Comment se placent les épaules dans le geste de l'aviron ?
Question d'origine :
Comment se placent les épaules dans le geste de l'aviron ?
Réponse du Guichet
Le placement des épaules évolue en fonction des phases de navigation.
Bonjour,
La position des épaules varie en fonction des différentes phases de la navigation.
Le club d’aviron de Grisolle indique ainsi que :
"lors de la phase d’appui, la ligne des épaules est en arrière du bassin. Les épaules sont à la même hauteur".
Le Rowing canada aviron rédige un document sur le modèle canadien de la technique d’aviron basée sur les principes biomécaniques dans lequel sont évoquées les différentes phases.
Lors de la phase d’attaque, "le tronc est incliné vers l’avant et les épaules sont devant les hanches".
Durant la phase de propulsion, "les épaules sont détendues et les bras sont en pleine extension vers l’avant tandis que les jambes poussent sur les cale-pieds. Les bras sont droits et la ceinture scapulaire (les épaules) est étirée".
Pour le dégagé, "les épaules sont orientées vers l’arrière, offrant un bon soutien aux bras qui poursuivent le mouvement".
En position de pleine extension, "les épaules sont à la hauteur adéquate et tournées vers le manche (aviron de pointe) pour permettre aux bras d’être en extension".
Le Cercle Nautique de Soisy sur Seine propose un dossier sur la technique de glisse de l’aviron (2009) dans lequel il est fait mention de ces différentes positions :
L’appui :
Le rôle des abdominaux est crucial, ils empêchent le dos de trop basculer en arrière et commence dès ce stade le replacement du bassin. Le haut du dos, plus décontracté et lancé par le mouvement emmène les épaules et les bras avec lui. Il faut laisser se produire cet effet de fouet car il ajoute une précieuse amplitude que l’on est incapable de produire lorsque l’on est crispé. (Il est possible de profiter de cet effet lors de l’inversion avant en laissant là aussi les épaules partir pour attraper l’eau aussi loin que possible sans se courber.)
L’inversion arrière :
Le haut du corps subit le mouvement et le déplacement du bassin. La sortie de la palette de l’eau est amorcée alors que les pouces frôlent le thorax. Le rameur baisse les mains sans baisser ni les épaules (qui sont tjrs baissées) ni le dos qui demeure en position de maintien.
(…)
Sous l’action des abdominaux, les bras projètent le poids des avirons loin devant.
Simultanément, le bassin se referme emportant le reste du dos et les épaules, créant
ainsi un élan qui attire le rameur sur l’avant.
(…)
Avec la vitesse du bateau, les épaules restant fixes, c’est le reste du corps qui se repositionne dessous. L’effort initié par les abdominaux provoque une antéversion du bassin (redressement des vertèbres lombaires).
(…)
Toutes les parties du maintien vertébrale sont sollicités.
Un bon travail du dos va non seulement permettre une légère bascule du bassin en arrière mais aussi un redressement des dorsaux et une ouverture des épaules. Soit une sorte de déroulement de contractions musculaires du bas du dos vers le haut va projeter le poids des épaules et des bras vers l’arrière accélérant ainsi la course des mains dans leur dernier effort de traction. Ce mouvement ne doit cependant pas provoquer d’à-coups ni chahuter la tête du rameur.
La décontraction :
On cherchera donc à garder le haut du dos presque statique, et bien installé sur un bassin dont la position est dictée par les abdominaux ‘du bas’. On peut éviter ainsi la crispation des cervicales, des épaules et des bras. Le haut du dos reste décontracté et n’est pas chahuté par le mouvement.
Le chapitre sur "le plus difficile" mentionne :
Si la prise d’appui, la séquence d’effort à produire pour reprendre la vitesse du bateau, et le dégagé avec les mains qui frôlent les dessous de bras correspondent à des mouvements que l’on se représente facilement, le replacement du corps, quant à lui, mobilise les abdominaux ‘du bas’. Ceux-là agissent sur la position du bassin. Ce mouvement n’est pas aussi évident que les autres.
En fin de geste, les bras se plient en même temps que le haut du dos et les épaules se tendent en arrière, les pelles restent dans l’eau, les mains presque sous les bras, on entame le repositionnement du corps par un effort franc sur le bassin pour le redresser.
C’est une antéversion du bassin que l’on cherche à produire alors que le poids du corps est jusque-là projeté vers l’arrière. L’effort doit être suffisamment puissant pour contrer et inverser l’inertie du haut du corps sans obliger le dos à se voûter, sans même le crisper. Les épaules et les bras restent libres et ne sont pas impactés par cet effort.
Le bassin qui supporte le haut du corps doit agir comme si le haut du corps était un élément étranger non raccordé nerveusement à lui. Ce repositionnement du bassin prend à lui seul, la responsabilité du replacement. Lorsqu’il agit de cette manière, le haut du corps reste décontracté et les jambes restent tendues pour le passage des mains.
Sur les différentes sites consultés, il est souvent précisé de maintenir les épaules basses.
Nous vous laissons aussi consulter la fiche Aviron réalisée par anfa-aviron.fr et les schémas publiés dans le document apprendre à ramer.
Vous pourriez aussi jeter un coup d’œil à cette vidéo qui vous montre les diverses postures à adopter :
Si vous avez un peu plus de temps, vous pourriez écouter la webconférence « Comment améliorer sa posture en aviron » réalisée par la Fédération Française d'Aviron lors du confinement.
Enfin, les deux ouvrages suivants, que nous ne possédons pas, pourraient peut-être vous apporter des informations complémentaires :
Encyclopédie visuelle des sports, 2000.
L'aviron / Olivier Gouraud, Olivier Levrat, Charles Imbert, 1990 : "Après un historique, l'ouvrage fait le point sur les différents aspects techniques de l'aviron. L'aspect médical est développé sur les plans physiologique et psychologique. Le dernier chapitre est consacré au sponsoring".
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