Qu'était une "femme de confiance" au XVIIIe-XIXe siècle ?
Question d'origine :
Françoise KREITZER, 80 ans, célibataire, est décédée à Belfort le 26 janvier 1829. On lit dans l'acte de décès qu'elle était
" ancienne femme de confiance". Dans un acte officiel ce ne peut pas être un qualificatif de comportement, de nature personnelle, mais semble indiquer une activité professionnelle.
Je n'ai jamais trouvé ailleurs cette dénomination. Que pouvez-vous nous dire ?
Merci de votre réponse.
Roger W.
Réponse du Guichet

Bonne à tout faire, gouvernante d'une maison ou chargée des relations commerciales et financières d'un marchand, la femme de confiance peut exercer des fonctions assez larges.
Bonjour,
Adeline Daumard explique qu'une femme de confiance est le plus souvent une femme de charge :
Certaines dénominations professionnelles laissent planer une équivoque : c'est le cas notamment des formules « femmes de confiance », « homme de confiance ». La première est presque toujours une sorte de femme de charge ou, parfois, de bonne à tout faire, logée chez son maître et recevant des gages. Le second est tantôt de même un domestique, tantôt un employé : il semble pourtant que ce cas soit plus rare et, en l'absence d'autre précision, nous avons classé les « hommes de confiance » parmi les gens de maison.
source : Une référence pour l'étude des sociétés urbaines en France aux XVIII et XIXe siècles projet de code socio-professionnel / Adeline Daumard. In: Revue d’histoire moderne et contemporaine, tome 10 N°3, Juillet-septembre 1963. pp. 185-210.
Deux dictionnaires confirment qu'il peut s'agir d'une femme de charge :
Femme de charge, Femme de confiance attachée à la direction d’une maison.
source : Larousse du XXe siècle en six volumes
Femme de charge. Femme de confiance chargée, dans un intérieur, de travaux manuels, en particulier de l'entretien des vêtements et des objets précieux.
source : TLFI
D'après le site www.vieuxmetiers.org, un homme de confiance était un intendant.
Homme, femme de confiance : homme, femme à qui l’on se confie complètement pour la direction de certaines affaires.
A noter, dans un article, il est indiqué qu'une femme de confiance était chargée des relations commerciales et financières d'un marchand.
source : Nicole Dufournaud, « Les femmes au travail dans les villes de Bretagne aux xvie et xviie siècles : approches méthodologiques », Annales de Bretagne et des Pays de l’Ouest, 114-3 | 2007, 43-66.
Bonne journée.