Les fourmis de l'espèce Messor Barbarus ont-elles un dard ?
Question d'origine :
Cher Monsieur/Madame,
Je me permets de vous écrire pour solliciter votre guidance et votre assistance concernant une question qui est survenue lors de la réalisation d'un projet scolaire dans le cadre de mon cours de biologie.
Je m'appelle Guillem et je suis étudiant à INS Castelló d'Empúiries, où je suis actuellement en terminale. Le projet en question porte sur la recherche des caractéristiques physiques et comportementales des fourmis de l'espèce Messor Barbarus, appartenant à la sous-famille des Myrmicinae. Ma question spécifique concerne la présence d'un dard chez ces fourmis. Selon mes connaissances, les fourmis de la sous-famille des Myrmicinae ont généralement un dard, mais je n'ai pas pu confirmer si cela s'applique à l'espèce Messor Barbarus. Mes observations initiales n'ont pas donné de réponse définitive, et mon professeur de biologie m'a encouragé à rechercher des sources d'information supplémentaires.
J'apprécierais sincèrement toute assistance que vous pourriez me fournir sur cette question.
Cordialement,
Guillem Soler Castaño
Réponse du Guichet

Les différentes sources que nous avons consultées sont contradictoires au sujet du dard chez la fourmi Messor Barbarus. Il faudrait approfondir votre recherche et les quelques livres que nous vous citons pourraient peut-être vous y aider.
Bonjour,
Le guide entomologique : plus de 5000 espèces européennes de Patrice Leraut, ne précise pas si la fourmi Messor Barbarus a un dard. L'ouvrage Abeilles, bourdons, guêpes et fourmis d'Europe : identification, comportement, habitat de Heiko Bellmann donne une description de la Messor sp. (Fourmi moissonneuse) qui semble s'approcher de la Messor barbarus mais il n'est rien dit sur la présence ou l'absence d'un dard. Celle qui en est faite dans Fourmis de France, de Belgique et du Luxembourg de R. Blatrix, C. Galkowski, C. Lebas, P. Wegnez, reste succincte. Le Dictionnaire d'entomologie : anatomie, systématique, biologie de Roger Dajoz, indique que "beaucoup de fourmis possèdent un aiguillon, souvent réduit et qui peut être absent chez les mâles" et les fourmis, appartenant à la sous-famille Myrmicinae, comme c'est le cas pour la Messorbarbarus, ont un aiguillon.
Le site La fourmi noire publie une représentation de celle-ci indiquant un aiguillon mais comme nous ne sommes pas entomologistes, nous ne sommes pas certain·es que cette fourmi soit une Messor barabrus.
Dans la partie Qu’est-ce qu’une fourmi ? du support pédagogique du muséum de Genève intitulé Fourmi, il est dit en page 8, que cet insecte possède un aiguillon sans que cela soit préciser pour la Messor barabrus:
L’abdomen comprend les conduits respiratoires, les organes reproducteurs,l’estomac, l’intestin, le rectum et, à l’extrémité de certaines espèces, un aiguillon qui leur sert à injecter du venin dans une proie.
Sur la fiche Messor barbarus, conquérantes de la méditerranée, l'université Paul Valéry décrit cette fourmi sans mentionner de dard :
Caractéristiques morphologiques : Comme tous les insectes, elle possède 6 pattes. C’est un hyménoptère, c’est-à-dire que les ailes arrières sont accrochées aux ailes avants par des crochets. Bien sur les ailes ne sont visibles que chez les mâles et les jeunes reines puisque les ouvrières n’en possèdent pas. Comme chez leurs proches cousines les abeilles, les sociétés de fourmis sont constituées de castes. Comme toutes les Myrmicine, la dernière partie du corps, ou gastre, est séparé du thorax par un pétiole et un post pétiole, leur donnant une allure longiligne. Les ouvrières des fourmis moissonneuses barbares ont une taille qui varient de 4 à 12 mm au sein d’une même colonie. Les plus grandes ouvrières ou « majors » possèdent une tête démesurément grande par rapport aux « minors ». Si le thorax et l’abdomen sont toujours noirs, la couleur de la tête varie du rouge sombre chez les minors au rouge clair chez les majors. Cette couleur de la tête permet de les différencier des autres espèces de Messor présente en métropole. Les reines ont une taille de 13 à 14 mm et possède un gastre très imposant par rapport au reste du corps qui contient notamment de nombreuses ovaires et une spermathèque, organe permettant de stocker le sperme des mâles. Les mâles ne mesurent que 8 à 9 mm et possèdent des yeux et des antennes plus proéminents qui leurs permettent de détecter les reines.
Page 91 de la thèse Les fourmis et les machines : interfacer systèmes vivants et systèmes artificiels de Raphaël Ponthieu, la note 59 indique que les messor barabrus n’ont pas de dard.
A l'entrée Other insects, le War Department Technical Bulletin TB med · Volumes 100-149 de 1943, il est question de la piqure douloureuse de la fourmi moissonneuse Messor barbarus :
The bedbugs, Cimex hemiptera and C. lectularius, are found throughout Egypt. Biting midges of the genera Leptoconops and Culicoides are numerous. The driver ant, Dorylus fulvus, builds subterannean nests. Its sting is painful, as is that of the harvesting ant, Messor barbarus.
Traduction Google
Les punaises de lit, Cimex hemiptera et C. lectularius, sont présentes dans toute l'Égypte. Les moucherons piqueurs des genres Leptoconops et Culicoides sont nombreux. La fourmi pilote, Dorylus fulvus, construit des nids souterrains. Sa piqûre est douloureuse, tout comme celle de la fourmi moissonneuse Messor barbarus.
Nous n'avons pas trouvé de documents en français abordant ce point précis mais en voici plusieurs en anglais :
- Handbook of agricultural entomology / Helmut Fritz Van Emden, 2013 disponible à la BNF et au Muséum national d'histoire naturelle de Paris mais aussi dans un format numérique et sur Google livres
- Ants : workers of the world / Eleanor Spicer Rice, Eduard Florin Niga dont des extrait sont consultables en ligne grâce à Google livres
- Insect Pheromone Biochemistry and Molecular Biology The Biosynthesis and Detection of Pheromones and Plant Volatiles / Gary J. Blomquist, Richard G. Vogt, cite un article visible dans l'extrait de Google livres, qui s'intéresse aux piqûres chez la fourmi moissonneuse Messor barbarus, Heredia A. and Detrain C. (2000) Worker size polymorphism and ethological role of sting associated glands in the harvester ant Messor barbarus. Ins Soc. 47, 383-389
Par ailleurs, nous avons posé votre question au Muséum national d'histoire naturelle de Paris et à la Réserve naturelle de France. Nous ne manquerons pas de vous informer s'ils nous répondent.
Vous trouverez également sur une page de l'Association ASNAT, plusieurs liens vers des sociétés et associations d'entomologie.
Bonne journée.