Je cherche des articles sur l'architecture renaissante italienne
Question d'origine :
Cher Guichet,
on entend souvent que le Vieux Lyon est un quartier qui doit son architecture à l'Italie, à Florence.
Or, l'architecture des immeubles florentins du Moyen Âge comme celle de ceux de la Renaissance ne correspond pas du tout à celle des immeubles lyonnais qui s'apparente à une architecture qu'on rencontre à Villefranche-sur-Saône, voire à Chambéry.
Quels sont les articles scientifiques qui décrivent le mieux cette architecture, où la largeur des bâtiments est limitée, où ceux-ci se développent en profondeur, où les corps d'habitation sont reliés par des allées couvertes, des loggias, et desservis par des escaliers à vis ?
Je vous remercie de votre réponse.
Réponse du Guichet
Pour préciser le périmètre de l'influence florentine sur l'architecture lyonnaise du quartier Saint Jean, nous vous proposons cette liste de ressources, succincte mais essentielle, qui vous permettra d'appréhender les spécificités de l'architecture dite florentine de la Renaissance italienne.
1. Généralités sur l'architecture italienne de la Renaissance (XV-XVIe siècle)
Vous trouverez notamment dans cet ouvrage un chapitre didactique et fortement illustré sur "Florence et la diffusion de la maniera moderna" qui en présente de manière précise les motifs architecturaux.
- Peter Murray : L'Architecture de la Renaissance italienne
- Margherita Azzi Visentini : Histoire de la villa en Italie XVe-XVIe siècle
- Sous la direction de Henry A. Millon et Vittorio Magnago Lampugnani : Architecture de la Renaissance italienne de Brunelleschi à Michel-Ange
Une partie est consacrée à "La villa italienne, 1400-1600" (par Nicholas Adams et Laurie Nussdorfer), qui précisera la manière dont l'esthétique urbaine et la rhétorique d'une pensée urbaine ont façonné l'architecture civile. Vous y trouverez détaillées et présentées dans une perspective historique (// évolutive) les singularités architecturales, notamment relatives aux façades des bâtiments (matériaux, travail de la pierre, retour à la surélévation, piazza, logia…).
Par ailleurs, la section : "Mesure, nombre et proportions" (par Oswald Mathias Ungers), y détaille les différents motifs architecturaux spécifiques de la période concernée.
Enfin, dans la partie "Régionalisme de l'architecture dans l'Italie de la Renaissance" (par James Ackerman), un chapitre est consacré à la Toscane ; Florence étant considéré comme le berceau de l'architecture Renaissance.
2. Décrypter les motifs ornementaux et reconnaitre les typicités du style Renaissance
3. Les influences de l'architecture italienne
Nous vous souhaitons une belle soirée et vous adressons nos cordiales salutations
Réponse du Guichet
Nous vous conseillons la lecture de l'ouvrage Le Vieux-Lyon : histoire & architecture / Pierre Faure-Brac, Hervé Sanejouand qui répond à votre question.
Voici des indications tirées de l'ouvrage Les marchands banquiers florentins et l'architecture à Lyon au XVIe siècle / Giuseppe Iacono, Salvatore Ennio Furone :
p.101 "Malgré le grand nombre d’habitants florentins appartenant à de prestigieuses familles, ce serait chose vaine de vouloir rechercher dans ces quartiers la présence d’une architecture inspirée par les lignes de la Renaissance italienne. Le caractère provisoire de leur présence influa de façon déterminante dans leurs investissements fonciers à Lyon. Leur image ne se reflétait pas tellement dans les architectures qu’ils occupaient, mais bien davantage en ces palais qu’ils auraient édifiés à Florence grâce aux affaires lyonnaises. Le palais Strozzi, pour citer seulement un exemple, fut le «fruit» des investissements intelligents que Philippe Strozzi sut conduire surtout à Lyon.
Même si les documents d’archives fournissent les noms de quelques marchands banquiers florentins et indiquent le lieu où ils avaient leur résidence, il n’est toutefois pas possible de découvrir des informations détaillées sur leurs habitations. Les interventions urbaines qui se sont succédé au cours des siècles ont durement compromis ou complètement effacé l’image de ces résidences et ont relégué à la mémoire des documents les rares dates disponibles."
[…]
p. 107 "Si à juste titre, Lyon fut défini «ville italienne», ce ne doit pas nécessairement se référer à sa production architecturale. L’attribut «italien» implique plus l’esprit de la vie urbaine que la typologie édilitaire."
Voici d'autres indications trouvées dans l'ouvrage Le Vieux-Lyon : histoire & architecture / Pierre Faure-Brac, Hervé Sanejouand :
p. 74 "La présence à Lyon de nombreux Italiens riches et puissants, dès 1460, laisseraient présager une influence précoce et forte de la Renaissance italienne alors en plein essor. Il n’en est rien: les Italiens font bâtir des maisons dans la manière française de l’époque, c’est-à-dire gothique. "
[…]
Il en sera ainsi jusqu’en 1510-1515 environ.
[…]
Au début du XVIe siècle, l’architecture lyonnaise est bien indigène et non italienne; mais elle se trouve dans une phase vigoureusement créatrice qui va lui permettre d’intégrer les apports étranger et de s’en enrichir, jusqu’à réaliser une synthèse profondément originale."
p. 79 "La véritable rupture se produit dans le premier tiers du XVIe siècle. Pendant cette courte période, tous les styles cohabitent: un gothique à peu près pur au Palais de Gadagne et au 11, rue Saint-Jean; un gothique mâtiné de motifs tirés de la Renaissance française au 37, rue Saint Jean; mais bien vite par endroit, un style directement inspiré de la Renaissance italienne. Un engouement pour celle-ci se développe alors."
Des exemples sont ensuite étudiés, expliqués, illustrés.
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