Je recherche des renseignements sur l'hospice de l'antiquaille à lyon
Question d'origine :
Bonjour,
Je recherche des renseignements sur l'hospice de l'antiquaille (Chazeaux) à lyon.Cet établissement accueuillait des personnes malades (vénériennes) ou sdf avant un placement au Vinatier.(mats des tours à l'époque)Est-il possible de retrouver une liste ( entrée-sortie) de ses occupants dans la période 1880/1900? peut-on avoir accés aux dossiers médicaux(comme c'est le cas au Vinatier)?
D'avance merci
Clami
Réponse du Guichet
Vous trouverez les archives médicales relatives aux malades aux Archives municipales de Lyon.
Bonjour,
Les caractéristiques de l’Antiquaille sont rappelées dans l’article L’Antiquaille de Lyon de 1803 à 1845 (extrait de l’ouvrage Aux marges de la médecine : santé et souci de soi, France, XIXe siècle) puisqu'il mentionne qu'il n'est "ni un hospice ni un hôpital comme les autres" et rapporte :
Destiné aux mendiants, vagabonds, prostituées, vénériens et insensés, il ressemble plus à une maison de force qu’à un lieu d’hébergement des pauvres malades et des vieillards. De plus, il n’est pas intégré aux Hospices civils de Lyon qui viennent d’être constitués en 1802 par la réunion de l’Hôtel-Dieu, hôpital des malades, et de La Charité, l’ancien hôpital général plutôt consacré aux vieillards, aux enfants abandonnés et aux filles enceintes. L’originalité ne se limite pas à ces deux particularités. Très vite, l’établissement s’oriente vers une spécialisation dans l’accueil des vénériens et autres malades atteints d’affections cutanées et, dans une moindre mesure, des insensés, désormais désignés comme des aliénés. Plutôt que de les renfermer et de les redresser, l’administration se préoccupe de les recevoir du mieux possible et de donner la priorité à leur traitement médical. S’il garde l’appellation d’hospice, l’Antiquaille agit comme un hôpital au sens moderne du terme.
L’ouvrage, Histoire de l’hôpital de l’Antiquaille de Lyon, bien qu’ancien (1937) apporte des précisions sur la période qui vous intéresse :
p. 131
En 1884 fut établi dans les locaux disponibles un dépôt complémentaire d’enfants. Les enfants trouvés ou abandonnés, les orphelins sans ressources, les enfants dont les parents se trouvaient malades, prévenus ou condamnés, étaient jusque-là groupés à la Charité (…) A l’Antiquaille, les enfants valides furent isolés des petits teigneux et dartreux. En 1902, l’hôpital ouvrit une deuxième section de ce dépôt, en faveur des nourrissons âgés de moins d’un an.
(…)
Dès 1862, l’Antiquaille avait reçu vingt femmes épileptiques, cependant que les hommes étaient soignés à la Charité
p. 132
(…)Les hommes épileptiques furent transférés à l’Antiquaille le 15 avril 1878. Il n’y avait alors que 36 places auxquelles on ajouta, en 1885, 20 lits pour jeunes garçons de moins de seize ans. La même année les hommes furent transférés au Perron, et des femmes épileptiques vinrent les remplacer à l’Antiquaille. Il y eut désormais, outre les 20 lits d’enfants, 37 lits pour femmes épileptiques, chiffre qui fut porté à 40 en 1898
(…) En 1885, on installa, dans l’ancien dortoir des teigneux, un petit service pour femme atteintes de maladies nerveuses ? Il ne comprenait alors que 15 lits, dont 5 gratuits. En raison de la fréquence des demandes, le nombre de lits était porté, quelques mois après sa création à 22, dont 11 lits gratuits. En 1900, on lui joignit un service pour hommes (16 lits) et pour enfants nerveux (8 lits)….
Vous trouverez d’autres informations via la base patrimoine.auvergnerhonealpes.fr. et en parcourant les ouvrages suivants :
L'Antiquaille de Lyon : histoire d'un hôpital / René Mornex, Bernard Ducouret, Olivier Faure ; avec la participation de Christine Becker ; photographies, Josette Bita, Martial Couderette, Eric Dessert... [et al.] ; cartographie et dessins Paul Cherblanc, 2003.
La médecine à Lyon des origines à nos jours / Alain Bouchet ; édité par la Fondation Marcel Mérieux ; préface de Charles Mérieux, 1987.
Hôpital de l'Antiquaille ; éditeur sci. Hospices civils. Lyon
Pour trouver une liste d’entrées et de sorties et éventuellement des dossiers médicaux, il vous faudra effectuer des recherches aux Archives municipales de Lyon.
Le site francearchives.gouv.fr détaille en quoi consiste le Fonds de l'hôpital de l'Antiquaille (1781-2003) :
Le fonds des archives administratives de l'Antiquaille constitue une source majeure pour l'histoire hospitalière lyonnaise et l'histoire de l'assistance et de la médecine à Lyon aux XIXe et XXe siècles. Il est aussi une source importante pour l'histoire économique et sociale des XIXe et XXe siècles. Ces archives nous permettent de découvrir un établissement original, doté d'une administration indépendante jusqu'en 1845, et intégré à partir de cette date à une organisation plus complexe, qui est celle des Hospices Civils de Lyon. Elles nous éclairent sur le souci de protection de l'ordre public qui marque la première moitié du XIXe siècle et qui se traduit par la détention des populations marginales et marginalisées : mendiants, vieillards, aliénés, prostituées et malades vénériens. Elles nous permettent de découvrir aussi comment ces populations bénéficient peu à peu d'une prise en charge médicalisée, qui fait de l'Antiquaille au XIXe siècle un établissement de pointe dans le traitement des maladies cutanées, vénériennes et psychiatriques. Enfin, elles montrent la reconversion progressive de ces spécialités à partir de la seconde moitié du XXe siècle.
Le fonds peut être séparé en deux grandes parties : d'une part, les archives administratives relatives au fonctionnement de l'hôpital de l'Antiquaille, et d'autre part les archives médicales, relatives aux malades. Il est composé majoritairement de registres. On y trouve également de la correspondance, des documents comptables, des dossiers individuels.
Le site des Archives municipales de Lyon apporte des précisions sur ce que vous trouverez dans ce fonds :
Hôpital de l’Antiquaille 1781-2003
SERIE Q : POPULATION ( MALADES HOSPITALISÉS)
1 Q 1-378 Entrées et sorties des malades
2 Q 1-221 Entrées et sorties par catégories de malades
1-21 Registres généraux
22-77 Enfants en dépôt
78-93 Militaires
94-221 Aliénés et incurables
3 Q 1-337 Répertoires alphabétiques des malades
4 Q 1-71 Naissances et décès
5 Q 1-145 Mouvement de la population
1-62 Mouvements nominatifs journaliers
63-74 Mouvements nominatifs mensuels
75-138 Mouvements journaliers, hebdomadaires et mensuels non
nominatifs
139-145 Mouvements par catégories de malades
6 Q 1-151 Dossiers administratifs des malades
R EGISTRES GÉNÉRAUX
2 M 1 Frais d’hospitalisation, pensions à vie, admissions aux places
gratuites : correspondance.
1820-1917
2 M 2 - 38 Grands livres des malades.
1840-1905
Bonnes recherches.