Quels sont les passages de La Promesse de l'aube qui traitent du thème de la peur ?
Question d'origine :
Bonjour,
D'après vous, quels sont les passages de La Promesse de l'aube qui ont le plus trait au thème de la peur. Bien sûr, la peur est plurielle et l'appropriation d'une œuvre, souvent subjective. Il n'y a donc pas de bonne ou de mauvaise réponse. Je voudrais juste savoir auxquels vous pensez pour savoir si l'on pense aux mêmes... Les chances semblent minces ! Voyons voir...
Merci !
Réponse du Guichet

Un roman d'amour et de courage intemporel
Réponse du département Langues et Littératures :
La promesse de l'aube est un magnifique roman autobiographique signé Romain Gary.
Nous l'avons lu il y a de cela fort longtemps et l'impression générale que nous a laissé la lecture de ce livre puissant et beau est bien éloigné du registre de la peur, mais aurait plutôt avoir avec celui de l'admiration, du dévouement et de l'amour qui lient une mère à son fils.
Romain Gary lui-même a du reste une façon bien à lui de circonscrire la peur . Ecoutons-le un instant :
"Si l'on te demande, si j'ai peur de la mort, dis-leur, que je n'ai point de frayeur, pour l'avoir vécu à de maintes reprises. Si l'on ne te demande plus rien à mon sujet, c'est parce qu'ils auront compris, véritablement, qui je suis".
La promesse de l'aube est avant tout un grand texte sur l'amour maternel, la filiation et la construction de soi. Certes la peur est convoquée au creux de certains passages mais elle reste somme toute anecdotique. Prenons par exemple celui où le narrateur raconte "sa" guerre contre l' Allemagne : " je faillis mourir tout de même, laissant à d'autres le souci de représenter la France à l'étranger. Mon souvenir le plus pénible fut le moment où, sous l'oeil de trois médecins, je fus enveloppé dans un drap glacé, petite expérience que j'eus à nouveau à subir à Damas, en 1971, alors que j'agonisais, atteint d'hémorragies intestinales..." Il qualifie ainsi ces souvenirs seulement de pénibles avec cette pudeur coutumière qu'on lui connaît. Ou relevons, plus loin, ce passage où le narrateur toujours s'effraie de ne pas donner à temps satisfaction à sa mère qui se révèle diabétique et malade, ce qu'elle lui a caché pendant deux ans. La peur de décevoir se lit entre ces lignes. Mais vous l'aurez compris, ce que l'on retiendra surtout à la lecture de ce roman, c'est plutôt l'histoire de la lutte sans répit d'une mère débordante d'énergie contre les épreuves de la vie, au profit du grand destin qu'elle souhaite par-dessus tout pour son fils et ce, sur un ton à la fois plein de tendresse et d'humour.