Existe-t-il une corrélation entre la richesse d'une ville et sa population de chats sauvages ?
Question d'origine :
Bonjour,
Existe-t-il des statistiques mettant en corrélation la richesse des villes et leur population féline, ou plutôt, a-t-on déjà démontré que, plus une ville est riche, moins y a-t-il de chats dans les rues?
Bien cordialement, merci d'avance!
Guillaume
Question d'origine :
Bonjour,
Pardon j'ai mal formulé ma question précédente, je voulais parler de population de chats sauvages, et non domestiqués.
merci!
Réponse du Guichet
Nous n'avons pas trouvé de statistiques mettant en corrélation la richesse des villes et leur population féline sauvage. Un rapport est en cours d'élaboration et nous en apprendra peut-être davantage sur ce sujet.
Bonjour,
Malgré nos recherches, nous n'avons pas trouvé d'études corroborant votre hypothèse selon laquelle il y aurait moins de chats errants dans les villes riches.
On pourrait effectivement le supposer car les campagnes de stérilisation menées par les communes représentent un coût financier certain.
Si bien évidemment la mise en place d'actions de stérilisation des chats errants d'une collectivité est une question de budget, c'est aussi et avant tout une question de choix politiques et de bonne volonté de la part des élus mais aussi un engagement porté par les associations de défense des animaux.
Voici quelques informations relatives à ce sujet :
Tout d'abord c'est en effet au maire que revient cette charge de recensement et d'identification des populations félines errantes ainsi que la mise en place de politiques de stérilisation :
L'article L. 211-27 du code rural et de la pêche maritime issu de la loi n° 99-5 du 6 janvier 1999 relative aux animaux dangereux et errants et à la protection des animaux prévoit que : « Le maire peut, par arrêté, à son initiative ou à la demande d'une association de protection des animaux, faire procéder à la capture de chats non identifiés, sans propriétaire ou sans gardien, vivant en groupe dans des lieux publics de la commune, afin de faire procéder à leur stérilisation et à leur identification conformément à l'article L. 212-10, préalablement à leur relâcher dans ces mêmes lieux. Cette identification doit être réalisée au nom de la commune ou de ladite association ».
Actuellement, la stérilisation est donc une possibilité pour le maire. Il s'agit d'une faculté et non d'une obligation.
Un projet de loi a toutefois été déposé par monsieur Jean-Pierre DECOOL proposant une stérilisation obligatoire des chats errants.
Voici les données du problème exposées dans les motifs de cette loi : un couple de chats non stérilisés peut engendrer plus de 20 000 descendants en quatre ans. Ces animaux posent des problèmes sanitaires mais présentent aussi un impact important sur la biodiversité : en France, près de 75 millions d’oiseaux et 50 millions de mammifères seraient ainsi tués chaque année par les chats.
C'est ce qu'indique également Pierre Buisson, président du Fichier national I-CAD (Identification des carnivores domestiques) :
la prolifération des chats errants, notamment dans les zones moins urbanisées, constitue un véritable enjeu sur le plan sanitaire mais aussi pour la préservation de la biodiversité. En quatre ans, un chat peut engendrer plus de 20 000 chatons. Une croissance exponentielle qui laisse présager une situation bientôt hors de contrôle pour les municipalités !
Les maires ont l'obligation, depuis la loi du 1er janvier 2015, de procéder à l'identification auprès du fichier national I-CAD et à la -stérilisation des chats « errants ». En 2022, I-CAD recensait 345 010 chats libres en 2022 contre 110 820 en 2017. Une augmentation de 211 % qui illustre à la fois une meilleure implication des communes et l'ampleur du phénomène.
Certaines se sont emparées du sujet au travers de campagnes de stérilisation et de sensibilisation à l'identification du chat et à la signature de conventions avec les associations. Toutefois, seules 5 050 mairies dont 4 929 actives ont demandé un accès au fichier national. C'est trop peu au regard des 36 000 communes françaises !
source : « L’identification, réponse efficace à la prolifération des chats errants » / La Gazette des communes - 28/03/2023
Les maires se saisissent relativement peu de la possibilité de faire stériliser les chats errants, eu égard notamment au coût de l’opération.
Une autre proposition de loi déposée par Christine Herzog vise à réduire ces coûts. Lire cet article pour en savoir plus : Stérilisation des chats errants : un texte à suivre au Sénat.
Un rapport devrait prochainement être publié par le gouvernement. Il devrait rendre compte des différentes actions menées par les villes. Peut-être pourra-t-on alors vous répondre ?
Voici ce qu'indique la Réponse de l'Assemblée nationale : réponse écrite à la question n° 5241 : Chats errants - 8 avril 2023 :
La question de l’errance animale est un sujet de préoccupation majeur, compte tenu des enjeux sanitaires et de protection animale qu’il soulève. La législation actuelle prévoit que les animaux errants soient conduits en fourrière sous l’autorité du maire. Une alternative consistant à capturer, stériliser puis relâcher les chats vivants en groupe est autorisée en vertu de l’article L. 211-27 du code rural et de la pêche maritime. Cette solution présente l’avantage d’éviter la recolonisation des sites. Elle implique néanmoins un suivi de la population relâchée et suppose un budget important pour la capture, les actes vétérinaires et la bonne alimentation des animaux.
Son financement repose sur les mairies et les associations de protection animale, dans des proportions variées. L’enjeu du financement de ces opérations apparaît comme un frein majeur à la mise en place du dispositif.
La loi n° 2021-1539 du 30 novembre 2021 visant à lutter contre la maltraitance animale et à conforter le lien entre les animaux et les hommes a demandé au Gouvernement la rédaction de deux rapports sur le sujet des chats errants.
Le premier, présentant un diagnostic chiffré de la population de chats errants en France et contenant des nouvelles recommandations et des propositions de financement, est en cours d’élaboration par le ministère de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire. Il s’appuiera notamment sur des entretiens avec des acteurs de terrain, des élus locaux, des associations de protection animale, et des vétérinaires. Il s’attachera également à identifier les différents axes d’amélioration et de financement des actions visant à la réduction de l’errance féline.
Le second rapport portera sur des actions conduites à l’échelle intercommunale ; les travaux débuteront au premier semestre 2023.
En amont de la publication de ces rapports, et afin d’agir rapidement, le ministère de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire a engagé plusieurs actions en faveur de la lutte contre les abandons et l’errance féline. À cet égard, une enveloppe de 29 millions d’euros a été mobilisée au bénéfice des associations de protection animale accueillant des chiens ou des chats abandonnés ou accomplissant des stérilisations d’animaux errants. 416 campagnes de stérilisation ont ainsi été financées au travers du plan de Relance, pour un montant de plus de 5 millions d’euros.
Quelques articles portant sur les politiques de stérilisation sur la métropole lyonnaise :
Lyon : la métropole lance une campagne de stérilisation des chats errants
Grand Lyon. Leur commune est envahie de "centaines de chats errants, c'est l'horreur"
60 000 chats errants sur le territoire : comment la Métropole va aider les communes
Bonne journée.