Question d'origine :
Bonjour,
Sur le bâtiment au 33 de la rue Moncey, il y a un blason qui représente sur le coupé du haut, un compas et le coupé du bas, un pont.
Y aurait-il un lien avec un éventuel blason de la commune de la Guillotière ? ou s'agit-il de la représentation d'autre chose ?
D'avance merci pour votre aide.
Cordialement,
jca
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Réponse du Guichet
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Dans le quadrilatère formé par les rues Pierre-Corneille, Moncey et Chaponnay avec l'avenue Maréchal-de-Saxe, figure en effet un immeuble comportant un blason en surplomb du porche d'entrée de la façade principale. Ce dernier n'a cependant aucun lien avec l'ancienne commune limitrophe de Lyon, ni même avec l'actuel quartier de la Guillotière, mais plus certainement avec le corps des Pont-et-Chaussées. Explications...
En 1948 s'achevait la construction de cet immeuble destiné à recevoir des services administratifs, en l'occurrence ceux des Ponts-et-Chassées du département du Rhône qui, après avoir été hébergés au 106, rue Pierre-Corneille, puis au 12, rue Port-du-Temple (en janvier 1942), furent transférés et réunis dans l'après-guerre aux services de la reconstruction dans ce bel immeuble de la rue Moncey. D'où la présence d'un pont et d'un compas sur ce blason...
L'immeuble de quatre étages est situé sur l'emplacement de l'ancien cirque Rancy. Bien qu'inauguré le 17 janvier 1949, en présence d'Edouard Herriot, la pose de la première pierre remontait à plus de dix ans, mais la construction de l'immeuble fut suspendue pendant la Seconde Guerre mondiale. Compte-tenu de sa date d'achèvement, il fut en grande partie dédié à la mémoire des cinquante-six ingénieurs et agents de ce service de l'Etat morts pour la France pendant les deux conflits mondiaux, plus particulièrement à celle de Maurice Portafaix (1900-1944), ancien élève de l'Ecole polytechnique, ingénieur en chef des Ponts-et-Chaussées et Résistant. Ce jour-là, outre la fin du chantier de construction, on inaugurait également une plaque mémorielle, en hommage aux 52 victimes, tandis qu'au deuxième étage du bâtiment, on baptisait la nouvelle salle du conseil des Ponts-et-Chaussées qui prit le nom de Portafaix.
Lors de l'inauguration, Edouard Herriot, maire de Lyon et président de l'Assemblée nationale, prononça ce discours (extrait) :
"Cette cérémonie si émouvante dans sa simplicité est et doit rester une cérémonie de famille. Le Corps des Ponts et Chaussées, en inaugurant sa nouvelle demeure, a voulu placer sur le seuil le nom de ses héros, ainsi que l'on place sur le fronton d'un temple l'image ou l'inscription symbolique. J'espère cependant, sans violer le caractère familial de ces moments, pouvoir, sans indiscrétion, associer à l'hommage qui vient d'être rendu à tant de morts, la ville de Lyon d'abord car, ainsi que l'Etat, ainsi que le Département du Rhône qui exprimait à l'instant sa reconnaissance par la voix de M. le Président du Conseil Général, la Ville de Lyon, je l'ai vu si souvent, a été la bénéficiaire du travail de ces fonctionnaires qui appartiennent, sous le nom modeste mais illustre du Service des Ponts et Chaussées, ou le titre si français d'Agent-Voyer, à une des plus anciennes et plus précieuses institutions de notre Patrie. C'est donc la Ville de Lyon qui vient, devant ce marbre, dire sa reconnaissance et la fidélité de son souvenir. Mais je demande aussi la permission, puisque j'en ai l'occasion, d'associer à cet hommage l'Assemblée Nationale tout entière. Il ne me sera probablement pas donné d'aller célébrer bien souvent ailleurs la mémoire des Agents des Ponts et Chaussées morts pour la Patrie. Puisque j'en ai en cet instant le moyen, je veux, au nom de l'Assemblée Nationale, rendre hommage à ce Corps, qui a fait tant d'honneur à notre Pays par ses vertus techniques et aussi par sa haute probité, par ce désintéressement qui est la plus belle fleur du travail humain."
Repr. in Bulletin du PCM, association professionnelle des Ponts-et-Chaussées et Mines, mars 1949, p.17.
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