Je cherche des informations sur l'ancien couvent des Trappistes, avenue S. Apollinaire.
Question d'origine :
bonjour, je cherche de informations sur e site 80-82 avenue Sidoine Apollinaire 69009
ancien couvent des Trappistes au 80 et actuellement cité de logements sociaux au 82
merci par avance
Réponse du Guichet
En 1820, les trappistines qui venaient de s'installer à Caluire trois ans auparavant après leur exil Révolutionnaire, emménagent dans une maison de Vaise. Celle-ci aurait été bâtie par Jean-François Bini, marchand florentin, entre 1515 et 1538 et portait semble-t-il le nom de « Gorge de Loup ». Les religieuses quittent Vaise le couvent Notre-Dame de la Consolation en 1834 chassées par l'urbanisation du quartier pour s'établir à l'abbaye de Maubec, mais sous la pression des habitants de Lyon, un petit groupe d'entre elles réinvestissent le couvent de Vaise dès 1837. Elles y établissent un pensionnat qui perdure jusqu'en 1879. Le bâtiment est réaménagé progressivement à partir de 1854. En 1904, la communauté est forcée de quitter les lieux : en effet, la congrégation trappiste a choisi de s'exiler au Canada lorsqu'est décrétée la loi de séparation des Églises et de l’État. C'est une distillerie qui prend leur place, et le bâtiment est à nouveau transformé.
Le site Rue de Lyon évoque en effet l'existence d'un couvent à cette adresse :
La seconde partie monte en sinuant au pied de la colline de Champvert après la rue Gorge de Loup avec des entrepôts coté est et un groupe d’immeubles coté ouest. Entre eux, au 80, il reste une grande maison plus ancienne, elle daterait de 1834, elle a deux étages, toute en longueur avec une architecture de couvent, des fenêtres arrondies et une statue de vierge sous le toit. On peut entrer voir son flanc aux belles ouvertures régulières, arquées ou carrées selon les étages. Elle appartenait à Notre-Dame de toute consolation, au sein de l'ordre des Trappistes et a abrité une distillerie.
A propos d'un ancien couvent situé à Vaise, situé 117 rue Pierre Audry, faisant l'objet d'une question récente, nous répondions :
Nous avons consulté les ouvrages Histoire des églises et chapelles de Lyon et Les anciens couvents de Lyon. (Le contenu de ce dernier ouvrage est disponible en intégralité sur Wikisource). Il existait bien à Vaise quelques monastères et couvents, mais aucun à l'emplacement précis qui nous intéresse. On peut signaler à proximité l'Abbaye N-D de la Consolation, un couvent de trappistes établi en 1820 dans une maison de Vaise appelée « Gorge de Loup » (qui, pour l'anecdote, donnera son nom au quartier)
Il s'agit bien entendu du couvent que vous évoquez. Les sources que nous citions dans notre réponse reviennent sur son histoire (et - dans le cas du site de l'Inventaire du patrimoine - sont même accompagnées d'éléments d'iconographie ancienne) ; par exemple :
Sous la Restauration, le père Dom Lestrange achète pour ses religieuses, les trappistines, une maison à Caluire, dans le prolongement du faubourg de la Croix-Rousse. Le 13 mai 1817, onze trappistines s'établissent dans cette maison à laquelle elles donnent le nom de Notre-Dame de Toute Consolation. Bientôt à l'étroit à Caluire, les religieuses trouvent le domaine de Gorge-de-Loup situé à l'extrémité du faubourg de Vaise, chemin des Deux-Amants, réunissant toutes les conditions favorables à leur établissement: éloignement des bruits de la ville, vastes bâtiments, quelques hectares de jardin et une source abondante alimentant la propriété. Le domaine est acquis au prix de 70 000 francs et le 18 mai 1820, les réparations achevées, elles s'y installent. Des métiers à tisser, seules ressources de la communauté, sont détruits lors des troubles qui suivent l'établissement de la Seconde République. Elles achètent alors des métiers à broder puis installent un pensionnat pour y recevoir des orphelines et des enfants de familles de classe moyenne; le pensionnat est supprimé en 1879. Le monastère tel qu'il existe en 1908 date de 1854: transformation et reconstruction sur de plus grandes proportions et avec de meilleures conditions d'hygiène: dépourvu de tout ornement, ses belles proportions, ses lignes régulières n'en font pas moins un édifice imposant; on reconstruit successivement le dortoir, le réfectoire, le vaste atelier de broderie et l'église, édifiée sur un plan plus vaste. En 1900, le couvent abrite plus de cent personnes. Avant 1908, la chapelle est abandonnée, achetée, ainsi que les bâtiments, par un distillateur qui transforme tout à son usage. A l'extérieur, la chapelle est surmontée d'un petit dôme.
Voir également sur le site du musée diocésain l'article Trappe de Vaise 1820-1900.