Connaissez-vous des founisseurs de fiches fantôme (sens bibliothéconomique) non-acide ?

Bonjour,

les fantômes de bibliothèque servent à indiquer la localisation d'un livre ou d'un document qui n'est pas à la place où on devrait normalement le trouver d'après sa cote. Il faut distinguer deux usages, pour lesquels nous utiliserons deux mots afin d'être plus précis :

- Le fantôme à proprement parler est utilisé pour des usages temporaires (de quelques heures à quelques mois);

- Le renvoi permanent est utilisé pour indiquer un emplacement pérenne différent de celui qu'indique sa cote pour des raisons très diverses que nous ne détaillerons pas. Ce changement d'emplacement est plus long et de caractère a priori pérenne. Un renvoi permanent peut aussi être utilisé pour indiquer une re-cotation pérenne d'un document ou encore un "manque en place" observé lors d'un récolement.

Concernant les fantômes donc. Il contient des informations qui permettent d'identifier le document absent (auteur, titre, date), le nom de la personne qui utilise ce document, et enfin le lieu où se situe actuellement le livre et la date à laquelle le document a été retiré de son emplacement. La durée temporaire de cette absence ne nécessite pas de matériau non acide. Généralement, chaque bibliothèque a son propre modèle et contacte un imprimeur. Il est aussi possible de placer ces fantômes dans des pochettes plastiques. De plus, il n'y a généralement pas de contact important avec les livres voisins, puisqu'il y a un espace vide laissé pour le retour du document.

Concernant les renvois permanents, la chose est différente car la durée de l'absence est très longue, voire pérenne. Les renvois permanents contiennent des informations qui permettent d'identifier le document déplacé ou manquant (auteur, titre, date), le lieu où le document a été déplacé, éventuellement sa nouvelle cote, la raison de ce déplacement, la date à laquelle le déplacement pérenne a eu lieu (ou le manque constaté dans le cas d'une absence) et la date de rédaction du renvoi. Il convient d'utiliser une encre permanente qui évite de s'effacer à la lumière pour que l'information ne se perde pas.

Différents systèmes ont été utilisés : des planches de bois découpées à la forme du livre, des intercalaires en bois standardisés avec des fiches dedans, des pochettes plastiques rigides, ou tout simplement des fiches cartonnées. Il est préférable en effet que ces fiches cartonnées soient non-acides ou très peu acides pour éviter d'entraîner une dégradation des ouvrages attenant. Il est possible d'utiliser des cartes de conservation légèrement alcalines, toutefois, cela coûte généralement très cher et il faut donc mesurer l'intérêt en fonction de l'usage, du risque et du nombre de renvois nécessaires. Une carte Canson dans un grammage un peu épais peut généralement faire l'affaire ou alors l'usage de pochette plastiques certifiée PAT (Photographic Activity Test), qui permet de garantir que le plastique ne se colle pas aux ouvrages à terme.

Dans le cas de cartons, les bibliothèques peuvent les faire découper par leur prestataire ou les découper elles-mêmes selon le format souhaité. Il n'existe pas de modèle universel tout fait à notre connaissance. Ce carton ou plutôt cette "carte" s'achète sous forme de grandes feuilles soit directement auprès du fabriquant, soit auprès d'un fournisseur spécialisé dans les matériaux de conservation musée ou bibliothèque (la plupart propose cette possibilité, une recherche "matériaux conservation fournisseur" vous donnera un aperçu du marché), et dans plusieurs enseignes spécialisées en papeterie ou matériel d'art plastique.

En espérant vous avoir été utile,

B. Ravier-Mazzocco