Pourquoi Parpaing s'écrit avec un G à la fin ?
Question d'origine :
Bonjour,
pourquoi Parpaing comporte un G à la fin?
Merci
Réponse du Guichet
L'origine étymologique du mot "parpaing" est assez obscure. Il viendrait peut-être du verbe latin perpangere ou perpaginare qui aurait donné "parpaigner", d'où seraient sortis le masculin "parpaing" et le féminin "parpaigne". A moins qu'il ne vienne du latin perpetaneus ou perpendium...
Bonjour,
L'origine étymologique de "parpaing" est discutée et varie selon les sources.
Voici ce qu'indique le Grand dictionnaire étymologique et historique du français : 52 000 étymologies et datations, 250 histoires des mots de Jean Dubois, Henri Mitterand, Albert Dauzat :
Parpaing : [...] En ancien français, variante de parpaigne ; bas latin *perpetaneus, du latin classique perpes, -etis, "ininterrompu. On a proposé aussi un latin populaire *perpendium, "qui pend sur", de pendere [G. Paris], ou un latin populaire *perpaginem, accusatif de perpago, de pangere, enfoncer [A. Thomas].
Voici ce que précise justement Gaston Paris dans Parpaing, perpigner (In: Romania, tome 27 n°107, 1898. pp. 481-484) :
PARPAING, PERPIGNER
A. Thomas, d'abord dans la Romania , puis dans son précieux volume d'Essais de philologie française (p. 346, 354), a proposé pour ces deux mots une étymologie très séduisante : *perpaginem, formé soit d'un hypothétique *perpangere, soit directement, par analogie à compaginem, impaginem. Le sens supposé convient assez bien; la forme présente quelques difficultés. D'abord, à côté de parpaing, il existe un fém. parpeigne, parpaigne, parpagne (voy. Godefroy), qu'il n'est pas aisé de tirer de *perpaginem [ On éviterait cette objection en regardant comme primitif le verbe perpaginare (ce qui serait peut-être aussi plus vraisemblable), qui aurait donné parpaignier, d'où seraient sortis le masc. parpaing et le fém. parpaigne. ]. Puis le masc. lui-même se trouve sous la forme perpin (cf. le fém. perpine donné par Godefroy), où l'on voit, contrairement à toute analogie, -aing aboutir à -ing, -in, comme -aign- aboutirait à -ign- dans per vaignier, mais il y a longtemps qu'on a montré que ces mots avaient subi l'influence de vigne (on a sans doute dit d'abord provignier pour provaignier , puis proving pour l'anc. provaing).
Voilà donc des raisons sérieuses de douter de l'étymologie proposée.
[...]Le terme de construction navale perpigner, que Thomas rapproche avec toute raison de parpaing, a gardé nettement le sens originaire de « niveler » : le perpignage est « l'opération qui a pour but, dans la construction d'un vaisseau, de rendre parallèles les plans de tous les couples de levée après qu'ils ont été élevés sur la quille et établis chacun dans la place qui lui est assignée. »
Je pense que parpaing, originairement parpeing , se rattache à un lat. vulg. perpendium, et parpeigne à la forme fém. per pendía. On sait quel rôle jouent dans l'architecture romaine, surtout de la basse époque, les perpendicularii , perpendiculatores, armés de leur perpendiculum ou fil à plomb.[...]
On sait que de très bonne heure en français, et d'abord, semble-t-il, dans les parlers de l'ouest, ein , eing sont devenus ain, aing.
Enfin, dans Histoire de la prononciation - section première : éléments latins, il est indiqué que : "Quand le groupe est précédé d'une voyelle, le g se change régulièrement [...] par ing à la fin des mots : perpag(i)nem, parpaing".
Bonne journée.