Où sont conservés les 12 portraits dont parle Emmanuel Vingtrinier dans 2 de ses oeuvres ?
Question d'origine :
Bonjour,
Dans « le théâtre à Lyon au XVIIIe » et encore dans « Vieilles Pierres Lyonnaises », Emmanuel Vingtrinier parle d’une galerie de portraits qui se trouvait à la Fleurie, la propriété à Sainte Foy, de l’actrice et directrice de théâtre Michelle Destouches-Lobreau. Il mentionne douze tableaux représentant des actrices de la troupe de Mme Lobreau dont deux grands et beaux portraits, signés Barois et datés de 1775 qu’il suppose être ceux du couple Lobreau. Il dit que le propriétaire de la Fleurie (à l’époque où il écrit je pense qu’il s’agit d’un descendant du négociant Jean Benoit Fougasse qui avait fait construire une maison en 1853 sur la propriété et par la suite raser la maison Lobreau), veut donner à cette galerie une place digne d'elle. J’aimerais savoir ce que sont devenus ces tableaux, Gadagne ?, Musée des Beaux-Arts de Lyon ?, collectionneur privé ? le sait-on ?
Merci.
Praline
Réponse du Guichet

Nous ne savons pas ce que sont devenus les tableaux composant la galerie de portraits de la troupe de Mme Lobreau qui fut dans la propriété La Fleurie. Nous transmettons votre demande aux documentalistes et bibliothécaires du musée d’histoire de Lyon (Gadagne) et du musée des beaux-arts, et vous ferons part leur réponse.
C'est dans un Appendice à l’histoire du théâtre de Lyon paru dans la Revue du Lyonnais (série 4 - n°8 ( 1879 ), p.98) qu'Emmanuel Vingtrinier donne le plus de détails sur cette galerie de portraits. Il écrit ainsi à propos de la propriété de la Fleurie :
« (...) sa plus séduisante attraction consiste en une série de portraits des principales actrices de la troupe de Mme Lobreau, et le bienveillant propriétaire du petit château ne refuse point d’admettre à la voir les visiteurs curieux, qui en sollicitent la permission. Cette précieuse collection se compose de quatorze pastels. Douze de ces portraits, grandeur nature, représentent les dames les plus fêtées, les étoiles, comme on dirait aujourd’hui, de la troupe de Mme Lobreau. On retrouve le faire de l’école de Boucher, dans ces figures coquettes, un peu maniérées (…) Malheureusement, le nom de ces beautés est inconnu : quant à celui de l’artiste, on peut supposer que c’est Bréa, de Paris, qui a eu le soin de joindre son adresse de peintre-encadreur au dos de chaque portrait. (…)
Mais à côté de ces douze portraits, dont la principale valeur vient des souvenirs qu’ils rappellent, on admire deux grands et beaux portraits, véritables œuvres d’art signées Barois et datées de 1775. (…)
On dit que le propriétaire de la Fleurie, homme d’esprit et de goût, veut donner à cette galerie une place digne d’elle. C’est un service qu’il rendra aux arts de la peinture et du théâtre, comme à l’histoire de la cité (…)»
Il en parle toujours au présent dans Vieilles pierres lyonnaises édité en 1911,p. 217 :
«La Fleurie possède une galerie de portraits des principales actrices de la troupe Lobreau (…)»
A-t-il mis à jour ses informations ou bien se base-t-il alors sur ses connaissances de 1879 ?
Selon le Comité du pré-inventaire des monuments et richesses artistiques dans La Mulatière (2004), la famille Fougasse est propriétaire de la Fleurie de 1853 à 1911, lire p. 106-107: 113 bis chemin des fontanières / 28 quai jean-Jacques Rousseau, La Fleurie. Les tableaux ont-ils changé de main à l'occasion de la vente de la propriété ? Ou même avant, lors de la démolition de l'ancienne maison et la construction du chalet par Henri Feuga en 1880 ? L'ouvrage du pré-inventaire ne mentionne pas l'existence de ces tableaux. Il cite en revanche plusieurs documents d'archives relatifs aux ventes successives de la propriété et conservés aux Archives départementales du Rhône.
Nous ne savons pas qui fut propriétaire de La Fleurie après la famille Fougasse. Dans le numéro spécial de Lyon people Demeures et châteaux, les secrets de Sainte-Foy [Revue] : 170 pages d'enquête exclusive, (Lyon people ; n° 131, juin 2013), la propriétaire connue suivante est Marie-Thérèse Brossette, qui l'acquit en 1966.
Nous n'avons pas trouvé le peintre Barois dans le Dictionnaire des artistes et ouvriers d'art du Lyonnais de Marius Audin et Eugène Vial, ni dans le Catalogue raisonné des peintures françaises du XVe au XVIIIe siècle [Livre] : Musée des Beaux-Arts de Lyon (2014), dont Bréa est également absent.
Le Dictionnaire critique et documentaire des peintres sculpteurs dessinateurs et graveurs de Bénézit indique seulement :
Barois – XVIIIe siècle. Français. Dessinateur.
Exposa aux salons de Lille: l’Ivresse de Silène (dessin) et une Tête de femme au crayon rouge.
Nous transmettons votre recherche au Musée d'histoire de Lyon et au Musée des beaux-arts de Lyon et vous ferons part de leur réponse.
Autres sources consultées :
Figures et célébrités de chez nous [Revue], La Fontanière ; No 5, 1997
Presse Lyonnaise du XIXème sur Numelyo
Le Salut public sur Lectura plus
La Revue du Lyonnais sur Revues savantes