Combien de praticiens en para-sciences y a-t-il en France ?
Question d'origine :
Cher guichet,
Peut-on avoir une idée en France du nombre de praticiens des parasciences ( astrologie, voyance, numérologie, cartomancie... ) 40 000?
Est-ce un phénomène nouveau ?
Merci
Réponse du Guichet
La Miviludes fournit des données et dénombre 1 800 structures d’enseignement ou de formation, 4 000 « psychothérapeutes » autoproclamés, 200 "bio-décodeurs", plus de 800 kinésiologues et environ 3 000 médecins liés à la mouvance sectaire. Le phénomène n'a rien de nouveau mais connaît, depuis la pandémie, une forte expansion.
Bonjour,
La Miviludes informe sur les dérives sectaires et mène de fréquentes études sur celles-ci. Concernant les pratiques dans le domaine de la santé, il note :
• il existe plus de 400 pratiques non conventionnelles à visée thérapeutique,
• on dénombre 1 800 structures d’enseignement ou de formation « à risques » dans le domaine de la santé,
• 4 000 « psychothérapeutes » autoproclamés n’ont suivi aucune formation et ne sont inscrits sur aucun registre.
• on évalue à près de 200 le nombre de "bio-décodeurs", à plus de 800 le nombre de kinésiologues, à environ 3 000 le nombre de médecins qui seraient en lien avec la mouvance sectaire.
Mais, selon le professeur à l'université de Lorraine et spécialiste de l'ésotérisme et du paranormal, Thomas Rabeyron, le nombre pourrait être bien supérieur et il l'évalue à près de 100 000 praticiens (chiffre mentionné dans l'article publié dans Le Point mais que nous n'avons pas pu vérifier).
Sans être un phénomène nouveau, le recours aux para-sciences semble être en pleine expansion depuis la pandémie. Une enquête, menée en 2020 par l’Ifop et par la fondation Jean-Jaurès (dont les conclusions sont présentées dans l'article La vérité est ailleurs : voyance, sorcellerie) sert de référence à toutes les études.
Lors de cette enquête, les institutions ont mesuré le niveau de croyance des français dans les para-sciences et leurs attentes en matière de prédictions. Elle fait notamment état d’un engouement chez les français et notamment les plus jeunes :
1. Contrairement à certaines idées reçues qui tendent à les réduire à des croyances obscures et marginales, les parasciences suscitent un phénomène d’engouement majoritaire : 58%, déclarent croire à au moins une des disciplines de parascience, à savoir l’astrologie (41%), les lignes de la main (29%), la sorcellerie (28%), la voyance (26%), la numérologie (26%) et la cartomancie (23%).
2. Et, ce phénomène n’est pas seulement répandu, il est également en hausse continue depuis au moins une vingtaine d’années :
• La croyance dans l’astrologie a augmenté de 8 points par rapport à 2000, atteignant aujourd’hui les 41%
• La croyance dans les prédictions des voyant(e)s a également cru de manière continue en vingt ans (plus 8 points) pour s’élever aujourd’hui à 26%.
3. Cette croyance dans les parasciences se traduit concrètement en actes : plus d’un quart des Français ont déjà consulté un spécialiste (26%) au moins une fois au cours de leur vie, dont 18% pour de l’astrologie, 14% pour de la voyance, 10% pour de la cartomancie, et 6% pour de la numérologie.
4. Et là aussi, le phénomène semble progresser au fil des années, si on en juge par la hausse du taux de consultation de voyant(e)s : plus 5 points entre 1986 et 2020.
L’article sur « La cartomancie: une tendance sociale en plein essor » révèle :
Aujourd’hui associées à la sorcellerie, les nouvelles générations semblent séduites par les parasciences, délaissées par les générations précédentes, et finissent alors par se les approprier. Lors des premiers mois de confinement, les applications et sites internet liés aux pratiques occultes comme la cartomancie ou encore l’astrologie ont enregistré une augmentation du nombre de visites par jour, allant parfois jusqu’à des explosions record de 200 % pour certains sites internet proposant des objets rituels.
La presse relaie ces informations. Ainsi, dans l’édition du 26 décembre 2021, L’Obs consacre un article à ce sujet. Au nom du « chi » et de la sainte magie ou le nouvel âge des pierres mentionne certaines de ces pratiques dont l’usage des pierres :
Vous le sentez, le petit coup de mou de fin d'année ? Compatissante, la pharmacienne vous conseillera une cure de Juvamine, de granules homéopathiques (voire un test antigénique, pour les plus angoissés). Mais une alternative (moins déprimante que le comprimé effervescent, et moins invasive que le coton-tige au fond du nez) a le vent en poupe : les pierres et leurs vertus apparemment bienfaisantes pour le corps et l'esprit, grâce à la diffusion de vibrations énergétiques. Bref, la promesse du nirvana concentrée dans un caillou. Au programme : quartz rose contre les déboires sentimentaux, turquoise pour la confiance en soi, cristal de roche pour atteindre la paix intérieure, jaspe rouge pour retrouver forme et vitalité... La lithothérapie, du grec lithos (« pierre ») et therapeia (« cure »), fait partie de ces méthodes holistiques ancestrales qui connaissent aujourd'hui un impressionnant retour en grâce. Popularisée il y a quelques années par les people de Los Angeles (Kim Kardashian, Gwyneth Paltrow, Naomi Campbell...) qui ne jurent que par le « crystal healing », cette vague de minéraux colorés remporte un franc succès sous nos latitudes. Infusés dans les cosmétiques, plantés au fond d'une gourde, accrochés sur le pendentif d'un bijou ou cachés au fond d'un sac, ils sont partout. Et les jeunes générations, adeptes de nouvelles spiritualités, en sont accros. 69 % des Français de 18 à 24 ans (1) déclarent ainsi croire en au moins une des parasciences (astrologie, cartomancie, numérologie, sorcellerie...). L'ampleur du phénomène se mesure d'ailleurs sur Instagram et TikTok, où le hashtag #lithothérapie se compte par millions d'occurrences. De la kryptonite aux Infinity Stones Pour les millennials, l'initiation aux pierres remonte aux années 1990, avec la mode des bijoux grigris, ces cristaux en pointe suspendus autour du cou, et celle des « bagues d'humeur », dont le gemme en verre réagit aux changements de température du corps. Puis, ce mélange de pierres et de magie s'est étendu à la pop culture : de la redoutée kryptonite verte de Superman (époque « Loïs et Clark ») aux Infinity Stones, artéfacts cosmiques qui permettent aux Avengers de créer ou de détruire l'Univers, en passant par le collier de Tsunade dans « Naruto », la pierre philosophale dans « Harry Potter » ou la cage magique aux cinq cristaux utilisée par les soeurs Halliwell de « Charmed » dans leur combat contre les « forces du mal »... En 2018, la série télévisée à succès a fait l'objet d'une version post-#Metoo dans laquelle « le pouvoir des pierres » sert désormais à... capturer des prédateurs sexuels. Florent Tanet pour l'Obs Car il faut bien le reconnaître : la magie est avant tout une affaire de femmes. La sorcière est ainsi devenue l'égérie des mouvements écoféministes, qui lui consacrent de nombreux ouvrages. Dans le best-seller « Sorcières : la puissance invaincue des femmes » (La Découverte), Mona Chollet explique ainsi que le regain d'intérêt pour les médecines alternatives concerne en premier lieu les femmes, qui n'ont pas toujours trouvé de réponses à leurs problèmes dans les cabinets de médecine classique. L'idée ne date pas d'hier : dans les sociétés les plus anciennes, ces dernières prônaient déjà les effets de certaines pierres face au manque de connaissances dans le domaine médical. Et malgré les avancées scientifiques, certaines mères préfèrent encore le collier d'ambre au paracétamol pour soulager les poussées dentaires des nourrissons. Nul ne sait si la méthode fonctionne vraiment, mais elle a au moins le mérite d'apaiser les nerfs. Un besoin de magie Le phénomène s'est bien sûr accru avec la crise du Covid. Bousculés dans nos repères, méfiants à l'égard de la science et rongés par un sentiment d'impuissance, nous n'en sommes que plus enclins à chercher une réponse ailleurs. Dans un tel contexte, le besoin de rituel rassurant, dont on s'était éloigné en même temps que des religions traditionnelles, opère un retour en force. Sarina Lavagne et Charlotte Daubet, autrices de « Sorcière moderne » (Webedia Books), l'ont bien compris. Leur « grimoire d'initiation » passe en revue les différentes méthodes pour « réveiller son pouvoir intérieur » et redonner un sens à son existence. Car elles l'assurent : « Dans une société en perte de repère spirituel, on a besoin de mettre un peu de magie dans sa vie. » Et ça tombe bien, les bonnes ondes sont partout : sur la boutique en ligne de Let's Play on the Moon, où l'on peut pour quelques euros seulement dénicher une améthyste, gage de sérénité, ou une malachite, qui libère les émotions ; chez Taillée Paris, où les pierres sont cousues directement dans des sacs tressés en raphia ; chez Livy, où la collection capsule de l'an passé nichait un oeil-de-tigre ou une agathe noire sur de la lingerie, au plus près du plexus solaire, connu pour être l'épicentre de l'énergie physique. Votre « chi » vous remerciera. Des bijoux aux cosmétiques Les bijoux se dotent désormais de vibrations positives. De nombreuses marques, et parmi les plus trendy du moment, en ont fait leur spécialité, comme Jacquie Aiche ou Sirconstance. Kari Gueham, fondatrice de Mineralosophie, conseille d'ailleurs de choisir un collier en suivant son intuition. C'est sur ces principes qu'elle conçoit des talismans infusés d'art et de magie.(…)
Et pourtant, « scientifiquement, les pierres et les cristaux n'ont aucun pouvoir de guérison », s'insurge Christian Chopin, chercheur au laboratoire de gemmologie du CNRS. « L'exploitation commerciale des pierres a des conséquences sur les gisements naturels, il faut donc se méfier de leur provenance », précise-t-il avant d'ajouter, dans un soupir : « Sans compter les escroqueries pseudos-thérapeuthiques... » (…) « Le succès de cette nouvelle pratique, fondée sur les "vibrations", traduit notre besoin de reprendre le contrôle sur la dématérialisation, de renouer avec le toucher, un sens que le numérique n'est pas capable de fournir », souligne Vincent Grégoire, directeur de la prospective de l'agence de conseil NellyRodi. Et après tout, pourquoi pas. 71 % des Français disent chercher encore leur voie pour trouver la félicité. …
Claire Lefebvre, le mardi 16 août 2022, s’intéresse, elle, dans Le Point, à un autre aspect :« Comprendre le monde et se rassurer » : la fascination des jeunes pour l'ésotérisme. Elle relate :
Paris, 18e arrondissement. Une file d'attente constituée d'une foule éclectique s'étire dans la moiteur d'une rue proche du périphérique. Une soirée d'« ésotérisme bienveillant » est organisée par le café Contresort, lui-même qualifié d'« ésotérique ». Au programme : des séances flash d'astrologie, des tirages de cartes, de l'analyse de rêve, de l'interprétation des lignes de la main, des lectures de thème astral, de la bibliomancie... Des prestations facturées 20 euros et réalisées en 15 minutes chrono par de petites célébrités des réseaux sociaux, telles que Astrolettres (17 100 abonnés sur Instagram).
« Pour une première expérience, c'est top », se réjouit Anaïs, brune volubile aux poignets tatoués de motifs astraux. La jeune femme de 25 ans, qui évolue dans le milieu de la mode, passe en revue les profils des praticiennes sur Instagram, histoire de choisir la spécialité la plus adaptée à sa problématique « d'ordre sentimental ».
(..)
Madame Irma dépassée
Qu'il est loin le temps de Madame Irma, planquée dans sa roulotte ! Aujourd'hui, les sciences occultes se pratiquent au grand jour et elles suscitent un engouement sans précédent. Pour preuve, les librairies regorgent de grimoires, essais sur l'astrologie et vade-mecum du type « Se soigner par les pierres et les plantes ».
Dans la mode, portée par des créateurs comme Dior ou Givenchy, l'esthétique mystique règne aussi en majesté, à grand renfort de signes du zodiaque, lunes, constellations, yeux de protection, etc. pendant que les concept stores dédiés au bien-être et à la spiritualité se multiplient en ligne. Sur leurs étals : un bric-à-brac mêlant bougies, infusions, bouquets de sauge, encens, huiles essentielles, et parfois même des philtres magiques conçus sur mesure. Tout l'attirail nécessaire pour pratiquer lors de l'une des nombreuses cérémonies qui emplissent désormais les forêts les soirs de pleine lune.
Mais c'est sur les réseaux sociaux que ce phénomène est le plus visible.Facebookabonde en groupes dédiés à la spiritualité, à l'ésotérisme et au paranormal, certains dépassant les 12 000 membres. Sur Instagram, le mot clé #ésotérisme revient près d'un million de fois, pendant que les hashtags #astro et #witch culminent à 6 millions et 15 millions de publications. Et sur TikTok, l'application favorite des moins de 25 ans, les médiums, astrologues, cartomanciens, sorcières et autres chamanes sont surreprésentés : certaines vidéos enregistrent jusqu'à 600 millions de vues !
(…)
N'en déplaise aux esprits cartésiens, un vent de spiritualité païenne semble bel et bien souffler sur notre pays. Selon un sondage réalisé par l'Ifop et la Fondation Jean-Jaurès en novembre 2020, 58 % d'entre eux croient à au moins une des six disciplines suivantes : lecture des lignes de la main, sorcellerie, voyance, numérologie, cartomancie et astrologie.
Chez les moins de 35 ans, ce chiffre monte même à 66 % ! Et cela, malgré l'absence totale de fondement scientifique de ces pratiques. « Ce phénomène n'est pas seulement répandu, il est également en hausse continue depuis une vingtaine d'années », indique l'autrice de l'étude, Louise Jussian, dans son compte rendu.
Et cela se traduit concrètement en actes puisqu'un quart des Français avait consulté un praticien de l'occulte au moins une fois dans sa vie en 2020. À commencer par l'astrologie, perçue comme plus rationnelle. Les plus illuminés ont l'embarras du choix : lecture dans le marc de café, pouvoir des arbres, géomancie, voyage dans les vies antérieures, célébrations de la Lune, cercles chamaniques, réunions druidiques...
Astromania
Comment, dans un monde où les sciences sont célébrées à un niveau de culte quasi religieux, expliquer une telle fascination ? Pour Louise Jussian, cette passion pour les sciences occultes a beaucoup à voir avec le succès de sagas comme Harry Potter, Twilight ou des séries comme Charmed, qui ont transformé les sorciers en personnages sympathiques et glamour.
Plus récemment, il y a eu le livre de Mona Chollet Sorcières, la puissance invaincue des femmes (La Découverte), qui présente ces magiciennes comme des figures féministes fortes, indépendantes et revendiquant un certain pouvoir sur les hommes (…)
Mais oubliez les sortilèges et les poupées vaudoues. À la magie noire les sorcières modernes préfèrent les gestes visant à se faire du bien : booster sa confiance en soi, augmenter sa bienveillance à l'égard des autres, parfaire son immunité, améliorer la qualité de son sommeil, etc. « Un rituel que j'aime bien, par exemple, consiste à allumer une bougie avant l'aube, à visualiser un objectif, prononcer une petite phrase à la divinité de son choix, puis souffler », explique-t-elle.
Le but ? Favoriser la réalisation de ses projets. La néosorcière, connue sur TikTok sous le pseudo @a.witchs.grimory, pratique aussi la méditation, la sophrologie, le tirage de cartes, et se forme à la lithothérapie, une parascience qui vante le « soin » par les pierres.
Chacun vient piocher ce qu'il veut - divinités, créatures mythologiques, rites vaudous, vies antérieures, méditation, écospiritualité - pour se construire son propre système de croyances, à la carte.
Si vous avez du mal à vous y retrouver dans ce grand fourre-tout que représente l'ésotérisme, c'est normal. « Contrairement aux grandes religions, il n'existe pas de dogme. Chacun vient piocher ce qu'il veut - divinités, créatures mythologiques, rites vaudous, vies antérieures, méditation, écospiritualité - pour se construire son propre système de croyances, à la carte, en fonction de ses besoins et de ses affinités. En gros, on y croit quand ça nous arrange. C'est très pratique ! Et puis, c'est accessible. Tout est en ligne, à portée de clic. C'est ludique, rapide, pas cher puisqu'on peut trouver des consultations à partir de 5 euros... parfaitement marketé pour répondre aux besoins de la génération Netflix et Deliveroo », analyse le sociologue et historien des religions Damien Karbovnik, enseignant-chercheur à l'université deStrasbourg(Bas-Rhin).
Pour lui, ce syncrétisme spirituel trouverait ses racines dans la culture new age américaine, qui a connecté, dès les années 1970, religions, thérapies alternatives, magie et souci de l'environnement. « Ces idées ont tellement irradié qu'on trouve aujourd'hui dans la plupart des magasins bio des annonces pour des séances de chamanisme ou d'astrologie, sans que ça n'étonne personne », dit-il.
Cartomancienne à la chaîne
Et il faut bien reconnaître quelques vertus à ces pratiques. Cartomancienne depuis six ans, Marjorie revendique ainsi une pratique « bienveillante », à mi-chemin entre la séance de coaching, l'accompagnement spirituel et les confidences entre amis. « Les cartes servent de point de départ. Ensuite, c'est une discussion, un échange, la réponse à la question se construit ainsi, pas à pas, grâce au dialogue », affirme la jeune femme qui reçoit en jean-baskets, histoire de casser les clichés.
(…) Psychologue clinicien, professeur à l'université de Lorraine et spécialiste de l'ésotérisme et du paranormal, Thomas Rabeyron confirme cet aspect quasi thérapeutique des parasciences : « Pendant une heure, vous êtes face à quelqu'un de généralement bienveillant et doué d'empathie, qui vous écoute, s'intéresse, essaie de comprendre ce qui ne va pas, et réfléchit à ce qui pourrait vous faire aller mieux. Magie ou pas, cela en fait une expérience très agréable, et puis ça permet souvent de dire des choses qu'on ne dit à personne : ça soulage, ça donne du sens, ça ouvre vers de nouvelles perspectives... », explique le psychologue, qui y voit une sorte de psychothérapie « en plus fun, moins long et moins stigmatisant ».
Arnaques et manipulationLe secteur n'est pourtant pas débarrassé de tout charlatanisme. Selon lui, le monde de l'occulte compterait, en France, près de 100 000 praticiens. Et si les guérisseurs, magnétiseurs, rebouteux et autres coupeurs de feu continuent d'oeuvrer pour quelques euros dans nos campagnes, les escroqueries ont explosé avec Internet. La plupart se trouvent sur les plateformes téléphoniques de voyance, « qui sont de l'arnaque pure ».
Prudence aussi avec les consultations trop farfelues, trop chères, ou trop récurrentes, pouvant mener à une dépendance affective : « Une fois par an, c'est suffisant. Si vous sentez qu'on veut vous faire revenir, fuyez », conseille Marjorie, la cartomancienne. De son côté, la Miviludes, organisme public de prévention contre les sectes, met en garde contre le culte du secret « utilisé par certains courants pour entretenir une forme d'emprise et de manipulation, ce qui peut conduire à l'enfermement ».
Pendant le confinement, les gens me contactaient parfois au milieu de la nuit (Nitya Varnes, astrologue)
Pas sûr que ces mises en garde freineront cette fascination pour l'ésotérisme. Car la crise sanitaire a accru la tendance : selon l'Ifop, 20 % des personnes ayant déjà consulté un spécialiste en ont vu un cette année à propos du Covid-19.
(…)
Signe des temps : les questions portent beaucoup moins sur la réussite que l'épanouissement personnel. « Beaucoup de gens s'interrogent sur l'opportunité de demander un 4/5e, de se reconvertir, de monter leur boîte », évoque l'astrologue. Mais le plus étonnant, selon elle, ce sont les interrogations des plus jeunes sur des sujets globaux : la crise économique, les pandémies, le climat, l'avenir du monde... Comme s'ils ne se satisfaisaient plus des réponses apportées par la science, la technique et le politique….
Pour compléter ces premières approches, nous vous laissons consulter les articles suivants :
- « Sectes. Une hausse sans précédent des dérives sectaires en 2021, publié sur vie-publique.fr
- « Astrologie et spirtualité. Les nouvelles boussoles de fortune des jeunes français », publié sur radiofrance.fr
- KUREK Adrien, « Patient·e·s régulier·e·s de médecines complémentaires et alternatives (MCA). Cartographie des alternatives de santé et analyse de carrières thérapeutiques », publié dans Terrains & travaux, 2022/1 (N° 40), p. 197-223.
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