J'aimerais savoir quand la roseraie du parc de la tête d'or a été inaugurée.
Question d'origine :
Bonjour à tous,
J'aimerai savoir quand la roserai du parc de la tête d'or a été inaugurée.
Merci d'avance;
Bon week-end
Réponse du Guichet
La grande roseraie ou roseraie internationale du parc de la tête d'or a été inaugurée le 19 juin 1964.
Bonjour,
Au parc de la Tête d'Or, vous pourrez vous promener dans trois roseraies différentes : La Grande Roseraie ou Roseraie Internationale de Lyon, La Roseraie Historique du Jardin Botanique de la Ville de Lyon, et la Roseraie de Concours.
Nous supposons que vous voulez parler de l'inauguration de la roseraie internationale qui a eu lieu le 19 juin 1964.
Olivier Perrin dans son livre intitulé Le parc de la Tête d'Or parle de l'inauguration de la grande roseraie et revient sur l'origine du projet (pages 43-44) :
Le 19 juin 1964 eut lieu l'inauguration de la Roseraie internationale de Lyon par monsieur le maire Louis Pradel, entouré de personnalités, au premier rang desquelles Son Altesse Sérénissime la princesse Grace de Monaco, Son Altesse la bégum Aga khan, la baronne Gaston de Gerlache de Gomery, présidente de la Fédération mondiale des sociétés de roses, et les ambassadeurs de Grande-Bretagne, du Japon, des Pays-Bas, d'Allemagne et d'URSS.
Son originalité est de présenter les rosiers non pas individuellement mais en masse, par grands massifs. Sur les 5 hectares qui la composent, on retrouve tous les types de rosiers : buissons, arbustes, miniatures, sarmenteux, paysagers, tiges ou pleureurs et tous les types de roses : hybrides de thé, polyanthas, floribundas, églantines et roses anglaises. On dénombre ainsi plus de 360 variétés pour 30 000 pieds environ.
L'idée d'une telle création remontait en fait à 1956, alors que la Société française des rosiéristes organisait depuis plusieurs années déjà le Concours des roses nouvelles de Lyon, avec l'appui du service des espaces verts de la ville de Lyon. Et c'est en 1961 que celui-ci reçut mission de mettre en chantier la Roseraie internationale de Lyon, encore appelée par les Lyonnais la "Grande Roseraie".
Trois années furent nécessaires pour concevoir puis réaliser ce chef-d’œuvre : une roseraie de 5 hectares bordée à l'est par un lac, à l'ouest par un fleuve, limitée au nord et au sud par de hautes canopées et destinée à abriter 50 000 rosiers, le tout intégré à un parc magistral très apprécié des Lyonnais, le parc de la Tête d'Or.
On retrouve quelques photographies de cette inauguration sur Numelyo.
Pierrick Eberhard dans Lyon-rose : 1796-2006, entre Lyon et la rose, trois siècles d'un roman d'amour présente l'histoire des trois roseraies du Parc de la Tête d'Or :
Trois roseraies dans un grand parc
Si Lyon peut légitimement prétendre au titre de "capitale de la rose", il fallut attendre longtemps pour que ses roseraies soient à la hauteur de sa réputation. En fait, presque un siècle s'est écoulé entre la première rose obtenue à Lyon - sans doute "Eugénie Desgaches" de Plantier - et l'ouverture, en 1931, de la "Roseraie de Concours" du parc de la Tête d'Or, alors que la roseraie créée par Jules Gravereaux à l'Haÿ avait déjà plus de trente ans, que celle de Bagatelle au Bois de Boulogne avait été ouverte en 1905, sans oublier celle de Sangerhausen, en Allemagne, dont les débuts correspondent avec ceux du XXe siècle.
Située au coeur du parc, à côté du théâtre de Guignol et du Chalet des Gardes, la roseraie de concours fut dessinée par Philippe Lavenir, un des paysagistes en vogue à l'époque (1931), qui se conforma aux goûts dominants : des massifs en hémicycle s'articulant autour d'une pergola au néo-classicisme assez monumental. [...]
... à l'époque de sa création, sa dimension réduite et sa seule fonction de roseraie de concours firent grincer quelques dents. En effet, ce que voulaient les rosiéristes professionnels et les amateurs de roses, c'était une roseraie d'exposition d'une dimension comparable à celles de la région parisienne ou aux roseraies éphémères mises en place lors des expositions universelles de 1894 et de 1914, qui comptaient plusieurs milliers de variétés. [...]
Lors du Conseil municipal du 19 novembre 1923, [Edouard Herriot] annonce qu'il met à l'étude le projet d'une roseraie sur le square du pont Pasteur. Un magnifique plan fut même tracé par les services techniques, où l'on voit une roseraie de rêve épouser le confluent. Trop beau pour être vrai ! Le projet fut emporté par les eaux et le temps, ou plutôt resta dans les tiroirs et l'on revint au Parc avec ce pis aller que fut la roseraie de concours. Cette dernière eût été un peu maigre si elle n'avait eu pour compagne, à quelques hectomètres, la roseraie du jardin botanique qui avait été transférée de l'ancien "Jardin des plantes" en 1856. Il s'agit d'une collection à vocation scientifique et pédagogique comprenant de nombreuses variétés rares, installées les unes à côté des autres, sans recherche d'effet esthétique. En 1980, elle a été réorganisée sous la direction du professeur Berthet, responsable du jardin botanique. Elle comprend deux parties : environ 120 rosiers sauvages représentant "l'ensemble de la variabilité du genre rosa" ; d'autre part, une roseraie dite "historique" qui retrace l'histoire de la rose ancienne, puis moderne, depuis la fin du XVIIIe siècle. La roseraie du Jardin botanique est placée sous la responsabilité d'un jardinier du Parc, passionné de roses lyonnaises, Christophe Ferry, qui s'efforce de trouver pour les rosiéristes lyonnais la place qu'ils méritent.
Il faudra attendre la fin des années 50 pour que revienne à l'ordre du jour le projet de "grande" roseraie. L'intérêt d'Edouard Herriot pour la rose resta très littéraire et fut son successeur, Louis Pradel qui prit le dossier à bras-le-corps et le fit aboutir rapidement. [...] En 1956, le nouveau maire avait été interpelé par un membre du jury du concours de Lyon. Il se moqua en lui disant que la roseraie de concours, aussi charmante fût-elle, n'était pas à la hauteur d'une roseraie d'exposition dans une ville comme Lyon. Pradel prit la mouche, commanda une étude et mit rapidement à l'ordre du jour du Conseil une roseraie de "100 000 rosiers, soit dix fois plus qu'à Bagatelles" ! Conçue par l'ingénieur André Chabert, directeur de la Division des espaces verts, "non pas comme une roseraie traditionnelle mais comme un jardin de roses où sont utilisés d'autres végétaux pour mettre la rose en valeur et enlever un peu de la monotonie que peut représenter son utilisation exclusive", elle fut installée sur un site de cinq hectares, entre le lac et l'ancien palais de la Foire.
L'inauguration fut à la hauteur des ambitions municipales. Elle eut lieu en grande pompe le 19 juin 1964.
Nous vous invitons à lire le chapitre 8 de cet ouvrage dans son intégralité si le sujet vous intéresse.
A consulter également le site Société française des roses qui présente les trois roseraies du Parc de la Tête d'Or à Lyon.
Bonne journée.