Peut-on lire le récit de l'évasion des prisonniers de la Convention dans le "journal de Lyon" en ligne ?
Question d'origine :
Bonjour,
Dans le livre d' Achille RAVERAT "Lyon sous la révolution", on lit page 114 qu en 1793 des prisonniers de la Convention détenus dans les caves de l hotel de ville et menés par un certain Bernard PORTAL, avaient rèussi à s évader en passant par les souterrains. Il est écrit que le récit détaillé de cette fuite a été fait par GAYET-FELISSENT dans le "Journal de Lyon". Est il possible de consulter ce journal en ligne ou seulement aux archives.
Dans le mème esprit, où peut on trouver le récit le plus détaillé possible du bombardement de Lyon par la convention en aout et septembre 1793.
Dernière question, j' ai lu quelquepart (mais ne sais plu où) qu' on peut voir un des boulets du siège fiché dans un mur ou un couloir d' immeuble.
Merci d' avance.
Pierre T.
Réponse du Guichet

Vous pouvez lire le Récit de l'évasion de la mauvaise cave de Gayet-Félissent en ligne ainsi que des textes rapportant le bombardement et plus largement le siège de Lyon en 1793 sur internet et dans différents ouvrages que nous vous proposons.
Bonjour,
Le récit de l'évasion des prisonniers de la Convention détenus dans les caves de l'Hôtel de Ville de Lyon en 1793, rapporté dans Lyon sous la Révolution par le baron Achille Raverat est, d'après l'auteur, raconté dans le Journal de Lyon du 23 ventôse, an X par Gayet-Félissent. A noter au passage que c'est le drapier Bernard Porral et non Portal qui les aida dans leur fuite.
Un autre ouvrage nous confirme la référence, Histoire monumentale de la ville de Lyon, volume 3, page 181, de Monfalcon, en la précisant : Journal de Lyon et du Midi, n°42 ; 23 ventôse, an X, p. 331. Ce livre ayant été numérisé par Google livres, vous pouvez lire cette mention en ligne, dans les notes en bas de page.
Nous avons trouvé l'article de Gayet-Félissent qui vous intéresse, précédé d'une courte introduction de lui-même expliquant que c'est en réaction à un ouvrage, Tableau des prisons de Lyon / A. F. Delandine, 1797, chapitre La Fuite, où les faits sont relatés avec des erreurs, qu'il a souhaité "insérer dans le Journal de Lyon, la narration suivante, simplement historique du fait, tel qu'il s'est passé". Voici le Récit de l'évasion de la mauvaise cave.
Nous avons cherché un récit du bombardement de Lyon en août et septembre 1793 dans toutes les sections numérisées sur Google livres du Journal de Lyon et du Midi et dans le Journal de Lyon par Pelzin et n'y avons rien trouvé. Mais le journal L’Omnibus du 1er janvier 1886 donne une description de l'appareil d'artillerie déployé durant cette bataille. Celle-ci en ligne via Retronews, est consultable en bibliothèque ou à distance aux abonné·es de la BML :
Le bombardement eut lieu.
Voici quel était le formidable appareil de l'artillerie.
Les Lyonnais verront d'où partait la mort :
Destination des batteries placées sur la rive gauche du Rhône, contre la ville de Lyon, à l'extrémité du faubourg de la Guillotière.
"La batterie de gauche, composée de trois mortiers de douze pouces, et d'une pièce de 15, est destinée, avec ces trois mortiers, à bombarder le quartier de Bellecour, et celui derrière l'Hôpital, avec la pièce de 16, à chasser l'ennemi de la tourelle qu'il y a sur le pont de la Guillotière, et à pénétrer dans Lyon jusqu'à la Saône par la rue qui part dudit pont ; d'ailleurs, en la pointant sous un angle de cinq à six degrés, la même pièce peut porter son boulet sur le toit des maisons et y faire beaucoup de dégâts.
"La batterie de trois mortiers de droite peut se diriger sur les maisons depuis la rue de la Comédie jusqu'à la place Bellecour.
"La batterie de trois pièces de 16, à environ deux cents pas sur la droite de cette dernière, contient trois pièces de 16 ; deux de ces pièces prennent en écharpe le quartier Perrache ; la troisième frappe, sous un angle presque droit, le quai du Rhône, et peut porter son boulet jusqu'à la place des Terreaux.
"Enfin, la quatrième batterie, composée de deux pièces de 14, est dirigée obliquement sur la redoute du pont Morand ; son objet est de renverser les maisons et les arbres qui la couvrent ; ce qui en diminuera considérablement la force dans le cas où l'on voudrait l'attaquer.
"Il y aura, de plus, deux obusiers et deux pièces de 8 qui s'approcheront lorsque le feu des redoutes, à la tête du pont, sera éteint et qu'on pourra prendre des précautions plus proches. Ces deux obusiers et ces deux pièces de 8 auront aussi le double objet de tirer sur les troupes qui voudraient sortir par le pont Morand et venir inquiéter nos batteries. Elles ne seront point en batterie et seront portées partout où besoin sera.
Il serait à désirer aussi qu'on nous envoyât deux pièces de 12 pour remplacer les pièces de 24 qu'on nous a ôtées ; mais il faudrait qu'elles soient accompagnées de canonniers pour les servir. Elles seraient très utiles pour détruire les ouvrages qui couvrent le pont Morand.
"Un bataillon et un escadron de cavalerie seraient aussi extrêmement utiles. Je tiens une ligne très longue, et je puis être attaqué sur trois points, ma défense et mon attaque nécessitent cette augmentation de force."
Signé : Le général de brigade "VAUBOIS"
Dans la nuit du 21 au 22 août, toutes les batteries faisaient pleuvoir la mort et l'incendie sur la malheureuse ville de Lyon.
Sont ensuite publiés, p. 8/8 de Retronews mais dans une pagination du journal différente, le rapport de l'adjudant général sur cette première journée et une description de Louis Noir. Toujours dans L’Omnibus dont la date indiquée est semblable mais diffère aussi par sa pagination, on trouve le récit de cette attaque intitulé Le bataillon de la Croix-Rousse, première partie et deuxième partie par Louis Noir.
Il est aussi question de ce bombardement dans Le Spectateur militaire du 15 mars 1853, du 15 avril 1853 p.7 et du 15 avril 1853 p. 15.
La bibliothèque de Lyon possède dans ses collections, plusieurs ouvrages sur le siège de Lyon :
1793, le siège de Lyon : entre mythes et réalités / Michel Biard, 2013, aussi consultable en ligne sur OpenEdition
Fonds ancien :
Le siège de Lyon en 1793 / Henri-Louis Castonnet des Fosses, 1892
Le siège de Lyon en 1793 [Revue] / Poncins Comte de, 1861 - Consulter en ligne sur Numelyo
Silo moderne
Mémoires d'un pauvre diable : récits du siège de Lyon. 1793 / Jean-S. Passeron, S.d (silo moderne)
Documentation régionale :
Rapport sur le siège de Lyon / par le citoyen Doppet ; publié sur le manuscrit original, par P.-M. Gonon, 1846
Le soulèvement et le siège de Lyon, 29 mai - 9 octobre 1793 / par Mr. Roland Saussac, historien, 2003
Parmi les romans plus récents, voir ces titres :
L'été de feu et L'hiver de sang d'Alain Darne, roman de 2008 et 2009 racontent les péripéties de Gabriel Odérieux dans les rues assiégées de Lyon.
La série Lyon des Cendres de H. Laymore "s'appuie sur des faits et des lieux historiques précis pour renouveler, à sa façon, le roman d'aventure."
En ligne, le Musée du patrimoine militaire de lyon et sa région a dédié tout un article au siège de Lyon de 1793.
Le témoignage d'Alexandrine des Echerolles pourrait aussi vous intéresser (Source : CARDOT, Charles-Antoine. Alexandrine des Echerolles, témoin de la Terreur à Lyon In : Justice et politique : la Terreur dans la Révolution française. Toulouse : Presses de l’Université Toulouse Capitole, 1997)
Et pour terminer à propos de ce siège, en voici une illustration :
Vue perspective du siège et bombardement de la ville de Lyon... octobre 1793
Source Gallica.bnf.fr / Bibliothèque Nationale de France
Cliquez sur l'image pour l'agrandir
Enfin, concernant le boulet fiché dans le mur d'un immeuble lyonnais, nous n'en avons pas trouvé trace mais il pourrait s'agir "des trous profonds laissés" à Saint-Polycarpe, comme le rapporte un dossier de L'express spécial Lyon, Les secrets de la Croix Rousse, p. VI, Trésors insolites. On peut voir cet impact sur des photos publiées par Geocaching.
Les questions étant limitées à une seule par demande et en ayant déjà traité deux dans cette réponse, nous ne pouvons approfondir cette dernière recherche.
Bonne journée.
Complément(s) de réponse

Bonjour,
A propos du boulet et des traces de boulet tirés pendant le siège de la Convention à Lyon dans la façade de l'église Saint-Polycarpe, Nadège Druzkowski dans Lyon insolite et méconnu, 2020, rapporte ceci :
Au sommet de l'étroite rue de l'Abbé Rozier, sur les pentes de la Croix-Rousse, la majesté de la façade de l'église Saint-Polycarpe ferait presque oublier qu'elle fut victime des violents combats qui opposèrent en 1793 les insurgés lyonnais aux troupes de la Convention : en l'observant avec un peu d'attention, on se rendra compte que la représentation de l'Enfant Jésus entouré des anges, haut-relief sculpté par Marc Chabry au-dessus du portail d'entrée, a été fortement mutilée lors du siège de Lyon, tandis que les colonnes portent encore la trace des boulets de canon.
Retranchés dans le bastion de la Croix-Rousse, les combattants furent en effet bombardés par des canons postés aux Brotteaux, d'où étaient envoyés des boulets chauffés au rouge afin de répandre l'incendie (de cette pratique est restée l'expression bien connue "tirer à boulets rouges").
[...]
Un curé tué dans son lit par un boulet de canon
Ironie de l'histoire, l'abbé Rozier (dont la rue qui mène à l'église porte le nom), qui accepta la Constitution civile du clergé en 1791 et devint le premier curé de la paroisse, mourut pendant le siège, tué dans son lit par un boulet de canon le 29 septembre 1793. Agronome et botaniste, il participa à la création du Jardin des plantes et à l'Ecole vétérinaire de Lyon, à la direction de laquelle il succéda à Bourgelat. Une statue de son buste est visible à l'entrée du jardin botanique du parc de le Tête d'Or.
Nous avons cherché des informations supplémentaires à ce propos dans d'autres sources mais aucune ne mentionnait de boulet :
- Lyon et ses rues / R. Brun de La Valette, 1969
- Balade à travers Lyon insolite / René Dejean, 2002
Bonne journée
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