Question d'origine :
Que sait-on sur André Willemin, l'ami d'André Frossard dont il parle dans son livre : Dieu existe, je L'ai rencontré ?
Réponse du Guichet
En tant que journaliste, André Willemin côtoya de nombreux écrivains dont Louis-Ferdinand Céline. Puis après sa soutenance en médecine en 1939, il devint médecin.
Bonjour,
Le site de la Bibliothèque national de France indique qu'andré Willemin est né le 7 mars 1910 à Bainville-sur-Madon en Meurthe et Moselle, mort à Paris en décembre 1987 et qu’il était docteur en médecine et écrivain.
En 1939, sa thèse de doctorat portait ainsi sur Des Méthodes de repérage préalable en radiographie analytique...
Il a par ailleurs rédigé Les images mammographiques = Mammographic appearances : 395 illustrations radiographiques (1972).
On le trouve mentionné dans de nombreux ouvrages portant sur la médecine, la mammographie ou le dépistage du cancer du sein. Il est par exemple brièvement évoqué par Jean-François Moreau dans Mémoire linéaire d'un médecin radiologue français universaliste (2017) :
A Paris, le pionnier le plus influent fut le libéral André Willemin, un grand nom qui forma la plupart des jeunes sénologues à une radiologie plus artisanale, mais qui entrava le développement de la sénologie universitaire au sein de l’Assistance publique ….…
Connu pour avoir côtoyé Céline (dont il constata le décès), il exerce également en tant que journaliste. Dans D'une rive à l'autre, Georges Charensol écrit :
En revanche la vaste salle de rédaction l’Intran était, comme on dit, une pépinière de talents. En sont sortis quelques-uns des meilleurs journalistes de cette génération, en particulier les frères Bromberger, André Willemin qui a eu tort d’abandonner le journalisme pour la médecine, André Frossard.
André Willemin est souvent cité dans les biographies de Céline dont Céline par François Gibault (2022). Il est aussi lié à André Froissard et est évoqué dans le Discours de reception à l'académie française de Hector Bianciotti (retranscrit sur medaille-miraculeuse.fr/)
Par ailleurs, Le Bulletin Célinien (2006) tout comme Temps présent: Un hebdomadaire (1937-1947) le mentionnent à plusieurs reprises mais ne possédant pas ces ouvrages, nous ne pouvons vérifier la véracité des informations.
Enfin, le site d'un ou d'une internaute sur Louis Ferdinand Céline consacre une longue description à André Willemin :
Lucette Destouches a tracé un portrait peu flatteur d’André Willemin. Elle le décrit comme un " cynique ". " Aucun cœur. Il disséquait tout le monde. Il voyait le mal partout. Il était froid comme un poisson, il faisait souffrir les femmes, il écrasait les chiens. Un monstre, avec une gueule de bouledogue, mais très intéressant, passionnant même. " (in Marc-Edouard Nabe, Lucette, Gallimard, 1995, p. 67).
Serge Perrault, qui le présenta à Céline au cours de l’année 1952, se souvient: " Il fut très enthousiaste à l’idée de rencontrer son illustre confrère, à Meudon. "
Qui était André Willemin ? " Pendant ses études de médecine à Paris, il fut journaliste à L’Intransigeant, le concurrent de Paris-Soir d’avant la guerre. Après guerre, il est médecin généraliste avant de se spécialiser en électro-radiologie. Par la suite, il pratique particulièrement la mammographie. Il acquit ainsi une solide réputation, par sa compétence, sur la place de Paris. Son cabinet était situé au 29, de la rue Barbey de Jouy dans le VIIème. Co-auteur d’un remarquable Atlas de mammographie avec le professeur François Baclesse, de l’Institut Curie, grand ponte de la cancérologie, très connu du monde médical.
Il y eut de nombreuses rencontres et entretiens à Meudon. Willemin avait un humour sarcastique et beaucoup d’à-propos. Il pouvait amuser et intéresser Céline. Cela n’empêchait pas son confrère de déclarer à propos des appétits excessifs, pressants de celui-ci pour les dames : " Willemin !... Il se balade toujours avec sa queue sous le bras".
"Plus sérieusement, il fut la première personne que Lucette, en plein désarroi, appela au moment où Céline était mourant. C’est Willemin, alors en consultation, qui me téléphona pour que je monte en vitesse près de Lucette. Après la mort de Céline, il demeura un intime de Lucette et un fidèle de la villa Maïtou. C’était aussi un personnage fantasque, inattendu : soudainement, sans explication, il déserta la maison de Meudon. Jamais, là-haut, on ne le revit. Plus tard, quelquefois, j’allais le voir dans son rez-de-chaussée de la rue de Varenne. Bien entendu, je ne lui posais pas de questions au sujet de la désertion. Je me serais fait ramasser ; je connaissais le bonhomme...
Il est mort à Paris, un matin de décembre 1987, en essayant de sortir de son lit, là, subitement. "
Ajoutons que c’est à André Willemin qu’on doit le masque mortuaire de Céline (réalisé par Léon Paul Berthault), ainsi que l’empreinte de la main droite. En 1976, pour l’une des rares émissions consacrées à Céline par la télévision française, Claude-Jean Philippe réalisa cet entretien, onze ans avant la disparition de ce témoin des années de Meudon.
Nous allons poursuivre nos recherches dans les biographies consacrées à Céline et ne manquerons pas de compléter cette première réponse si nous trouvons d'autres informations.
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