Que sait on de l'église Notre-Dame de Bon-Rencontre ?
Question d'origine :
que sait on de l'eglise notre dame de bon rencontre aux cordeliers ? y a t il des gravures de cette eglise ou chapelle
merci a vous
Réponse du Guichet

La chapelle Notre-Dame de Bon-Rencontre des Cordeliers à Lyon, érigée en Confrérie du Saint Esprit, dépendait du Couvent de saint Bonaventure construit au XIIIe siècle. Elle était située à l’angle de la rue Bon-Rencontre (actuelle rue Grôlée) et de la rue du Port-Charlet (actuelle rue Ferrandière). Elle a été transformée en grenier le 16 fructidor an IV et abattue sous le premier Empire.
Bonjour,
La chapelle Notre-Dame de Bon-Rencontre est mentionnée dans l'ouvrage Nombre des églises qui sont dans l'enclos et dépendances de la ville de Lyon [Livre] : avec une exacte recherche du temps et par qui elles ont étét fondées, 1627 d'Isaac Lefebvre, publié en 1880, p.42 chap. XXXII :
Au contenu de ce vénérable Convent & au bout de la ruë qu'on appelle Grolée, près le port Charlet, eſt la Chapele Noftre-Dame de Bon-Rencontre, érigée en Confrérie du ſainct Eſprit, & dépend dudict Convent de ſainct Bonaventure.
D'après nos sources, le couvent de saint Bonaventure est le couvent des Cordeliers à Lyon. L'abbé Adolphe Vachet rapporte l'histoire de ce couvent franciscain qui "entra sans hésiter, en 1505, dans l’Observance, dont il embrassa les règlements plus sévères" dans Les anciens couvents de Lyon :
Humbert de Grolée, sénéchal de Lyon en 1220, obtint deux religieux de Villefranche, leur donna l’hôtel qui portait son nom avec ses magnifiques dépendances, fit bâtir une partie de leur couvent, qui fut continué par son petit-fils, Jacques de Grolée, et par les libéralités des citoyens. Cet hôtel avait une étendue considérable ; du port du Rhône au nord jusqu’au port Charlet, on comptait cent quatre-vingts pas de longueur et cent quarante-cinq pas de largeur. Une petite église fut élevée près du port Charlet, une salle de chapitre, un réfectoire et un beau cloître ; les cellules étaient au-dessus de la salle du chapitre et du réfectoire. Ce qui restait de ce vaste emplacement fut approprié ce en un beau verger et spacieux jardins, le tout enfermé et fermé de longues et larges murailles. » Tel fut le premier couvent. C’est un commencement royal ; le seigneur de Grolée lui donne une portion de son immense fortune ; plus tard, Étienne Dorient lui cède la seigneurie de Francheville et d’Irigny, que les religieux posséderont jusqu’en 1501 ; les incertitudes de l’avenir sont conjurées.
C’est dans ce premier couvent qu’habita et mourut le cardinal saint Bonaventure. Bonaventure ! un des plus grands noms de l’histoire de l’Église, un des plus grands docteurs, le plus grand peut-être si saint Thomas d’Aquin n’avait pas été une colonne de la chrétienté, comme l’appela Grégoire X.
Vous pouvez également lire le chapitre Les cordeliers dans la version numérique du livre sur Wikisource.
Dans la partie Anciennes églises ou chapelles, ce même ouvrage mentionne la chapelle Notre-Dame de Bon-Rencontre :
La chapelle Notre-Dame-de-Bon-Rencontre était dans le voisinage des Grands Cordeliers. On y faisait le catéchisme aux enfants qui se préparaient à la première communion.
L'ouvrage Histoire des églises et chapelles de Lyon de Jean-Baptiste Martin (avec la collaboration de J. Armand-Caillat, L. Bégule, J. Beyssac, J. Birot ... [et al.]) la relie aux confalons, dans le chapitre chapitre XII, Saint Bonaventure - Les confalons également consultable sur Wikisource :
En 1631, les pénitents du Confalon, qui jusque-là avaient reçu l’hospitalité des pères Cordeliers, résolurent de construire une chapelle mieux en rapport avec l’importance que leur compagnie avait acquise. Par acte passé en 1631, avec les Cordeliers, ils se firent céder sur la rue Bon Rencontre, qui limitait au couchant l’enceinte du couvent, une parcelle de jardin entre l’abside de la grande église et la chapelle Notre-Dame de Bon-Rencontre, celle-ci située à l’angle formé par la rue de ce nom* et la rue du Port-Charlet, aujourd’hui rue Ferrandière. C’était l’emplacement de l’église primitive des Cordeliers, où saint Bonaventure avait été inhumé et d’où ses restes furent transportés, en 1434, dans la nouvelle église consacrée par l’archevêque Pierre de Savoye en 1329.
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Le 16 fructidor an IV, les propriétés des Cordeliers sont vendues, puis démolies et, sur leur emplacement, de nouvelles rues sont ouvertes. La chapelle du Confalon et celle voisine Notre-Dame de Bon-Rencontre, sont transformées en greniers. Sous le premier Empire, ce qui en reste est abattu pour faire place à la construction d’une halle aux blés, affectée, en 1835, au Mont-de-piété démoli de nos jours, lors de la transformation du quartier Grôlée.
*actuelle rue Grôlée selon Wikipédia
Dans Confrérie des Pénitents du Confalon, Numelyo note :
La Confrérie des Pénitents de Notre Dame du Confalon fut fondée à Lyon par Saint Bonaventure (Jean Fidenza) à l'instar de la confrérie qu'il avait instituée en 1274 à Rome, quelques années plus tôt. Elle obtint une chapelle particulière dans le couvent des Cordeliers à Lyon.
Nous n'avons trouvé aucune gravure ou estampe représentant cette chapelle malgré nos recherches sur Gallica, les archives municipales de Lyon et les archives départementales du Rhône.
Par ailleurs, ne nous ayant pas indiqué la localisation précise de la chapelle que vous recherchez et au vu du grand nombre de places ou rues des Cordeliers existant en France, nous avions élargi nos investigations et trouvé plusieurs chapelles Notre-Dame de Bon-Rencontre. Parmi elles, celle de Benaud dans le Puy de Dôme dont voici l'histoire.
Selon la page Chapelle Notre-Dame de Bon-Rencontre de Site et monument historique de la région Auvergne Rhône-Alpes et le site de l'abbaye de La Chaise-Dieu, la chapelle Notre-Dame de Bon-Rencontre doit son nom à une statuette de la Vierge à l’Enfant-Jésus placée au creux d'une niche située dans le piédestal d'une grande croix elle-même érigée "à Benaud, à la sortie de la ville sur la route qui menait à Ambert".
Cette vierge tenant son enfant Jésus sur ses genoux, vénérée depuis 1599, connût bien des aventures.
Pendant la Révolution, un ancien marin, reconverti en boulanger, emporta la statue pour la cacher chez lui et la cacha dans son pétrin puis dans sa cave afin de l’épargner aux perquisitions des révolutionnaires.
En 1801, la statue reprend place sous la croix. L’église paroissiale* ayant été quant à elle détruite, les paroissiens entreprirent la construction d’une chapelle à la Vierge. C’est à ce moment que la croix de Benaud fut transportée au cimetière et la statue de Notre-Dame de Bon-Rencontre se retrouva dans la chapelle.
* autrefois appelée Notre Dame de Layre
Source : Chapelle Notre-Dame de Bon-Rencontre, Site et monument historique
Cependant, l'Abbé F. SERVANT rapporte dans le Bulletin religieux du canton en mai 1941, que la statut actuelle "représenterait Notre Dame du Bon-Secours, appelée à tort Notre Dame de Bon Rencontre" :
Il y a une dizaine d’années, un groupe d’archéologues, de passage à la Chaise-Dieu, furent (sic) unanimes à reconnaître que la statue représentant N.-D. du Bon-Secours, appelée à tort N.-D. de Bon Rencontre, par ses lignes modernes n’avait rien des vierges romanes de nos montagnes et conclurent qu’elle avait été substituée à une Vierge plus ancienne.
Source : Abbaye de La Chaise-Dieu
Site et monument historique précise qu'elle "est souvent vue comme une copie tardive de Notre-Dame des Chazes."
Bonne journée