Je cherche le signe du secret au 4eme degré du rite écossais ancien
Question d'origine :
LE SIGNE DU SECRET AU 4EME DEGRET DU RITE ECOSSAIS ANCIEN ET ACCEPTE
Réponse du Guichet
Bonjour,
Le Rite Ecossais ancien et accepté, fondé en 1801 à Charleston, aux Etats-Unis, comportait initialement uniquement de hauts grades maçonniques. Actuellement, il se compose de 33 degrés, pratiqués dans le cadre de deux organismes : une obédience maçonnique qui fédère les 3 premiers grades et une juridiction qui regroupe les autres grades, du 4e au 33e. Il y a une continuité dans la symbolique des différents grades.
Comme le précise Gilbert Garibal dans son livre Le Rite Ecossais ancien et accepté, le 4e degré est celui du Maître secret, qui poursuit son cheminement sur la route du Devoir. Il faut comprendre la quête de la vérité comme une recherche du sens. Sens-signification et sens-direction, à l’image des Compagnons qui arpentaient, dès le Moyen Age, les chemins d’Europe.
Le principe du voyage est inscrit dans pratiquement tous les degrés du Rite Ecossais ancien et accepté (R.E.A.A.). Le passage
"de l’équerre au compas" qui indique celui du 3e au 4e degré, et en même temps de la ligne droite à la ligne courbe et au cercle, nous renvoie à la rotondité de la terre et des autres astres. Ils sont eux-mêmes en mouvements rotatifs et se déplacent dans l’espace. A leur image, l’homme s’est lui-même mis en mouvement (…)".
Le 4e degré, appelé aussi le ‘degré kantien’, reprend une idée du philosophe, pour qui l’élargissement mental est un devoir, tout comme le respect des lois, la justice et l’assistance à autrui, poursuit l’auteur.
Au bout du sautoir du Maître secret se trouve une clé d’ivoire. Elle évoque des notions opposées comme l’enfermement et la libération, ce qui est interdit et ce qui est permis, le refus et l’acceptation. Cette clé rappelle aussi les mouvements de la bouche pour parler et pour se taire, et donc, par extension, le devoir de maîtriser sa langue mais aussi, plus largement, elle évoque la langue maternelle qui est un vecteur de transmission. Dans le panneton de cette clé est creusée la lettre Z (du mot ziza, ‘balustrade’ en hébreu), qui fait penser à l’ouverture de l’ultime barrière protégeant le Saint des Saints et contenant les Tables de la Loi dans le Temple de Salomon.
Gilbert Garibal mentionne aussi qu’au cours de la cérémonie d’initiation au 4e degré du REAA, une couronne de laurier (daphné en grec) est déposée sur la tête du récipiendaire. Ainsi, il se trouve préservé de la foudre et assuré d’une longue vie selon les oracles grecs, mais aussi doté d’un don de clairvoyance. Le laurier exprime traditionnellement la victoire, ici, il s’agit de la victoire sur moi-même. L’olivier et le laurier réunis symbolisent, pour la franc-maçonnerie, l’endurance et le triomphe. La première est nécessaire pour accomplir le cheminement initiatique, ce qui annonce la victoire et la satisfaction personnelle qui en résulte, si le compagnon y parvient.
Selon le Dictionnaire maçonnique. Le sens caché des rituels et de la symbolique maçonniques de Roger Richard,
si, comme on le dit, tout est symbole, tout n’est pas que symbole. (…) Il ne faut pas vouloir donner une signification symbolique à tous les objets maçonniques et ne pas interpréter symboliquement les objets en y mêlant des croyances ou des légendes qui n’ont rien à voir avec la Maçonnerie authentique.
Une autre référence, le Dictionnaire de la Franc-Maçonnerie sous la direction de Daniel Ligou explique que le signe est un des éléments essentiels de reconnaissance de la maçonnerie et de ses grades. Traditionnellement, "il est joint aux paroles, ou mots et aux attouchements".
Effectivement, les signes sont très étroitement liés, aux trois premiers degrés, à la symbolique des outils.
Au grade de Compagnon au Rite Ecossais Ancien et accepté, on place la main droite sur le cœur légèrement arrondie, comme pour le saisir, et simultanément, on élève l’avant-bras gauche, la main ouverte, paume en avant (signe d’ordre), puis on déplace la main droite vers la droite et on laisse tomber les deux mains. Au grade de Maître, le signe, dit "signe ordinaire", est toujours lié étroitement au signe d’horreur au rite écossais, fréquemment au rite français. L’ordre se fait en plaçant la main droite, pouce écarté contre le flanc gauche, main à plat au rite écossais, mais perpendiculaire au rite français, main que l’on retire en faisant l’équerre.
Quel que soit le grade symbolique auquel on travaille et quel que soit le rite, le signe est donc toujours conclu par l’horizontale (niveau) et la verticale (perpendiculaire) , le tout formant l’Equerre. Le mouvement s’effectue toujours de gauche à droite (action volontaire et réfléchie, dit Jules Boucher, auteur de La symbolique maçonnique) et de haut en bas (emprise du spirituel sur le matériel d’après le même auteur).
Par ailleurs, ce dictionnaire spécifie qu’il existe, au 4e grade de l’actuel rite écossais ancien et accepté (Maître secret), le signe de ‘silence’ ou de ‘secret’, cad. les premiers doigts de sa main droite sur la bouche. On répond en faisant le même geste de la main gauche.
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