Quand Jacques Brel et Georges Brassens ont-ils donné un concert à Lyon ?
Question d'origine :
Bonjour,
Je voudrais savoir à quelles dates entre 1965 et 1970 Jacques Brel et Georges Brassens ont donné un concert au Palais d'Hiver à Lyon ?
Merci d'avance
Réponse du Guichet
Les archives des concerts de Brel et Brassens sont pour ainsi dire inexistantes. Grâce aux collections de la bibliothèque, nous avons cependant pu retrouver les dates de leurs tours de chant au Palais d’Hiver de Lyon entre 1965 et 1970. Jacques Brel est présent sur la scène du grand music-hall du 20 au 26 janvier 1967, il y fait ses adieux. Georges Brassens s’y produit les 15 et 16 décembre 1966.
Ces concerts ont fait l’objet de comptes-rendus dans le journal le Progrès. Nous reproduisons ici un extrait de l’article publié le 16 décembre 1966 concernant «La première soirée lyonnaise de Georges Brassens»
Un triomphe sans précédent: 1h45 de chansons, trente minutes d’applaudissements, mieux qu’au TNP. Catastrophé par ce succès, Brassens une fois le rideau tiré, ne cessait de répéter: «Mais ils sont fous, ils sont fous…» Ce n’était pas l’avis de Roger Lamour (propriétaire de la salle) pour qui cette soirée était un véritable triomphe .Brassens, pourtant, gagné par l’exubérance des étudiants lyonnais – le meilleur des publics – revint plusieurs fois sur la scène. Il reprit sa guitare pour chanter, de sa voix forte, quelques airs de ses plus durables succès […]
Cette première soirée lyonnaise de Georges Brassens, qui avait été précédée, en première partie par Jean-Pierre Lang, Colette Chevrot, Martial Carré et Bobby Lapointe (ce dernier seul ayant pu «accrocher» ses auditeurs) était celle du gala de l’Association générale des étudiants de Lyon (AGEL)...
Les adieux de Jacques Brel sur la scène lyonnaise du Palais d’Hiver donnent lieu à une suite d'articles dans le Progrès (éditions du 21 au 26 janvier 1967). Nous reproduisons ici un extrait de la publication du 21 janvier : «Pour le gala de l’I.C.P.I. l’impressionnant début de la semaine des adieux de Jacques Brel»
C’est un gala exceptionnel parce que Jacques Brel est un artiste exceptionnel. Dans son métier, dans ce monde insolite, curieux, exaltant, abusif par-delà la chanson. Jacques Brel est bien un être exceptionnel et ici ce mot par trop galvaudé prend toute sa signification. Il l’est devenu et le reste, et il sera longtemps encore – on ne veut pas croire à l’irrévocable décision de cet adieu – l’homme qui traduit le panache, le courage, la tendresse et peut-être aussi dans la force de sa vérité, une certaine force de défoulement devant l’hypocrisie de son temps, le mal de son temps et aussi ce qui fut l’angoisse de l’enfance.
On attendait ses chansons nouvelles. Elles sont le reflet de ce qui est dit plus haut, toutes, aussi bien «Fils de», «Les vieux amants», «Le Gaz», cette ironique parodie des «Bombons» et cette passionnante traduction nouvelle du «Plat pays». Ce qui a frappé l’immense auditoire de cette soirée, c’est l’impressionnant, l’émouvant silence qui a entouré une heure durant le tour de chant de grande classe qui a dans son paradoxe, confirmé le triomphe incontestable de ce «Grand Jacques» celui dont la chanson ne pourrait se passer.
Plusieurs photographies du concert de Georges Brassens au Palais d’Hiver en 1966 sont consultables en ligne sur la base Photographes en Rhône-Alpes (collections photographiques de la bibliothèque de Lyon),
Bonne journée