Comment définir la psychogénéalogie ?

Le terme de psychologie transgénérationnelle a été employé pour la première fois dans les années ’70 par Anne Ancelin Schützenberger, psychologue, psychothérapeute et universitaire française. 

L’auteure de l’ouvrage Aïe mes Aïeux a mis en avant des éléments qui en constituent les notions fondamentales, comme le syndrome anniversaire, après avoir remarqué la répétition de certaines pathologies ou dysfonctionnements comportementaux au sein d’une même famille, la famille étant une entité, un groupe social défini.

Elle a également avancé l’hypothèse de l’existence des rendez-vous transgénérationnels inconscients, mettant en lumière le concept de loyauté familiale incitant certains membres de la même famille à reproduire des schémas familiaux ancestraux. A son tour, le psychiatre Serge Tisseron a enrichi la psychologie transgénérationnelle en étudiant la notion de secret de famille.

La recherche transgénérationnelle peut être comparée à l’enquête menée par un détective ou, plus précisément, d’un «psydétective» qui parcourt le temps pour retrouver dans le passé familial les origines des pathologies et maux, qu’ils soient physiques ou psychiques. Bref, un travail passionnant, mais très délicat et exigeant, qui nécessite beaucoup de discernement. Par conséquent, il ne faut pas oublier que la psychologie transgénérationnelle n’est pas une science exacte car elle repose sur les principes fondateurs de la psyché humaine. C’est un outil de compréhension de l’individu, inscrit dans son passé et son environnement familial. Il convient donc de l’employer avec tact, de donner du sens à la parole énoncée par le sujet en restant respectueux de la personne qui le choisit comme axe de développement personnel. Ce type de travail sur soi ne doit en aucun cas être envisagé comme prétexte pour une rupture avec le passé, mais plutôt comme un processus de connaissance de soi. L’approche transgénérationnelle du praticien permettra d’identifier, de comprendre et de réparer ou restaurer les liens qui ont été brisés, dans le respect de tous les acteurs concernés. En aucun cas, il ne s’agit de profiter de la souffrance humaine pour couper l’individu de sa famille ou de l’isoler, comme pourraient le pratiquer d’éventuelles mouvances sectaires. Ce genre de phénomène serait tout simplement un abus, comme le précise la psychiatre Sylvie Angel.

Un article intéressant paru sur l’Influx, intitulé Mémoires familiales : la piste de la psychogénéalogie propose à tous les lecteurs que ce sujet intrigue un tour d’horizon sur ce qu’est précisément la psychologie transgénérationnelle. Vous y trouverez de nombreuses propositions de lecture pour approfondir le sujet, très abordables pour le grand public.

Pour aller plus loin, vous pouvez, dans un premier temps, consulter ces ouvrages, très clairs et faciles d’accès :

J’ai mal à mes ancêtres. La psychogénéalogie aujourd’hui de Patrice van Eersel et Catherine Maillard, éd. Albin Michel, 2012 ;

Manuel de psychogénéalogie de Virginie Stevens, éd. Ellipses, 2020 ;

Ces enfants malades de leurs parents d’Anne Ancelin Schützenberger et Ghislain Devroede, éd. Payot, 2003 ;

La part des ancêtres d’Alberto Eiguer, Evelyn Granjon et Anne Loncan, éd. Dunod, 2006. Une publication un peu plus exigeante, qui explique comment Freud aborde le transgénérationnel. Les auteurs y exposent aussi des éléments d’analyse transgénérationnelle utilisés dans la thérapie familiale psychanalytique, avec un exemple de cas clinique concret.

Bonne lecture !