Comment le système d'abonnement est-il rentable ou bénéfique pour financer les films ?
Question d'origine :
Bonjour à l'équipe du guichet,
Je viens de souscrire un abonnement de cinéma illimité pour une vingtaine d'euros par mois et je me demandais : comment ce système est-il rentable ou bénéfique pour financer les films ? Si je vais voir par exemple 5 films dans le mois, j'aurai payé 20 euros au lieu de 45 euros, ce qui en tant que client me va très bien, mais je me demande si cela permet moins de soutenir l'industrie ? Ou si les billets de cinéma à 9 euros ou 10 euros (voire 15) sont juste surtaxés sans que ça serve vraiment à aider les productions de films.
De même, si j'utilise mon pass illimité pour voir des films, je me demande comment les séances que je choisis seront comptabilisées dans le box-office du film ? Compterai-je comme un spectateur normal, ou moins ? Et qu'est-ce que ça change au calcul des recettes du film ?
J'ai du mal à trouver des informations précises là-dessus sur Internet, mais je suis preneur de références / articles / guides à ce sujet.
Je vous remercie pour votre soutien sans faille au savoir,
Bureku.
Réponse du Guichet

L’abonnement de cinéma illimité a été lancé pour la première fois en 2001 par le réseau UGC.
Bonjour,
L’abonnement de cinéma illimité a été lancé pour la première fois en 2001 par le réseau UGC. Pour proposer cette formule commerciale, « les exploitants cinématographiques doivent au préalable solliciter une demande d’agrément auprès du président du CNC [Centre National du Cinéma et de l’image animée], conformément aux articles L. 212-27 et suivants du code du cinéma et de l’image animée (CCIA).» (Autorité de la concurrence). Aujourd’hui, trois exploitants possèdent cet agrément: Gaumont-Pathé, UGC et Le Cinéma des Cinéastes. (Dalloz)
A la création des cartes illimitées, Guy Verrechia, PDG d’UGC, précisait à Libération que l’abonnement illimité ne grèvait pas la rémunération des ayants-droits :
Nous avons sécurisé les ayants droit de la partie film (ndlr: le prix du ticket est normalement partagé entre l'exploitant d'une part et le distributeur et le producteur du film d'autre part): ils seront rémunérés, à chaque "entrée sur la base d'un prix théorique de 33 francs. C'est donc nous qui prenons entièrement le risque de la surconsommation.
En 2007, dans le Figaro, il revenait sur les avantages de l’abonnement illimité pour les exploitants des salles de cinéma :
Il est évident que [les cartes illimitées] ont un effet positif sur la fréquentation, permettant non seulement d'attirer de nouveaux spectateurs mais aussi et surtout de transformer les spectateurs occasionnels en spectateurs réguliers […] Il est certain que plus un abonné va au cinéma, plus le pourcentage de marge de la carte baisse. Cependant, même si la marge sur cette catégorie de billets est détériorée, l'effet volume corrige cette détérioration.
Des études ont montré que les exploitants des salles de cinéma ont des bénéfices plus importants sur la publicité et la vente de confiserie que sur celle des billets d’entrée :
L'explication [de l’augmentation des marges des salles de cinéma entre 2005 et 2015] est notamment la part croissante des recettes autres que la vente de tickets de cinéma, qui sont bien plus rentables. Ainsi, la vente de confiseries représente 190 millions d'euros par an, et les spots de publicité 60 millions d'euros.
Pour répondre plus précisément à votre question, nous vous invitons à vous adresser au directeur de votre salle de cinéma préférée.
Cependant, pour aller plus loin, nous vous suggérons les articles et documents suivants :
- Le cinéma coûte-t-il vraiment de plus en plus cher ?
- Economie du cinéma / Philippe Chantepie, Thomas Paris
- L’argent du cinéma. Introduction à l’économie du septième art
- L'économie du cinéma en 50 fiches / Laurent Creton
- La projection cinématographique: une croissance tirée par les multiplexes / INSEE