Quels étaient les habits d'une population urbaine à Lyon au 6è siècle ?
Question d'origine :
Quels étaient les habits d'une population urbaine à Lyon au 6è siècle ?
Réponse du Guichet

Nous savons que les vêtements portés à cette époque étaient pour la plupart d'entre-eux communs aux hommes et aux femmes : des tuniques plutôt ajustées (camisia, tunique, dalmatique, colobe...). Les braies demeurent une des pièces principales de l'habillement masculin sous la tunique.
Bonjour,
Nous ne pourrons pas vous indiquer précisément ce que portaient les lyonnaises et lyonnais du VIe siècle, mais nous pouvons vous donner un aperçu de la mode vestimentaire d'Europe occidentale au Haut Moyen-Âge.
Nous ne saurions trop vous conseiller la lecture de l'ouvrage intitulé Du costume à la mode : Antiquité, Moyen âge, Renaissance de Francine Soulière dont nous ne pouvons apporter ici que quelques extraits choisis :
Page 111 : "On a vu que le contexte social et politique de l'époque résulte du mélange des us et coutumes des divers peuples présents sur l'ancien territoire de la Gaule. Il en va de même du costume des nobles et des paysans des royaumes francs, qui est un amalgame de vêtements romains, gaulois, francs et byzantins. Tout le long du Moyen-Âge, les cucullus et les braies gauloises et franques, les pallium et les chlamydes romaines ainsi que les soieries et les garnitures byzantines s'ajoutent les unes aux autres pour former le costume de tous les Européens.
Les formes et les lignes des vêtements connaissent peu de bouleversements, si ce n'est les drapés qui, encore utilisés au début du Haut Moyen-Âge, sont progressivement abandonnés au profit des vêtements ajustés. Les tailleurs francs jouissent d'ailleurs d'une excellente réputation, car la précision de leur coupe leur permet de confectionner des vêtements parfaitement cintrés. A l'exception des braies, réservées aux hommes, la plupart des vêtements et des chaussures habillent indifféremment les deux sexes. [...]
Au Haut Moyen-Âge comme aux époques précédentes, les vêtements des pauvres ne sont pas faits des mêmes matières que ceux des riches. les seuls textiles accessibles aux premiers sont la laine et le chanvre, produits sur place, puis filés et tissés à la maison. En général, les démunis, portent jusqu'à l'usure le seul vêtement qu'ils possèdent. Quant aux nantis, sans connaître l'abondance des sociétés modernes, ils bénéficient tout de même d'une offre de vêtements variés et luxueux.
Nous vous laissons poursuivre la lecture de ce document de la page 111 à 123 pour en savoir plus sur les matières, les colorants, le costume masculin, le costume féminin, les chaussures, les coiffures, les accessoires et bijoux.
Le document intitulé Histoire du costume en Occident, de l'Antiquité à nos jours de François Boucher et Yvonne Deslandres propose également un chapitre consacré au costume en France sous les mérovingiens (481-752) et les carolingiens (752-987) aux pages 155 à 164. Quelques extraits :
Entre les divers peuples de la période mérovingienne, le costume ne paraît pas très différencié ; si, d'après Paul Diacre (né en 720-725), les Lombards du VIIe siècle portaient des vêtements amples ornés, comme ceux des Anglo-Saxons, de larges bandes de couleurs variées, d'autres chroniqueurs signalent, chez les Francs, des tuniques ajustées. Les documents précis sont rares. [...]
La caractéristique générale de la plupart des vêtements mérovingiens et carolingiens, dont certains venaient de l'Antiquité par Byzance, était d'être communs aux hommes et aux femmes. C'est le cas de la camisia, tunique de dessous, de la tunique, de la dalmatique, tunique de dessus à manches ouvertes ou non, du colobe, tunique sans manches portée par les paysans, ainsi que des manteaux soit rectangulaires comme le pallium, soit circulaires, comme la casula.
Quelques bibliographies sur la mode :
- Bibliographie du costume et de la mode
- Sélection de quelques ouvrages illustrés sur le costume et la mode
Autres documents :
- Mode et beauté à l'époque gallo-romaine / Dossier pédagogique
- Le costume de l’Empereur en Occident (IVe-Xe siècles) / Laurence Odier
Bonne journée.