Je chercher à comprendre ce que signifie le style vintage

Bonjour,

D'où vient le terme "vintage" et que désigne-t-il ?

" D'origine anglaise, ce mot a d'abord servi à qualifier un millésime ancien de référence pour des spiritueux ou des vins, comme le porto. Par extension, il s'est appliqué à des vêtements et accessoires de mode anciens, des voitures de collection, des photographies et du mobilier design, de l'après-guerre jusqu'aux années 1980. Le Dictionnaire international de la mode, ouvrage de référence qui vient d'être réédité, affine cette définition : « Le terme vintage a fini par désigner tout un jeu d'apparences utilisant des vêtements anciens, du mélange de fripes et de vêtements neufs portés au quotidien jusqu'aux pièces exceptionnelles. » Bref, le vintage bien compris ne doit jamais être porté des pieds à la tête comme un costume d'époque. Il impose un subtil mélange de styles, pour n'en créer finalement qu'un seul : le sien".

source : Tout ce qu'il faut savoir sur le vintage / Léonforté Pierre - L'Express, no. 2799 - lundi 21 février 2005 à consulter sur ce site Que signifie le mot "vintage".

Voici ce qu'indique Philothée Gaymard dans l'ouvrage intitulé Le monde expliqué aux vieux : le vintage :

Ce terme anglais, dérivé du français «vendange», apparaît d’abord dans le domaine de l’œnologie pour désigner un millésime, un vin remarquable par sa qualité et représentatif de son année. Le dictionnaire Collins anglais en donne cette définition : «le vin obtenu après vendange, notamment dans une année particulièrement bonne, auquel on se réfère en évoquant l’année de récolte, la région ou le vignoble. […] Par extension, « vintage » est devenu en anglais un adjectif qui, toujours selon le Collins, évoque ce qui est « représentatif du meilleur et du plus typique d’une époque », quittant le seul champ de l’œnologie pour s’appliquer, plus généralement aux productions humaines. L’historien français de la mode Farid Chenoune rappelle ainsi que le mot d’abord glissé, aux Etats-unis, vers l’univers de la voiture de collection, « elle aussi millésimée, une voiture de «grand cru» en quelque sorte », avant de s’emparer de la mode, puis de la musique, du cinéma, du design, etc.

Quand il touche la mode au début des années 1990, le vintage conserve la dimension exceptionnelle, remarquable et représentative qui s’appliquait déjà au vin. Le mouvement est d’ailleurs initié par des top models, comme Kate Moss et Naomi Campbell, qui portent des vêtements anciens (et de luxe) lors de leurs apparitions publiques. Mais comme l’explique le journaliste spécialisé dans l’art de vivre Pierre Léonforté, « c’est en 2001 que le phénomène a véritablement explosé, avec l’apparition de Julia Roberts à la cérémonie des Oscars, portant une robe Valentino millésimée 1992. L’événement a jeté un premier pavé dans la mare du luxe et donné le coup d’envoi d’une véritable folie ».

Le terme désigne donc alors un vêtement d’origine, remarquable par sa qualité et sa façon, qui la plupart du temps est distingué parce qu’on y reconnaît la griffe de son créateur – mais une pièce anonyme suffisamment emblématique de son époque peut aussi être honorée. Comme aime à le dire Didier Ludot, l’un des « papes » du vintage, qui possède une boutique dans les jardins du Palais-Royal à Paris, «le propre du vintage est d’être représentatif d’un moment de mode, représentatif du style du couturier, il doit être dans son état originel, c’est-à-dire n’avoir subi aucune transformation, et avoir marqué son temps.

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Le Dictionnaire international de la mode en donne une bonne définition : «Le terme vintage a fini par désigner tout un jeu d’apparences utilisant des vêtements anciens, du mélange de fripes et de vêtements neufs portés au quotidien jusqu’aux pièces exceptionnelles.» Mais elle n’est pas encore assez large, d’abord parce que le vintage ne concerne pas que les vêtements.

La massification du vintage

En réalité, le vintage, qui a commencé sa carrière sous des noms variés et qui a toujours été le fait d’élites ou d’avant-garde, s’est considérablement popularisé au début du XXIe siècle. Jusqu’à devenir mainstream, c’est-à-dire jusqu’à concerner le grand public. Aujourd’hui, « vintage » signifie plusieurs choses à la fois : l’intérêt pour des pièces remarquables et uniques, l’envie de s’entourer de vêtements, de meubles, de musiques du passé dans sa vie quotidienne, ou l’attrait pour le «faux-vieux» qui sévit dans les rééditions d’objets-cultes. Ces trois différentes acceptions (les pièces de collection, la fripe/récup et le rétro) se combinent, s’additionnent, se complètent dans des proportions plus ou moins égales. Mis à part quelques puristes, personne ne vit qu’avec des objets de collection, personne ne s’habille que dans des friperies… et personne n’achète que des objets neufs qui «font vieux». A l’inverse, de moins en moins de gens ne possèdent que du neuf : des vide-greniers à ebay, en passant par la simple transmission familiale, les objets et vêtements ont des vies de plus en plus longues et multiples, changeant facilement de propriétaires quand ils ont lassé leurs heureux détenteurs.

Quelques documents pour aller plus loin :

- "Dans le vintage, il y a une notion de patrimoine culturel" / Aude Lasjaunias - Le Monde -  5 juillet 2012

- Vintage Luxury Fashion Exploring the Rise of the Secondhand Clothing Trade 2018

- Le guide de la mode vintage / Judith Prigent

- Esprit vintage

- BAGAULT Céline, « Vintage : c'était mieux avant », Les Grands Dossiers des Sciences Humaines, 2012/3 (N° 26), p. 42-42.

- Vintage passion / Laurent Journo

Bonne journée.