Quelles sont les origines de la légende de la Tête d'or ?
Question d'origine :
Bonjour,
Je cherche les origines et les différentes mentions officielles qui ont été faite autour de la légende de la tête d'or. Depuis la légende originelle d'une tête qui aurait été cachée au Moyen-Age, jusqu'à celle du canut qui creuse et découvre la tête qui se met à pleurer. Est-ce qu'une historiographie a déjà était faite sur cette légende ? Avez vous une idée d'où je pourrais trouver des informations / sources à ce sujet ? Merci !
Réponse du Guichet

Nous n'avons trouvé aucune bibliographie sur la légende de la Tête d'Or. Selon nos sources, la plus ancienne mention écrite de cette légende est due à l'historien Paul Saint-Olive, qui dit, dans un ouvrage de 1860, tenir cette "très-ancienne tradition" de la bouche d'un certain M. Letellier.
Bonjour,
A notre connaissance il n'existe pas d'historiographie des légendes qui entourent la Tête d'or. Nous en avons toutefois trouvé des mentions dans de nombreux ouvrages, notamment :
Ces livres, de même que des sites tels que Wikipédia, Lyon Capitale, Patrimoine-Lyon ou encore Rues de Lyon et même notre webzine l'Influx se bornent à évoquer "une vieille légende" selon laquelle un trésor enfoui sur le site actuel du parc aurait contenu une tête de Christ en or, et dont l'origine se perd dans la mémoire orale...
On peut toutefois suivre la piste de certaines des plus anciennes mentions écrites de ladite légende. Ainsi, le Guide complet des étrangers à Lyon, publié en 1875 et disponible sur Google Livres, nous apprend dans une note :
Cette tradition a été rapportée dans une intéressante Notice sur le bois de la Tête - d'Or , qu'a composée M. Paul Saint-Olive , l'historien zélé de tous les souvenirs du vieux Lyon, dont il a patiemment dessiné toutes les maisons et ruines historiques, en sorte que Lyon tel qu'il était avant les réformes opérées par le XIXè siècle est conservé dans sa précieuse collection de dessins, qui a ainsi une grande importance pour l'histoire locale.
Une trentaine d'oeuvres de Paul Saint-Olive sont présentes à notre catalogue, et certaines, notamment sa https://catalogue.bm-lyon.fr/ark:/75584/pf0000061446.locale=fr Notice sur le territoire de la Tête d'Or (1860, également disponible sur Google Livres). On peut y lire :
Quelle est l'origine du nom de Tête d'Or, appliqué à ce quartier ? Je dois à l'obligeance de M. Letellier l'explication suivante : une très-ancienne tradition veut qu'un trésor ait été caché sur quelque point du terrain en question, et, parmi les pièces qui en faisaient parti, on citait une tête de Christ en or. Cette tradition s'est tellement perpétuée, qu'une somnambule fut consultée, il y a quelques années, pour indiquer l'emplacement où se trouve le trésor. Elle donna des instructions, à la suite desquelles une autorisation fut demandée et accordée, afin d'opérer des fouilles. On chercha, on dépensa une certaine somme, et l'on ne découvrit rien.
Nous n'avons pas trouvé de quel M. Letellier il est fait ici mention, il s'agit peut-être d'un érudit local ayant informé Saint-Olive à l'oral. En tout état de cause, nous n'avons pas trouvé de source plus ancienne sur le trésor. Le détail de la "somnambule" semble attesté, selon le Dictionnaire historique de Lyon, qui retrace l'histoire du domaine et montre que l'usage du nom du domaine est très antérieur à cette tradition écrite :
Ici, tout commence par une légende qui a donné son nom au lieu : à une date reculée - lors des grandes invasions pour les uns, lors de l'occupation de Lyon par les huguenots pour les autres -, un trésor aurait été enfoui dans ce coin de campagne, comprenant, parmi ses richesses, un Christ avec une tête en or. Les légendes ont la vie dure : en 1855, on consulta un médium en vue de retrouver le magot. En pure perte. Le nom est resté, qui apparaît très tôt dans les textes, évoquant, parmi les îles aux contours incertains, formées là par le bras du Rhône, celle portant le nom de "bois de la Tête d'Or", tout près de la "ferme de la Tête d'Or", en fait un grand domaine mêlant pâturages, buissons et marécages.
Fait amusant, dans Légendes et diableries du Rhône, Gilbert Laconche montre qu'une légende peut en cacher une autre, ou, en l'occurrence, l'enfanter :
Ce pittoresque récit possède un côté à la fois historique et légendaire : historique pour s'être déroulé au cours d'une période bien précise, puisque située en 1856 et 1857, dates correspondant respectivement à la création et à la première ouverture aux Lyonnais de notre splendide parc de la Tête d'Or, et légendaire par son dénouement imaginaire mais ô combien imprégné de sentimentalité.
Suit le récit de la découverte de la fameuse tête par un canut venu participer à un chantier de nivellement. L'heureux découvreur tente de cacher sa découverte à ses compagnons, mais ceux-ci découvrent bientôt le pot aux roses et on en vient aux mains... ce que voyant, la tête de Christ se met à verser tant de larmes qu'un petit lac se forme, l'engloutissant à jamais !
Toutefois, nous devons citer cette autre tradition que nous vous rapportons dans cette ancienne réponse :
Nous avons [...] trouvé dans Histoires, légendes et anecdotes à propos des Rues de Lyon de Louis Maynard, une autre version :
La dénomination de Tête d’Or rappellerait une auberge de la Guillotière, dite Logis de la Tête d’Or, dont le propriétaire aurait été expulsé et se serait réinstallé dans un des « brotteaux » près du Rhône. A la séance consulaire du 26 avril 1590, on prit la décision suivante : « Pour ôter toutes occasions de défiance que l’on a de la probité de l’hoste du logis de la Tête-d’Or, à la Guillotière, lequel, contre les défenses qui lui ont été faictes, reçoit indifferemment toutes personnes suspectes en son logis, …on ordonne qu’il sera mis hors du faubourg, avec toute sa famille ».
Bonne journée.