Je cherche des statistiques sur agressions dans le cercle familial
Question d'origine :
Bonjour,
Je n'arrive pas à trouver les études prouvant ceci : il est faux de craindre les mauvaises rencontres dans la rue (sorties nocturnes, retour de fêtes...), bien qu'elles puissent exister, car la majorité des agressions malheureusement se produisent dans le cercle familier (famille, ami...).
Merci à vous si vous arrivez à trouver des "preuves", des statistiques.
Bien cordialement,
Réponse du Guichet
Il n'existe pas directement d'études comparatives sur les agressions "publiques"et les agressions dans les cercles intrafamiliaux mais nous avons tout de même trouvé quelques statistiques sur les agressions sexuelles, les violences conjugales ou d'autres formes de sévices.
Bonjour,
Il n'existe pas directement d'études comparatives sur les agressions "publiques" et les agressions dans les cercles intrafamiliaux et bien souvent, nous trouvons des statistiques abordant une catégorie spécifique comme les agressions sexuelles. A ce propos, les données les plus récentes font état :
Entre 2020 et 2021, le nombre de victimes d’infractions sexuelles commises en dehors de la famille enregistrées a progressé de 24 %. Cette évolution s’inscrit dans la très forte croissance constatée depuis 2017, interrompue uniquement en 2020 dans le contexte particulier des périodes de confinement qui ont marqué la première année de la crise sanitaire . En 5 ans, le nombre de victimes enregistrées par les forces de sécurité a ainsi augmenté de 77 %, soit un taux d’évolution annuel moyen de + 12 % depuis 2016. Les hausses les plus importantes entre 2020 et 2021 sont observées pour : les violences sexuelles physiques enregistrées (+ 33%), en particulier les viols ou tentatives de viol (+ 34%) et les agressions sexuelles (+ 33%) ; le harcèlement sexuel (+ 29%) ; le proxénétisme (+ 26%).
Source : Les violences sexuelles hors cadre familial enregistrées par les services de sécurité en 2021, Site du Ministère de l'Intérieur
Le ministère de l'Intérieur dresse un Panorama des violences en France métropolitaine : enquête Genese :
En 2021, plus d’1 femme sur 5 et près d’1 homme sur 6, âgés de 18 à 74 ans, ont déclaré avoir subi une violence intrafamiliale avant l’âge de 15 ans (psychologique, physique ou sexuelle). Les femmes sont surexposées à ces violences commises au sein de la sphère familiale et en particulier aux violences sexuelles (6 % contre 2 % pour les hommes).
Plus d’1 femme sur 4 et 1 homme sur 5 déclarent avoir subi au moins une fois depuis l’âge de 15 ans des violences psychologiques au sein du couple (« par partenaire »). Les violences physiques ou sexuelles par partenaire sont plus rares mais les écarts entre hommes et femmes plus importants : en 2021, 1 femme sur 6 déclare en avoir été victime au moins une fois depuis l’âge de 15 ans contre 1 homme sur 18.
20 % des hommes et 15 % des femmes âgés de 18 à 74 ans déclarent avoir subi au moins une fois depuis l’âge de 15 ans des violences physiques commises par une personne hors partenaire actuel ou ex-partenaire (« non-partenaire »). Les violences sexuelles par non-partenaire sont beaucoup plus rares pour les hommes (3 %) que pour les femmes (17 %).
Plus d’une personne sur quatre dit avoir été confrontée au cours de sa vie professionnelle à au moins l’une des dix situations ou comportements indésirables à connotation sexiste ou sexuelle mesurés dans l’enquête. Ces situations concernent 3 fois plus de femmes que d’hommes.
Vous trouverez d'autres éléments sur Vie publique en lisant notamment leur étude Insécurité et délinquance en 2020 premier bilan statistique :
Pendant les deux périodes de confinement sanitaire liées à l’épidémie de Covid-19, du 17 mars au 10 mai 2020 puis du 30 octobre au 14 décembre 2020, la plupart des indicateurs des crimes et délits ont enregistré une très forte chute par rapport aux mêmes périodes de l’année 2019. La baisse globale sur ces deux épisodes de confinement de la population est particulièrement drastique pour les vols sans violence contre des personnes (-59 %) et les cambriolages de logements (-57 %). Néanmoins, la baisse est moins prononcée pour les violences sexuelles (-26 %) ainsi que pour les escroqueries et abus de confiance (-22 %). La baisse est également de moindre ampleur pour les coups et blessures volontaires sur personnes de 15 ans ou plus (-19 %). Parmi les victimes de coups et blessures volontaires, le nombre de victimes enregistrées dans le cadre intrafamilial diminue encore plus légèrement (-2%) alors que le nombre de victimes hors cadre intrafamilial baisse de 34 %.
Par ailleurs, dans l'ouvrage L'entraîneur et l'enfant, Pierre-Emmanuel Luneau-Daurignac s'intéresse à un sujet d'actualité, les agressions dans le cadre d'une pratique sportive (2021, p. 87). Les chiffres sont impressionnants :
14% des sportifs ayant pratiqué une activité en club sont victimes d'une forme de violence sexuelle avant leurs 18ans. Un enfant sur sept. Encore aujourd'hui, à l'heure où j'écris ces lignes, j'ai du mal à croire et à prendre la mesure de que signifie la conclusion de l'étude de Tine Vertommen de 2015.
De nombreuses études évoquent l'importance des agressions au sein du foyer ou commises par des proches, sans pour autant apporter de données chiffrées. Ainsi, Eva San Martin, dans l'article Insécurité, déprise et colère (Géographie et cultures, 114|2020, 153-168) constate :
Les actes sexistes ont des effets de pouvoir sur l’utilisation et l’occupation des espaces par les femmes et sur leurs déplacements. Ils constituent un mode de contrôle et d’exclusion des femmes des espaces publics, notamment la nuit (Blidon, 2008). Les agressions sexuelles (attouchements, tentatives de rapports forcés, rapports forcés) sont le plus souvent le fait d’hommes que les femmes connaissent. À cet égard, elles courent plus de risques d’être agressées à l’intérieur du domicile que dans l’espace public.
Enfin, l' Organisation Mondiale de la Santé publie un rapport sur la Violence à l’encontre des femmes dans le monde :
Plus d’un quart des femmes âgées de 15 à 49 ans qui ont eu des relations de couple ont subi des violences physiques ou sexuelles de la part de leur partenaire au moins une fois dans leur vie (à partir de l’âge de 15 ans). Les estimations relatives à l’incidence de la violence tout au long de la vie au sein du couple vont de 20 % dans le Pacifique occidental, de 22 % dans les pays à revenu élevé et en Europe et de 25 % dans la Région OMS des Amériques à 33 % dans la Région africaine de l’OMS, 31 % dans la Région OMS de la Méditerranée orientale et 33 % dans la Région OMS de l’Asie du Sud-Est.
Dans le monde, pas moins de 38 % de l’ensemble des meurtres de femmes sont perpétrés par leur partenaire. Outre la violence au sein du couple, 6 % des femmes dans le monde indiquent avoir été agressées sexuellement par une personne autre que leur partenaire, bien que les données concernant ces cas soient plus limitées. Les actes de violence au sein du couple et les actes de violence sexuelle sont le plus souvent des actes commis par des hommes à l’encontre de femmes.
Pour conclure, nous vous suggérons la lecture de cet ouvrage, Les violences sexistes et sexuelles deCharlotte Buisson, Jeanne Wetzels, actuellement emprunté.
Bonne journée.