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Le 20/02/2023 à 17h17

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Avatar par défaut Commentaire de aeris : Publié le 24/02/2023 à 00:24
Bonjour ici ! Petits compléments en attendant une éventuelle réponse de la CNIL 😊 Google Analytics a été interdit à cause de l’arrêt Schrems II de la CJUE de juillet 2020 qui rend les États-Unis incompatibles avec le RGPD à cause de lois de renseignement extra-territoriales (FISA et Cloud Act) qui interdisent aux Européens de se défendre en cas de réquisition judiciaire de leurs données par les services de renseignement américains, ce qui est pourtant une obligation du RGPD. https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/?uri=CELEX%3A62018CJ0311 Plusieurs autres services ont été aussi condamnés au travers de l’Europe, dont - Google Fonts (en usage sur ce site Internet 😉) : https://gdprhub.eu/index.php?title=LG_M%C3%BCnchen_-_3_O_17493/20 - Stripe (un prestataire de paiement) : https://gdprhub.eu/index.php?title=EDPS_-_2020-1013 - Mailchimp (un prestataire de service mail) : https://gdprhub.eu/index.php?title=BayLfD_(Bavaria)_-_LDA-1085.1-12159/20-IDV - Cloudflare (un prestataire technique) : https://gdprhub.eu/index.php?title=CNPD_-_Delibera%C3%A7%C3%A3o/2021/533 - Google Analytics (du suivi d’audience) : https://gdprhub.eu/index.php?title=CNIL_(France)_-_Google_Analytics_(no_case_number), https://gdprhub.eu/index.php?title=DSB_(Austria)_-_2021-0.586.257_(D155.027) et https://gdprhub.eu/index.php?title=Garante_per_la_protezione_dei_dati_personali_(Italy)_-_9782890 - Une obscure application de gestion d’une université : https://gdprhub.eu/index.php?title=CNPD_(Portugal)_-_Delibera%C3%A7%C3%A3o/2021/622 - WhatApp : https://gdprhub.eu/index.php?title=Tietosuojavaltuutetun_toimisto_(Finland)_-_9024/181/19 La justification de chacune de ces condamnations est toujours la même : l’usage de ces solutions par une entreprise expose les données de leur propre utilisateur en les transmettant à des prestataires américains qui sont de facto non conformes RGPD de par l’arrêt Schrems II. Ceci concerne aussi les données « techniques » comme les adresses IP dans le cas de Cloudflare ou de Google Fonts, et pas exclusivement les données « fonctionnelles » du produit considéré, ce qui peut conduire à un champ d’action extrêmement large de cette décision de la CJUE. Il n’existe effectivement a priori pas de sanction visant directement Gmail ou Outlook, mais les jurisprudences, en particulier celle de Mailchimp et de WhatsApp, montrent que l’usage de tels outils risquent d’être considérés comme illicites, étant donné que les éventuels correspondants souhaitant échanger avec les employés de l’entreprise utilisant Gmail ou Outlook n’auraient pas d’autres choix que de transmettre à une entreprise américaine, donc non compatible avec le RGPD, certaines de leurs données personnelles (ici a minima leur adresse email, mais aussi le contenu de l’email). À noter aussi que le Parlement Européen s’oppose encore actuellement à ce que la Commission Européenne reconnaisse à nouveau les États-Unis comme compatible avec le RGPD suite à des négociations avec les États-Unis. https://www.europarl.europa.eu/doceo/document/LIBE-RD-740749_EN.pdf Le CEPD, l’organisme en charge de l’application du RGPD en Europe, a aussi émis des réserves sur les garanties apportées par les États-Unis et ne reconnaît pas en l’état de possibilités d’export légales. Il a même plutôt émis plusieurs avis plutôt défavorables depuis. https://www.cnil.fr/sites/default/files/atoms/files/declaration_01-2022_du_cedpb_sur_lannonce_dun_accord_de_principe_sur_un_nouveau_cadre_transatlantique_pour_la_protection_des_donnees.pdf La situation est globalement floue, en particulier parce que les effets d’une interdiction pure et simple de la majorité des services américains en Europe aurait des répercussions très importantes. Toutes les sociétés jouent actuellement avec le feu pour pouvoir continuer à utiliser de tels services et abusent du manque de jurisprudences précises ou d’avis contraignants des autorités de protection des données, elles-mêmes aussi en difficulté politique de pouvoir ou devoir arrêter net 90% des services numériques en Europe avec des obligations de mise en conformité rapides, ce qui signerait l’arrêt de mort d’énormément de services. Pourtant les différentes analyses juridiques et décisions rendues par les différentes autorités de protection des données tendent à montrer une interdiction très large de tout usage. aeris
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Avatar personnalisé Réponse de gds_bb : Publié le 24/02/2023 à 09:05
Nous vous remercions pour ce complément d'information très précis malgré le flou de la situation elle-même.
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