bénin en 1996 n’est pas précisé.
Aussi en recherchant des informations sur le père missionnaire L’Hostis à l’origine de ce transfert, nous apprenons qu’il est arrivé au Bénin avec la Société des Missions Africaines (qui est appelée aussi Missions Africaines de Lyon) à la fin des années 70, dans le nord du pays à la frontière du Togo et du Burkina Faso, d’abord à Dassari, puis à Cobly, avant de s’installer à Cotonou. Il a quitté le Bénin pour un retour en France en 2020. Source: Le père Michel L'Hostis aidé depuis 20 ans par Amitié partage [article] / Ouest-France, 12 juillet 2012
Aussi, pour trouver confirmation du village béninois dans lequel doit se trouver encore cette cloche éculloise, nous vous proposons de tenter de contacter le père L’Hostis via la Société des Missions Africaines (SMA) : smacomlyon@missions-africaines.org / 04 78 58 45 70
Egalement, vous pouvez contacter la société d’histoire d’Ecully qui peut vous aider à trouver des archives (correspondances, dossiers) de ce transfert France-Bénin : histoire.ecully@gmail.com
Question d'origine :
J ai lu avec intérêt votre historique de la propriété Les Sources (appartenant autrefois à M. Victor Bizot, mon arrière-grand-père et qu il avait appelé La Source... à l époque). Il avait effectivement donné la partie du château et son parc à sa fille Madame de Gasquet. Mais il avait donné la maison qui s appelle aujourd'hui La Maison de Quartier, à son autre fille Madame de Lamaze, c est à dire à ma grand-mère. Je dois reconnaître que c est avec une énorme émotion que j ai pu revoir cette maison il y a quelques années. Merci pour votre historique intéressant.
Bonne année
Reformulation :
Réponse du Guichet
Merci !
Nous vous remercions pour ce retour et ces précisions.
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Bonne journée à vous et meilleurs voeux pour 2023.