Vers quelle année la tour Nicolas de l'Angélique a t-elle été détruite ?
Question d'origine :
Sur la colline de Fourvière, au bout de l'éperon Nord-Est , Vers quelle année la tour Nicolas de l'Angélique édifiée vers 1600 sur les bases gallo romaines de la crochte ronde par Nicolas de Lange, a telle été détruite ?
Sur des photos de la tour métallique édifiée en 1894, elle figure encore, crénelée
Remerciements anticipés
Réponse du Guichet

La tour crénelée accolée à la maison de l'Angélique (nom donné en souvenir de Nicolas de Lange qui fut un jour son propriétaire) a vraisemblablement été détruite au début des années 50.
La tour crénelée que vous mentionnez et qui figure sur la photographie que vous avez jointe à votre question faisait partie de la maison de l’Angélique, nom donné en référence à son propriétaire : Nicolas de Langes.
Une notice tirée de la bibliothèque numérique Numélyo nous donne des informations sur cette personne :
Nicolas de Langes [1525-1606] fut l'un des jurisconsultes les plus influents du 16e siècle lyonnais. Il étudia en Italie à Bologne puis à Padoue après avoir commencé ses études au collège de la Trinité à Lyon. Avocat du roi au présidial de Lyon, il devint lieutenant général à la sénéchaussée, puis conseiller et enfin premier président du parlement de Dombes. Il est renommé pour avoir été le seul magistrat de la ville de Lyon à s'être opposé au massacre de la Saint-Barthélémy. Il dut s'exiler pendant la Ligue. Il habitait "l'Angélique" une maison de Fourvière où se réunissaient les érudits lyonnais passionnés d'antiquités. Proche de Pomponne de Bellièvre, il aurait hérité de la bibliothèque de Claude de Bellièvre, lui-même "antiquaire" lyonnais
Source : Langes, Nicolas de (1525-1606). Numélyo, BmL
Michel Lenoble, dans un article de la revue de l’Archéologie de l’Est situe exactement cette maison 12 montée Nicolas de Langes et nous donne de plus amples détails sur l’histoire des lieux :
À Lyon, parmi les vestiges antiques aujourd’hui encore en élévation, l’édifice de l’Angélique est sans doute le plus méconnu. En effet, situés à la pointe de l’éperon de Fourvière, au n°12 de la rue Nicolas de Lange, dans une propriété privée close de hauts murs, les vestiges ne s’offrent aux regards des passants qu’en pénétrant dans la cour (fig.1, 2 et 3).
Pourtant, dès le XVIe siècle, les auteurs anciens ont souvent cité l’Angélique, sans doute parce que c’était la propriété de Nicolas de Langes (1525-1606), collectionneur et érudit, qui y avait amassé de nombreuses sculptures et inscriptions et où se seraient réunis les académiciens de Lyon (FORTIS,1821, p.352-356; ARTAUD,1846, p.19)
[…]
Sur le plan scénographique de Lyon (aux alentours de 1550), la propriété de l’Angélique n’est pas mentionnée, mais elle est figurée, surmontée d’une croix, au nord d’une petite maison enclose légendée le Capot(fig.5). De 1552 à 1558, Nicolas de Langes, neveu de Claude Bellièvre, Conseiller du Roi, lieutenant particulier en la Sénéchaussée de Lyon, constitua, grâce à une série d’acquisitions, le domaine qui était appelé «Crocte Ronde» et qui prit plus tard, par un jeu de mots, le nom de son propriétaire: l’Angélique (fig.6).
[…]
Le plan cadastral de Lyon, levé en 1831, ainsi que le plan parcellaire au 1/500 de 1880, révèlent le bâtiment construit à l’emplacement de l’édifice antique8. C’est une maison avec une petite cour servant d’entrée sur la rue et présentant au nord, une abside (fig.12). Les cartes postales du début du XXe siècle montrent la partie nord de la maison en forme d’abside et surmontée de deux petites tours carrées accolées (fig.11 et 26).
[…]
Les photographies aériennes consultées sur le site de l’IGN, datées d’août 1947, montrent qu’à cette date la maison existe encore, et celles de juin 1954 révèlent qu’elle a été démolie; à son emplacement, on distingue des massifs de végétaux.
Source : Michel Lenoble, « Les vestiges antiques de l’Angélique à Lyon 5e », Revue archéologique de l’Est, Tome 67, 2019, 227-248.
Michel Lenoble situe donc la destruction de la maison entre 1947 et 1954.
Vous pourrez consulter le site de l’IGN«Remonter le temps», pour notre part, les vues aériennes des années 50 nous semblent un peu difficiles à déchiffrer.
Nous n’avons pas trouvé d’autres sources qui pourraient confirmer cette fourchette temporelle.
Les plans parcellaires disponibles sur le site des archives municipales ne nous ont pas parus plus éclairants.
La bibliothèque de la Part-Dieu étant fermée actuellement nous n’avons pas accès à l’ensemble de la documentation qui pourrait éventuellement nous permettre d’apporter d’autres éléments. Nous vous proposons donc de compléter notre réponse dès que les collections seront de nouveau accessibles.
Pour aller plus loin :
- Piliers de portail de la montée Nicolas de Lange. Guichet du Savoir
- Cartes postales tour métallique, Archives municipales de Lyon
- La tour métallique de Fourvière. L'influx, 2020
- Lyon 5e arrondissement : aux origines de la ville. Annick Lioud, Yves Neyrolles, Gérard Nioulou, André Pelletier, Simone Wyss ; sous la direction d'André Pelletier. Éditions lyonnaises d'art et d'histoire, 2015